Ce mercredi matin, au centre d’art roman de Moissac, l’historien François Boulet a officiellement remis une partie de ses travaux de recherche à la municipalité. Cet événement s’est déroulé en présence de Sophie Lopez, adjointe à la culture, de Loïc Lepreux, responsable du service patrimoine, et de Philippe Carriol, en charge des archives. Ce don, qui couvre plusieurs décennies de recherches, viendra enrichir les archives municipales et sera accessible au public dans les semaines à venir.
François Boulet, un enfant de Moissac au service de l’histoire locale
Né en 1965 à Moissac, François Boulet a effectué ses études secondaires dans la ville avant de devenir agrégé et docteur en histoire. Aujourd’hui enseignant au Lycée International de Saint-Germain-en-Laye, il a tenu à rendre hommage à ses racines en léguant une partie de ses travaux à sa ville natale. Parmi les documents remis figurent son devoir de maîtrise de 600 pages, réalisé en 1985-1986, qui explore la période de 1848 à 1902, ainsi que des recherches approfondies sur la Seconde Guerre mondiale, André Malraux et bien sûr la crue du Tarn en 1930.
« C’est une joie de transmettre mon travail à la ville de Moissac, car c’est ma ville natale. J’y reviens toujours, c’est ici que ma passion pour l’histoire est née, notamment grâce à mes professeurs du collège et du lycée », a déclaré François Boulet devant de nombreux dossiers contenant ses travaux et des boîtes d’archives s’empilant sur une table. Ce don inclut également 578 numéros du magazine L’Histoire, collectés depuis 1978. Un don remercié chaleureusement par Sophie Lopez : « Je suis très heureuse de vous accueillir au nom de Romain Lopez, du conseil municipal et de tous les moissagais. Je vous remercie de votre travail de chercheur et pour la conférence de demain. Cela nous fait énormément plaisir que vous ayez pu travailler sur ce sujet. »
La crue de 1930 à Moissac : une catastrophe revisitée par François Boulet
Parmi les travaux légués, l’étude de la crue du Tarn en 1930 occupe une place particulière. Cet événement, survenu il y a 95 ans dans la nuit du 3 au 4 mars 1930, a causé la mort de 120 personnes et submergé les trois quarts de la ville. François Boulet revient sur cette catastrophe dans son dernier ouvrage, La petite histoire de la crue du Tarn : Moissac 1930, publié ce mois-ci aux éditions Cairn. Ce livre, qui s’appuie sur des archives inédites, apporte des précisions sur le nombre de victimes, de blessés ou encore de maisons détruites.
« La crue de 1930, décrite par Henri Ena comme « une nuit de cauchemar », a emporté 120 vies et détruit des centaines de maisons. Pourtant, elle a aussi révélé la solidarité et la résilience des habitants, permettant à Moissac de renaître comme la cité uvale »a expliqué l’historien.
Un fonds documentaire accessible à tous
Les documents légués par François Boulet rejoindront les fonds des archives municipales, aux côtés de ceux de la famille d’Armand Viré, d’Henri Ena ou encore de René Pautal. Elles seront consultables en ligne sur le site de la mairie après un travail de catalogage et de conservation. « Ce don est un outil de travail mis à disposition des étudiants et des chercheurs. Il représente près de 40 ans de recherches, le travail de toute une vie et apporte de la connaissance. Il constitue une ressource importante pour l’étude de l’histoire locale. C’est une connaissance qui s’ajoute », a souligné Loïc Lepreux.
« Ce don est une pierre à l’édifice, un éclairage sur cette période », souligne Philippe Carriol, en charge des archives. C’est un travail inestimable, qui apporte de la cohérence et permet de centraliser des ressources. Ces documents racontent l’histoire de Moissac à travers les yeux d’un enfant du pays. Les archives seront donc accessibles à tous, qu’il s’agisse de passionnés, d’étudiants, de chercheurs ou de simples curieux.
Une conférence sur la crue du Tarn pour approfondir le sujet
François Boulet animera une conférence demain, 1er mars de 17h00 à 18h30, au Hall de Paris, pour présenter son dernier ouvrage et revenir en détail sur la crue de 1930. Cet événement, organisé par le service patrimoine de la municipalité en partenariat avec la librairie L’Ancrier, permettra au public de découvrir des aspects méconnus de cette catastrophe et de ses conséquences.
« Je remercie Monsieur Lepreux et Monsieur Carriol pour leur accueil, leur prévenance, le sens du détail, leur rigueur et leur sympathie. Vous avez une chance extraordinaire d’avoir une telle humanité aux archives municipales. Si je travaille c’est grâce à vous », a déclaré François Boulet, soulignant l’importance de la collaboration entre chercheurs et institutions locales. Ce don n’est pas une fin en soi. C’est une invitation à continuer d’explorer, de questionner et de transmettre notre histoire. « « C’est une vraie transmission », insiste Loïc Lepreux. « Vous avez travaillé, et nous récupérons votre travail qui pourra servir à d’autres chercheurs. »
Moissac enrichit son patrimoine
Le don de François Boulet est un acte de transmission, un hommage à sa ville natale et un cadeau pour les prochaines générations. En léguant ses travaux, l’historien offre un éclairage sur des périodes clés de l’histoire locale, tout en incitant les Moissagais à s’approprier leur passé.
Ce don est une pierre à l’édifice de la mémoire collective. Il nous rappelle que l’histoire est avant tout une affaire de personnes, de résilience et de transmission. Grâce à François Boulet, Moissac dispose désormais d’un fonds documentaire enrichi, qui facilitera le travail des chercheurs et ravira les passionnés d’histoire. Une générosité qui mérite d’être saluée, car elle contribue à préserver l’âme de la cité uvale.
Pour consulter ces documents, des créneaux sont ouverts chaque après-midi (du lundi au vendredi) sur réservation à patrimoine@moissac.fr (dans la limite des places disponibles).
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