
Il y a des circuits où l’on sent que quelque chose peut se passer. Où l’on arrive avec cette énergie fébrile, le cuir encore marqué des manches précédentes, mais le regard tourné vers une course enfin aboutie. Pau-Arnos avait cette promesse. Mais une fois de plus, la Team 188, emmenée par Quentin Mercier, a vu son espoir s’éteindre sur un souffle de moteur.
Remonter la pente, coûte que coûte
Tout avait commencé comme un nouveau chapitre. Après les galères de Magny-Cours et un moteur changé dans l’urgence, l’équipagearrive à Pau sans illusion, mais pas sans ambition. Le side-car est prêt, les esprits aussi.
Dès les premiers tours d’essais libres, la machine répond bien. Le feeling revient, les trajectoires s’affinent, et l’espoir renaît.
« De bonnes sensations, très encourageant pour la suite du week-end », confie Alec. Le corps est en place, les transferts se font presque à l’instinct. L’équipage glisse dans le rythme.
Qualifs : l’envie, sans le chrono
Samedi. 12h15. Le soleil tape sur le bitume et les nerfs. Les qualifs s’élancent. Mais les sensations de la veille se sont dissipées. Le side n’est plus aussi vif, les virages moins fluides. Quentin et Alec donnent tout, mais le chrono reste figé. 11e place.
« Adieu les bonnes sensations de la veille… » souffle Alec. L’amertume est là, mais la détermination ne bouge pas d’un millimètre. Ce soir, ce sera une course de cœur, de bagarre, pas de calcul.
La course, le combat… et la chute
18h00. Le moteur rugit. Le cœur aussi. Le départ est moyen, mais dans la ligne de mire : la 575. Un duo bien connu, avec qui les batailles sont toujours propres, dures, respectueuses. Le jeu s’ouvre dans la parabolique. « On leur fait l’intérieur », raconte Alec. Et ça passe. La bataille commence.
On y est. Ce moment rare où tout s’aligne : le feeling, le combat, le souffle court, mais juste. Quentin pilote, Alec bouge au millimètre, chaque virage devient une danse nerveuse. Et puis…
Un bruit. Léger. Anormal. Dans la ligne droite des stands, le moteur tousse. Une micro-seconde d’incompréhension. Puis le vide.
« On finit quelques virages plus loin… dans l’herbe. »
Le verdict est sans appel. Moteur HS. Week-end terminé. Silence.
Rage contenue, passion intacte
« Le chat noir nous suit de près depuis le début de saison, nous mettons pourtant tout en œuvre… » La voix est calme, mais on sent la tension. La fatigue. La rage. Cette frustration de tout donner, à deux, pour ne même pas franchir la ligne d’arrivée.
Mais dans le paddock, la Team 188 ne baisse pas la tête. Les regards se croisent. Complices. Unis. Quentin et Alec repartent sans trophée, mais avec un moteur à changer, encore. Et une promesse dans le casque : « on reviendra. »
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