
À peine dévoilé, le préambule budgétaire présenté par le premier ministre François Bayrou en vue de l’exercice 2026 provoque une salve de critiques. Dans un communiqué diffusé ce jeudi, la députée Marine Hamelet (RN, Tarn-et-Garonne) dénonce un plan d’économies « désincarné », fondé selon elle sur des efforts injustes imposés aux Français.
Dans ce document d’orientation, le haut-commissaire au Plan estime nécessaire de trouver 40 milliards d’euros d’économies. Parmi les pistes évoquées : la suppression de deux jours fériés. C’est cette mesure symbolique qui déclenche la réaction la plus virulente de l’élue du Rassemblement national : « C’est une attaque directe contre notre histoire et nos racines. »
Pour Marine Hamelet, cette décision n’est pas seulement technique ; elle traduit une déconnexion des élites vis-à-vis de la culture et du rythme de vie des Français. Et au-delà de cette annonce, c’est l’ensemble de la philosophie du plan que la députée conteste.
« Une faillite financière qu’il a lui-même soutenue »
Elle pointe d’abord une forme de contradiction politique : « En soulignant cette faillite financière, François Bayrou se discrédite lui-même, puisqu’il a, durant toute sa carrière, soutenu ces orientations. »
Selon elle, le chef du gouvernement dresse un tableau alarmant des politiques publiques… sans en tirer les vraies leçons. Pire encore, il évite, selon ses mots, les réformes structurelles nécessaires.
Une série de « non-dits » budgétaires
Marine Hamelet reproche au plan de ne proposer « qu’un saupoudrage de mesurettes », là où elle attend des actes forts :
- rien sur la réforme de l’État, jugé « tentaculaire et coûteux » ;
- rien sur la simplification du millefeuille administratif ;
- rien sur la suppression des dépenses jugées inutiles par la députée ;
- et surtout, rien sur l’immigration, dont elle considère le poids budgétaire comme majeur depuis un demi-siècle.
La parlementaire RN s’attaque aussi aux subventions aux énergies renouvelables, qualifiées d’« énergies intermittentes hors de contrôle qui ruinent le pays ».
Un « impôt déguisé » et une réponse à venir
Au cœur de la critique, demeure une constante : le sentiment d’un effort mal réparti, qui pèserait sur les classes moyennes, les actifs et les retraités, sans remettre en cause les logiques internes de la dépense publique. « Ce que Monsieur Bayrou nomme pudiquement « année blanche » sera en fait un impôt déguisé. »
Enfin, Marine Hamelet annonce que le groupe RN déposera à la rentrée un contre-budget, qu’elle promet « responsable » et « en adéquation avec les souhaits exprimés dans les urnes ». Et conclut sans détours : « Si François Bayrou ne change pas sa copie, nous le censurerons. »
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