
À Moissac, le week-end de Pentecôte ne commence jamais sans lui : le Mai. Samedi, fidèles à une tradition qui fait battre le cœur de la ville depuis des générations, les Marins de Moissac ont donné le signal des festivités en plantant un majestueux chêne sur le quai du vieux port.
Une journée lancée à l’aube, au rythme des anciens gestes
Il est à peine huit heures lorsque les Marins quittent leur local. Direction : le bois communal perché sur les hauteurs. À 8h45, l’équipe est sur place. Les tronçonneuses ronronnent, les repères sont donnés, les gestes sont sûrs. Cette année, le chêne choisi dépasse les habitudes : onze mètres de hauteur, deux de plus que les années précédentes. Un défi que personne ne redoute vraiment. À midi pile, l’arbre est déjà en position au parking du Casino. « Escorte top niveau. L’arbre est tombé à la perfection », sourit Mickaël Lanöé, président des Marins de Moissac.
Un cortège vivant accompagné
À 17h30, les Marins, accompagnés des Petits Marins, s’élancent en cortège dans les rues de la ville. À leurs côtés marchent le maire Romain Lopez, la députée Marine Hamelet, plusieurs élus, la Rosière 2025 Cassandra Viguié, les majorettes de Majo Danse de Caussade, et la banda Pina Colada. Dans une atmosphère bon enfant, les applaudissements et les sourires rythment le parcours.
L’arbre, lourd d’une tonne et demie, est tiré par deux percheronnes impressionnantes : Roxane, 20 ans et Comète, 13 ans. Jean-Marie, Bernard et Christian, de l’association Les Attelages du Tarn-et-Garonne, veillent à chaque tournant. « Cette année, il est plus long. Pas sûr qu’on passe tranquillement au pont Napoléon », glisse Jean-Marie, mi-inquiet, mi-rieur. Leur association sillonne le département pour des démonstrations agricoles, mais aussi des randonnées en calèches – parfois à vingt attelages – et des compétitions auxquelles brillent deux champions de France.































Un moment d’émotion : la parole donnée à la jeunesse
Une nouveauté a marqué cette édition : la lecture d’un texte par une jeune Marin. Visiblement émue, elle évoque les racines du chêne dans l’histoire locale – jadis utilisé pour fabriquer les bateaux – mais surtout l’importance de cette tradition comme ciment social et mémoire collective. Sa voix tremble un peu, puis se pose. Les spectateurs l’écoutent, attentifs, touchés. Elle conclut simplement : « Merci de venir pour continuer à faire vivre cette tradition. »
La plantation, geste final d’un long enchaînement
Arrivé au vieux port, le Mai est dressé avec soin. Les bras se tendent, les regards se croisent, les ordres se chuchotent. Un dernier coup d’œil, un effort commun et le chêne s’élève. Le public applaudit. Les Marins, modestes mais heureux, savourent ce moment. « C’est bon, tout s’est bien passé », souffle Jean-Claude, alias “Capitaine Haddock”. « C’est la tradition, avec un peu d’huile de coude. On la fait vivre, tout simplement. »


















Demain, lever à l’aube pour une nouvelle journée rituelle
Le programme se poursuit dès dimanche matin. À 4h15, les Marins partiront récupérer le pain chez les boulangers moissagais. À 7h, il sera béni par le père Hoan, puis distribué dans la ville à partir de 8h, via trois chars motorisés, dont un tracté par Roxane. Des points fixes seront installés place des Récollets, à l’église Saint-Jacques et à Intermarché, tandis que des points mobiles circuleront dans les quartiers du Sarlac, de Saint-Benoît et du centre-ville. L’après-midi sera consacré au couronnement de la Rosière à l’Uvarium, suivi d’un vin d’honneur, d’un bal et d’un apéritif animé par la banda Pina Colada. La fête se poursuivra en musique dès 22h avec l’orchestre Les Années Stars.
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