Lors de la soirée cabaret du vendredi 1 décembre, au cœur de l’effervescence artistique de Moissac, un moment particulier s’est déroulé sur scène. Monsieur Luc Gimazane, a remis publiquement un chèque de 250€ à Mme Garrigues, présidente de l’antenne locale du Téléthon, au nom de l’association de Tango Argentin de Moissac. Cette somme, fruit des efforts soutenus de Luc et de ses compagnons danseurs, contribuera à la recherche sur les maladies rares touchant les enfants.
Cela fait désormais trois années que Luc Gimazane, à travers son amour pour le tango, récolte des fonds dans les rues animées de Toulouse, notamment sur la place du Capitole et la rue d’Alsace-Lorraine. « C’est un plaisir de danser dans la rue car le tango est une danse de rue », confie-t-il avec sincérité.
Cette année, les efforts du groupe se sont concentrés sur des dons à l’hôpital du sourire et au Téléthon, où les danseurs récoltent des petites cagnottes pour soutenir les enfants dans le besoin. Cependant, ces activités ne sont pas sans défis. Luc souligne que danser dans la rue avec de la musique amplifiée génère parfois des regroupements, entraînant des rappels à l’ordre de la part de la police municipale de Toulouse.
Le tango a émergé dans les ports de Buenos Aires et de l’Uruguay en 1880, trouvant ses racines dans le mouvement migratoire de paysans français, italiens, et espagnols venus travailler en Amérique du Sud pour échapper aux ravages provoqués par l’épidémie de phylloxéra, laquelle a profondément perturbé le panorama agricole et économique de ces nations. Pour Luc, le tango n’est pas seulement une danse, c’est une expression culturelle née des rues, des ports et des bordels. « Ce n’est pas une danse de studio », insiste-t-il.
Luc Gimazane, enseigne depuis plus de 13 ans le tango à Moissac et à Toulouse. Il redonne vie à cette danse et lui restitue son essence. À 79 ans, il continue d’enseigner au centre culturel de Moissac et au centre culturel Alain Savary d’Aucamville, partageant son amour pour le tango avec des dizaines d’élèves chaque semaine.
Le tango, pour Luc, va au-delà de la danse. C’est une philosophie, un spectacle, une émotion créée à travers une esthétique propre à cette danse exigeante. Il rappelle que le tango, interdit entre 1904 et 1914 par l’Église et par l’État en Argentine, puise son essence dans le mélange des cultures, entre Africains et Européens, dans les ports où tous dansaient.
Au-delà de l’expression artistique, Luc voit le tango comme une façon de bien vieillir. Il souligne ses bienfaits sur l’activité physique, la tenue corporelle, la mémoire. Il conclut en rappelant que dans le tango, il n’y a pas de faux pas, c’est une danse ouverte à tous et pour tous.
Luc Gimazane, par sa passion pour le tango et sa générosité envers les causes qui lui tiennent à cœur, incarne un exemple de la richesse culturelle et humaine que peut apporter une danse ancestrale aux rues de nos villes.
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