
Dimanche après-midi, en dépit de la fête des Mères, les supporters moissagais n’ont pas hésité à délaisser les repas de famille pour envahir les tribunes du stade Gaston-Vivas. Ils en ont eu pour leur ferveur : un scénario digne d’un thriller, une qualification (29-28) arrachée à la dernière seconde, et un souffle de passion qui porte Moissac vers les huitièmes de finale du championnat de France de régionale 1.
Opposés à Toulouse Lalande Aucamville, un adversaire connu et redoutable, les Moissagais savaient que la rencontre ne se gagnerait ni sur la réputation ni sur les souvenirs. Bien que vainqueurs à deux reprises la saison passée face à ce même adversaire, la prudence était de mise. « On connaissait l’équipe de Lalande et on savait qu’elle jouait très bien derrière. Ça a été le cas », confie Nicolas Beaudonnet, entraîneur du groupe.
Les Toulousains, solides quatrièmes d’une poule relevée, avaient démontré leur potentiel offensif lors de leur victoire convaincante face à Tonneins. Et sur la pelouse de Beaumont-de-Lomagne, ils ont prouvé qu’ils étaient bien plus qu’un simple outsider.
Un début idéal, une mi-temps en dents de scie
Pourtant, tout avait parfaitement commencé pour les Tarn-et-Garonnais. « On fait une entame de match parfaite », souligne Benoît Mothes, manager du groupe. « Nous marquons un essai très rapidement après quelque temps de jeu bien enchaînés », détaille Benjamin Gilbert, entraîneur. Une entame idéale, vite suivie d’un rééquilibrage. Lalande grignote au pied, mais Moissac reprend la main avec un nouvel essai transformé. Puis, patatras. « On commet trop de fautes et d’imprécisions. Face à une équipe comme Toulouse Lalande Aucamville, on le paye cash » analyse le manager. Juste avant la mi-temps, les Toulousains frappent à leur tour : un essai transformé et une pénalité les placent devant à la pause, 13 à 12. « Résultat : à la mi-temps, le score n’est pas en notre faveur », déplore Benoît Mothes. Un discours mobilisateur est donné à la mi-temps car « malgré ce score, nos joueurs étaient dans le match », insiste Benjamin Gilbert.





Le souffle de Moissac, la révolte de Toulouse Lalande Aucamville
Mais Moissac n’a pas flanché. Au retour des vestiaires, le collectif repart au combat avec énergie et lucidité. « Nous tenons le ballon, nous enchaînons les temps de jeu en alternant le jeu au près et au large », poursuit Benjamin Gilbert. Cette domination est concrétisée par un nouvel essai transformé et une pénalité, creusant l’écart à 22-13. On croit alors Moissac en route vers un succès tranquille.
C’était sans compter sur le sursaut d’orgueil de Toulouse Lalande. Profitant des imprécisions moissagaises – fautes de main, fébrilité – les visiteurs inscrivent un essai, puis une pénalité. En quelques minutes, l’écart fond. À dix minutes du terme, le score est de 22-21. Le suspense est à son comble.
Puis survient le coup de massue. Une faute moissagaise permet aux Toulousains d’installer une pénaltouche dans les 22 mètres adverses. Quelque temps de jeu plus tard, ils inscrivent un essai transformé : 28-22. Quatre minutes à jouer. « Les joueurs sont toujours debout, ils savent qu’il faut récupérer le ballon sur le coup d’envoi », raconte Benjamin Gilbert. Et c’est ce qu’ils font.
Une fin de match d’anthologie
Le scénario devient hollywoodien. S’ensuit une série d’attaques désespérées, une première touche non concrétisée, puis, dans les arrêts de jeu, un ultime maul porté. Toute une équipe s’y jette, déterminée, unie. « Toute la détermination du groupe nous amène à cet essai salvateur » raconte Benjamin Gilbert. L’essai est inscrit. Il ne manque plus que la transformation pour égaler… ou rêver.
Le stade retient son souffle. Pierre Lopez s’avance. Et le ballon passe entre les perches. Délivrance. Explosion de joie. « Nous sommes en huitièmes de finale ! », exulte l’entraineur. Un bonheur immense pour un club qui n’avait plus goûté aux joutes du mois de juin depuis bien longtemps. « On fait partie des seize meilleures équipes de France », déclare Nicolas Beaudonnet. Un enthousiasme partagé par Benoît Mothes, qui souligne : « À la dernière minute, avec le caractère de notre équipe, on va chercher cet essai de la gagne, suivi surtout de la transformation de Pierre Lopez. »
« Félicitations aux joueurs pour leur état d’esprit, leur détermination et leur solidarité. Le groupe vit bien et a faim de victoire ! » martèle Benjamin Gilbert.



Mimizan en ligne de mire
La prochaine étape se jouera dimanche 1er juin face à Mimizan. Un nouveau défi, une nouvelle opposition relevée. Mais Moissac avance avec foi et envie. Comme le résume parfaitement Nicolas Beaudonnet : « L’aventure continue. On ne subit pas l’avenir, on le construit. »
Moissac ne subit plus le destin. Il l’écrit, avec panache.
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