Ce week-end à l’aérodrome de Gandalou, la première Coupe de France de planeur F3L RES radiocommandé a rassemblé une trentaine de pilotes venus de toute la France. Durant deux jours, samedi et dimanche, les compétiteurs ont défié un ciel menaçant.
Malgré les conditions météorologiques, les pilotes ont maîtrisé les sept manches du championnat avec brio jusqu’à 15h dimanche, avant que la pluie ne force l’annulation des fly-offs, l’ultime épreuve entre les six meilleurs. Néanmoins, cette première édition, marquée par l’enthousiasme, révèle une discipline en plein essor.
Adrien Gallet, la relève du modélisme français
Parmi les concurrents, Adrien Gallet, champion du monde de F5J (planeur électrique de durée), a marqué les esprits et suscité l’admiration de tous. À seulement 21 ans, ce passionné impressionne par son parcours. « J’ai commencé à piloter à 3 ans, grâce à mon grand-père, mon père et mon oncle ; c’est une tradition familiale », confie-t-il. Passionné de modélisme depuis son plus jeune âge, il a rapidement trouvé sa voie : « Il y a 10 ans, j’ai commencé les compétitions. Le planeur sans moteur est simple dans son fonctionnement et accessible à tous. »
Pour lui, cette discipline représente bien plus qu’un hobby. « Le planeur, on peut le construire soi-même pour environ 300 euros. C’est une porte d’accès formidable aux métiers aéronautiques », souligne-t-il, tout en rappelant l’importance de développer ce sport en France : « C’est une catégorie de promotion qui deviendra bientôt une catégorie de haut niveau avec les compétitions. Il faut le promouvoir auprès des jeunes. »
Une discipline encore jeune, mais pleine de promesses
Patrick Houms, également présent pour observer et encourager la compétition, souligne le potentiel de cette discipline encore récente. « Vous voyez bien, la moyenne d’âge est assez élevée », explique-t-il. « Cette discipline est encore jeune en France ; elle a deux ou trois ans, alors qu’en Allemagne ou en Europe de l’Est, ils sont bien plus avancés. »
Le planeur RES (Rudder, Elevator, Spoiler), utilisé dans cette compétition, offre une entrée relativement accessible dans le monde du modélisme. Ces planeurs, d’une envergure maximale de 2 mètres et pesant entre 200 et 500 grammes, avec peu d’électronique et nécessitant peu de puissance, sont dirigés à l’aide de trois commandes. « Le faible investissement et la simplicité en font un tremplin idéal pour les jeunes. Ici, on échappe à la course à l’armement technologique qui domine d’autres catégories de modélisme », ajoute-t-il. Mais cela ne veut pas dire que la compétition est simple : « Il faut aimer marcher, courir. C’est une activité de plein air et nous sommes, bien sûr, tributaires de la météo. »
Une technique de vol exigeante et minutieuse
Le lancement est crucial. Les pilotes utilisent une ligne de départ de 115 mètres, composée de 100 mètres de fil de nylon et de 15 mètres de sandow creux étiré de trois fois sa longueur à laquelle est accroché le planeur. « C’est notre moteur », précise Patrick. « La tension de ligne est de 3,5 kg, et elle permet de propulser le planeur à une altitude d’environ 80 à 90 mètres, si tout est bien exécuté. Avec un bon départ, on peut maintenir un vol de 3 minutes, même sans courants d’air chaud. Par contre, un départ mal maîtrisé limite souvent le vol à 1 minute 30. » Une fois en vol, les pilotes doivent trouver des courants d’air chaud pour prolonger leur temps de vol. « Avec le planeur, on cherche les bulles d’air chaud pour remonter, car sans moteur, il descend toujours », explique Patrick. « C’est un jeu subtil entre cabrer et piquer, et cela demande une bonne maîtrise des gouvernes. » La finesse et la précision sont essentielles, et chaque décision prise en vol influe sur le temps et la qualité de la performance.
Un retour aux sources
Gérard Tailhades, médecin à Castelsarrasin et adepte du modélisme, se réjouit de la croissance de cette discipline. « Le planeur RES est un retour aux sources », affirme-t-il.
Selon lui, cette catégorie est plus conviviale et moins coûteuse que d’autres branches du modélisme, souvent tournées vers des appareils de grande envergure : « Contrairement à d’autres branches de l’aéromodélisme qui tendent vers le gigantisme, avec des réacteurs et des planeurs de 4 à 5 mètres d’envergure, le planeur RES offre une pratique plus simple. » Pour Gérard, ce retour aux sources est essentiel : « Le coût est moindre, la pratique est accessible. Ici, on construit soi-même son planeur et on passe un bon moment entre passionnés », conclut-il.
Une compétition intense malgré la pluie
Dimanche à 15h, la pluie a finalement interrompu les épreuves, empêchant la tenue des fly-offs qui devaient départager les six meilleurs. Le podium a donc été établi sur les résultats des vols des sept manches. Frédéric Montforte s’est imposé à la première place avec un score de 5836 points, suivi de près par Adrien Gallet à la deuxième place avec 5825 points, et Yann Lestavel complétant le podium à la troisième position avec un score de 5774 points.
Malgré l’annulation des phases finales, cette première Coupe de France de planeur radiocommandé à Gandalou a été un franc succès. Avec une discipline en pleine expansion, accessible et passionnante, l’événement a su rassembler amateurs et experts dans un esprit de convivialité et de compétition saine. L’avenir du planeur RES en France semble prometteur, avec l’espoir de voir de nouvelles vocations émerger parmi les plus jeunes.
Organisateurs SACM : http://sacmcastel.free.fr/
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