Moissac. La région Occitanie prive l’hôpital de Moissac de son soutien financier

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Conseil régional d'Occitanie_
Le 14 novembre dernier, lors de l’assemblée plénière du Conseil régional d’Occitanie, la présidente Carole Delga a annoncé son refus de soutenir financièrement la restructuration de l’hôpital de Moissac_ Région Occitanie
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Le 14 novembre dernier, lors de l’assemblée plénière du Conseil régional d’Occitanie, la présidente Carole Delga a annoncé son refus de soutenir financièrement la restructuration de l’hôpital de Moissac. Alors que la région lutte déjà contre la désertification médicale, ce refus soulève une inquiétante contradiction entre les priorités affichées par la Région et les besoins urgents du terrain.

Dans l’ouest du Tarn-et-Garonne, l’hôpital Castelsarrasin-Moissac est un pilier vital, garant de l’accès aux soins pour plus de 80 000 personnes. Tandis que la situation nécessite des actions immédiates pour garantir la survie de ce service public indispensable, la région a préféré refuser son soutien à ce projet de modernisation. Une décision qui met en lumière une profonde discordance entre les promesses politiques et la réalité.

Un hôpital en urgence vitale

« Afin de moderniser l’hôpital, poumon économique au cœur de l’offre de santé de notre territoire, j’ai demandé à Carole Delga de participer au plan de financement des travaux dans le cadre des compétences de la Région » indique Quentin Lamotte, conseiller régional du Rassemblement National. L’hôpital de Moissac est une infrastructure stratégique dans cette zone rurale assurant l’équilibre de l’offre de soin sur le territoire. Le projet de restructuration, qui a été minutieusement conçu en concertation avec les professionnels de santé, vise à garantir la pérennité des services, à améliorer la qualité des soins, et à rendre l’hôpital plus attractif pour les médecins et spécialistes, dont l’installation en milieu rural devient de plus en plus rare.

L’enveloppe globale des travaux est estimée à 8 millions d’euros, avec un soutien partiel de l’État à hauteur de 50 %. Mais ce financement reste conditionné à un apport complémentaire que l’hôpital, financièrement exsangue, ne peut assumer seul. C’est pourquoi l’appel à la région Occitanie, dans ce cadre, s’imposait comme une démarche logique et vitale, parfaitement alignée avec les priorités inscrites dans le contrat filière santé de la région.

« Les crédit FEDER-REACT-EU sont complétement consommés »

Cependant, la présidente Carole Delga a balayé cette demande d’un revers de main, arguant que les crédits européens étaient épuisés : « Les crédit FEDER-REACT-EU sont complétement consommés. L’Europe n’a pas remobilisé des crédits à destination de l’équipement de nos centres hospitaliers.». Un refus difficile à accepter pour les défenseurs de l’hôpital, car il survient alors même que la région avait alloué 23 millions d’euros pour le nouvel hôpital de Montauban en 2022, un projet dont le coût total s’élève à 350 millions d’euros. « Il faut une équité du territoire pour les hôpitaux. Si on donne à Montauban la même chose proportionnellement devrait être donné à Moissac » dit Quentin Lamotte.

« L’enveloppe Feder est vide alors pourquoi la mettre au vote du budget ? « 

Pour Quentin Lamotte, la présidente répond à côté.  « L’enveloppe Feder est vide alors pourquoi la mettre au vote du budget ? Ces crédits sont dédiés à l’achat de mobilier pour les hôpitaux et non l’immobilier. On ne parle pas de ces crédits-là » constate-t-il. Pour lui, cette réponse met en lumière une gestion contestable du budget. En effet « la dette de la région Occitanie a été multiplié par deux ces dernières années et le gouvernement ne va pas augmenter le budget des régions. Les plans mis en place ne pourront plus être financés » déplore-t-il.

« La région est le seul échelon qui ne financerai pas ce projet par pure sectarisme »

Pour Quentin Lamotte, ce désintérêt de la région apparaît comme un désengagement vis-à-vis de la santé publique en zone rurale. « Le refus cinglant de la Présidente, qui pourtant indique que la santé figurera parmi les priorités de la Région pour son budget 2025, démontre le désintérêt de la gauche pour les territoires ruraux et les problématiques des Français ».

Il déplore que la Région ne suive pas les collectivités locales, qui soutiennent ce projet. En effet, le conseil municipal de Moissac à fait un vœu pour demander aux collectivités leur soutien. L’intercommunalité Terre des Confluences, a donné un accord de principe, quant au conseil départemental, son président Michel Weil a annoncé réfléchir à un éventuel soutien« La région est le seul échelon qui ne financerai pas ce projet par pur sectarisme » déplore le conseiller régional. Dans un contexte où la Région affiche un engagement financier de 81,6 millions d’euros depuis 2021 pour soutenir les centres hospitaliers du territoire régional, l’hôpital de Moissac semble se retrouver exclu de ces priorités.

Des priorités budgétaires qui interrogent

En début de séance, le gouverneur de l’Oblast de Lviv en Ukraine est intervenu en visio-conférence, un échange qui a rappelé l’engagement de la région envers les initiatives de solidarité internationale. La région Occitanie a en effet accordé un soutien massif à ces initiatives avec un fonds d’actions extérieures de 300 000 euros et une enveloppe annuelle d’un million d’euros ont été mobilisés pour faciliter l’accueil des réfugiés mais également apporter un soutien constant aux organismes comme SOS Méditerranée, universités et collectivités qui portent des projets d’aide, d’insertion et/ou d’intégration des réfugiés (source : https://www.laregion.fr/La-Region-Occitanie-solidaire-avec-l-Ukraine).

Si cet élan de solidarité est en soi louable, il peut être perçu comme une preuve d’incohérence lorsque, dans le même temps, les besoins urgents de santé de la population locale sont laissés de côté.

Un cri d’alerte des zones rurales

Ce débat cristallise une inquiétude bien réelle : celle d’un effondrement progressif de notre système de santé, où les hôpitaux de proximité, faute de moyens, sont condamnés à se transformer en structures obsolètes et incapables de répondre aux besoins des patients. Le refus de la région de soutenir ce projet met en lumière un manque de volonté politique, là où une action décisive aurait permis de restaurer l’espoir. En refusant de soutenir ce projet, la région tourne le dos à ses propres engagements en matière d’égalité d’accès aux soins. « La santé figure parmi les trois priorités affichées du Conseil régional d’Occitanie. Elle dispose donc des moyens nécessaires pour accompagner ce type de projet, d’autant que le budget 2025, incluant le Plan Santé, est en cours de vote », souligne Quentin Lamotte.

Le soutien à l’hôpital de Moissac ne devrait pas être perçu comme une simple question politique, mais comme une nécessité impérieuse, un acte dans l’intérêt des Français, au service de la santé publique et du bien-être de milliers de citoyens. Le personnel soignant, les élus locaux et les habitants de la région attendent des actions concrètes, loin des discours et des priorités budgétaires trop souvent dictées par des considérations idéologiques. « L’hôpital Castelsarrasin-Moissac doit être accompagné comme les autres. Un hôpital n’a pas de couleur politique » conclu Quentin Lamotte.

Pour l’hôpital de Moissac, le temps presse et avec lui, l’attente d’une prise de conscience politique et l’espoir de ne pas voir s’éteindre, peu à peu, une flamme de santé et de solidarité locale qui se bat pour survivre.

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EBO
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