
Pas de grands discours, mais une solennité palpable. C’est au cœur du cours Foucault, sous les regards attentifs des autorités civiles, militaires et des forces de l’ordre, que s’est tenue ce vendredi 6 juin la cérémonie d’installation du commissaire général Yann Sourisseau. Ce haut fonctionnaire de police, au parcours forgé dans les unités les plus exigeantes de la lutte contre le crime organisé, prend officiellement la tête de la direction départementale de la Police Nationale du Tarn-et-Garonne. Une page se tourne, une autre s’écrit — avec, à sa plume, un homme de terrain à la réputation bien établie.
Depuis le 2 juin, Yann Sourisseau est en poste au commissariat central de Montauban. Son arrivée, actée par arrêté ministériel le 31 mars dernier, vient marquer la fin de l’exercice de son prédécesseur, le commissaire divisionnaire Charles-Régis Allegri, désormais appelé à diriger la police nationale en Dordogne. L’enjeu de cette transition ne tient pas seulement à un changement de nom sur une porte : il cristallise une nouvelle dynamique dans un département où les questions de sécurité, de proximité et d’autorité s’entrelacent chaque jour sur le terrain.
Un parcours forgé au cœur du réel
À 50 ans, le commissaire général Yann Sourisseau affiche un CV dense, construit loin des salons ministériels. Diplômé de l’École nationale supérieure de la police, il est nommé commissaire en 2003 et gravit les échelons au gré de missions toujours plus complexes : d’abord commissaire central adjoint à Saint-Denis (93), puis cadre de la sécurité publique, avant d’embrasser les arcanes de la police judiciaire.
Mais c’est surtout à la tête de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), de 2019 à 2025, qu’il affirme pleinement son style : rigueur opérationnelle, gestion d’équipes d’élite, et sens de la stratégie. Basé à Nanterre, l’OCLCO regroupe plus de 140 enquêteurs de haut vol — Brigade nationale de répression du banditisme, Brigade de recherche des fugitifs, Brigade de recherche et d’intervention (BRI). Autant d’unités souvent en première ligne contre les réseaux violents et structurés.
Récemment encore, Yann Sourisseau supervisait l’un des dossiers criminels les plus sensibles de ces dernières années : la traque de Mohamed Amra, évadé en mai 2024 dans l’Eure au prix de la vie de deux agents pénitentiaires. Une cavale de neuf mois que les enquêteurs de l’OCLCO ont fini par refermer. Cette affaire, relatée sur France 2, a marqué les esprits. Elle donne la mesure de l’expérience et de la détermination du nouveau directeur départemental.









Une cérémonie sobre, mais pleine de sens
Le cérémonial s’est voulu à l’image de la fonction : discret, mais porteur de gravité. Présidée par le préfet Vincent Roberti, en présence de Christophe Allain, directeur zonal sud de la Police Nationale, la cérémonie d’installation a été suivie du traditionnel dépôt de gerbe — un hommage silencieux aux femmes et aux hommes tombés pour la sécurité de tous.
À cette occasion, quatre agents du département ont été distingués pour leur engagement. Le commandant Fabrice et le brigadier-chef Malika ont reçu la médaille de la sécurité intérieure, échelon argent. Le major Michel et le major Nicolas ont quant à eux été décorés de la médaille d’honneur de la police nationale, échelon or. Des distinctions qui rappellent, au-delà de la solennité du jour, la constance de l’engagement sur le terrain.







Continuité et expérience au service de la sécurité locale
Yann Sourisseau n’est pas venu en observateur. Sa feuille de route, si elle n’a pas encore été exposée, s’inscrit d’ores et déjà dans une logique d’efficacité et de fermeté. En Tarn-et-Garonne comme ailleurs, la police doit conjuguer présence, réactivité et intelligence du terrain. Le profil de ce nouveau directeur semble taillé pour cela.
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