
Il est 11 heures quand le silence s’installe sur la place d’armes. Alignés avec précision, les sapeurs d’Afrique de la 2e Compagnie de Combat du Génie fixent l’horizon. Face à eux, le capitaine Marceau s’apprête à transmettre les rênes de cette unité qu’il a façonnée pendant deux années d’engagement intense. La capitaine Miléna, droite dans son uniforme, s’apprête à en reprendre le flambeau.
Ce matin-là, le soleil tape sur les épaules droites et les visages graves. La cérémonie est sobre, mais chaque geste y a du sens. Aux côtés de la 2e CCG, d’autres compagnies ont pris place, venues témoigner leur respect : 21e CCL, 22e CA, 971e, 972e, 973e, 5e Compagnie… Toutes représentées par leurs commandants et leurs fanions, formant un carré militaire aussi solennel que fraternel. Dans les rangs civils, le maire de Lafrançaise, Thierry Delbreil, est là lui aussi, accompagné de plusieurs élus. Ce n’est pas un simple protocole : entre la ville et les sapeurs, il y a une histoire.
« Cette cérémonie, c’est plus qu’un passage de témoin. C’est un hommage à ce que la 2e CCG a accompli, et à ce qu’elle s’apprête à relever », souffle le colonel Blaise Seguin, chef de corps du 31e régiment du génie, qui préside l’événement.
Un commandement exemplaire, forgé dans l’action
Au centre de la place, le capitaine Tommy présente sa compagnie. Les bottes claquent, les fanions s’inclinent. Le capitaine Marceau accueille le chef de corps avec une raideur toute militaire, mais les regards en disent long sur l’émotion contenue.
Vient le temps de la revue des troupes, puis celui des honneurs. Le colonel Seguin remet deux décorations : au capitaine Tommy, et au sergent Kevin. Deux figures discrètes de la compagnie, saluées pour leur professionnalisme et leur engagement.
Puis, dans un silence que seul brise le vent sur les fanions, le colonel prend la parole. Ce qu’il énonce alors, c’est autant un bilan qu’un éloge. « La 2 est aujourd’hui une unité aguerrie, soudée et unie derrière son chef, prête à s’engager en opérations. Sous l’impulsion de son chef, elle a rayonné sur tous les fronts. »
Et les faits parlent pour elle. Sous le commandement du capitaine Marceau, la compagnie s’est illustrée dans des environnements exigeants : engagement au CENZUB, instruction pour le PMO ukrainien à La Courtine, exercices au CENTAC et au CETIA OPERA à Canjuers… Elle a aussi brillé en mission HARPIE en Guyane, luttant contre l’orpaillage illégal en forêt dense, avant de participer à la reconstruction à Mayotte, après le passage du cyclone CHIDO. « En tant que chef de corps, je retiendrai l’image d’un chef déterminé, exigeant, mais humain, doté d’une volonté farouche de remplir la mission », souligne le colonel.


Passation de fanion, transmission de confiance
Le moment tant attendu arrive enfin. La passation de commandement. Le colonel Seguin remet officiellement le fanion de la 2e CCG au capitaine Miléna. Dans ce geste codifié, tout est symbolique : le poids de l’histoire, la continuité de l’engagement, la confiance transmise.
La capitaine Miléna, droite et concentrée, prend la tête de la compagnie. Elle le sait : elle hérite d’une unité d’élite, soudée par les missions, forgée dans l’exigence.
Pour clore la cérémonie, la compagnie défile, impeccable, guidée par son nouveau chef. Derrière elle, les fanions s’inclinent une dernière fois. Le cycle se referme, un autre commence.


Une compagnie aux mille visages, portée par ses sapeurs
Dans les rangs, les regards se croisent, les épaules se relâchent. La tension s’estompe, mais le respect demeure. Car ici, chaque sapeur sait ce que signifie servir dans la 2e Compagnie de Combat du Génie. Ils sont ceux qui ouvrent les voies, déminent les obstacles, sécurisent les zones pour que les autres puissent avancer.
Le colonel Seguin ne manque pas de le rappeler dans son discours : « Sous votre commandement, la « 2 » aura donc relevé tous les défis, surmonter tous les obstacles pour s’imposer partout et démontrer dans tous les domaines l’excellence opérationnelle des sapeurs de la 2.»
Et de conclure : « Je formule dès à présent à la capitaine Miléna tous mais vœux de succès dans son commandement. Je suis persuadé qu’elle saura relever avec succès les nombreux défis de la « 2 » et poursuivre l’action entreprise avec le même élan, afin de continuer à écrire l’histoire de la 2ᵉ compagnie, restant fidèle à cette noble devise « Rien n’empêche ! ». Tu as toute ma confiance. »
Le dernier salut militaire a été rendu, les rangs sont rompus. Mais dans les esprits, l’engagement reste intact. À Lafrançaise, la 2ᵉ CCG n’a pas seulement changé de commandement : elle a affirmé, une fois de plus, ce qui fait sa force — l’unité, le courage et la fidélité à sa devise.
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