Le souffle de l’engagement. À Montauban, mille jeunes relèvent le défi du Rallye Citoyen 2025

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L'équipe gagnante de la 7e édition du rallye Citoyen au complexe Jacques Chirac de Montauban
L’équipe 23 du collège Antonin Perbosc de Lafrançaise, gagnante du Rallye Citoyen 2025, entourée de leur professeur référent et du commandant du CIEC de Castelsarrasin, parrain de leur classe défense. Pour la troisième année consécutive, l’établissement monte sur la première marche du podium, illustrant la continuité d’un engagement collectif et pédagogique exemplaire.
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Une marée colorée, des visages tendus de concentration, des cris d’encouragement dans l’air. Dès 9 heures du matin, le complexe Jacques Chirac se transforme en arène à ciel ouvert. Mille collégiens et lycéens, regroupés en 114 équipes, prennent le départ d’une journée taillée pour l’effort, la solidarité et l’action : le Rallye Citoyen 2025 est lancé, plus grand, plus dense, plus intense que jamais.

Dans les coulisses, l’organisation se déploie dès l’aube. Soixante partenaires mobilisés, encadrés par la Délégation Militaire Départementale, installent les ateliers. Certains fixent les pancartes, ajustent les lignes de départ, affûtent les briefings. À 9 heures, les premières classes arrivent, regards déterminés, en rangs serrés, arborant fièrement les couleurs de leur établissement. C’est une compétition, mais c’est surtout une aventure humaine.

Une cérémonie d’ouverture à haute intensité symbolique

La cérémonie d’ouverture, orchestrée avec rigueur, donne le ton. Deux élèves de l’EPIDE, droits et concentrés, lèvent le drapeau sous les regards attentifs de leurs camarades. Puis, d’une seule voix, la Marseillaise est entonnée. Aux côtés des collégiens et lycéens, cinquante élèves de l’école Jules Guesde, incarnent la relève. L’instant est dense, vibrant. Le drapeau monte au mât. Puis viennent les mots.

Cyril Le Normand, directeur académique, prend la parole et salue d’emblée l’ampleur de cette 7ᵉ édition : « Vous n’avez jamais été aussi nombreux », souligne-t-il avec fierté. Il insiste sur la force du partenariat entre l’école et les institutions : « Ce moment est fort et symbolique. Vous allez passer une journée entière à apprendre, à coopérer et à vivre ensemble les valeurs qui nous unissent. » Il salue ensuite l’engagement des équipes pédagogiques : « Dans ce département, les classes défense sont vivantes, dynamiques, portées par des enseignants impliqués. »

Puis vient le tour du lieutenant-colonel Christophe Masse. Il s’adresse directement aux jeunes, avec ferveur et enthousiasme. En citant Pierre de Coubertin, il place la journée sous le signe de l’effort et de l’engagement : « L’important, ce n’est pas seulement de participer, c’est de s’engager, de vivre pleinement cette aventure. » Et de conclure, le regard pétillant : « Et pourquoi pas… de gagner ! » Sa voix résonne. Il harangue la foule : « Est-ce que vous êtes prêts ? » L’ovation qui lui répond ne laisse aucun doute : les jeunes le sont. La flamme est avivée, le signal est donné.

En quelques instants, les élèves ne sont plus des spectateurs, mais des acteurs. Les premiers s’élancent, les baskets frappent le sol, les visages se tendent. Le Rallye commence.

60 ateliers, 60 visages de l’engagement

Sur les pelouses et dans les salles du complexe, les défis s’enchaînent à un rythme effréné. Chaque équipe dispose de quinze minutes par atelier pour prouver sa cohésion, sa réactivité, sa curiosité. Les régiments attirent une foule enthousiaste : parcours d’obstacles, maniement du brancard, courses chronométrées, simulations tactiques… L’esprit d’équipe est là, transpirant, haletant, joyeux.

Autour, les partenaires civils et institutionnels offrent un terrain d’exploration insoupçonné : les Archives départementales plongent les élèves dans l’histoire locale, la Chambre d’agriculture ouvre les yeux sur les enjeux alimentaires, les associations mémorielles tissent un lien entre passé et présent. La Croix-Rouge initie aux gestes qui sauvent, les sapeurs-pompiers proposent un parcours inspiré des épreuves des JSP. La gendarmerie confronte les jeunes aux réalités du harcèlement, de l’addiction, du consentement, mais elle interpelle avec un atelier choc : lunettes de simulation d’alcoolisation, parcours désorientant, et lancers de fléchettes improbables qui déclenchent des rires nerveux, mais provoquent aussi une vraie prise de conscience. La police nationale, de son côté, propose un scénario d’intervention grandeur nature, où les élèves passent de l’observation à l’action : indices à relever, suspects à interpeller, indices à restituer sous la pression du temps et de la fatigue physique, pendant que la douane propose une fouille de véhicule, associée à la rencontre avec un labrador noir d’une douceur exemplaire, spécialisé dans la recherche.

L’atelier de la Sûreté ferroviaire est animé par Christophe qui propose un exercice de cohésion : les yeux bandés, un chef d’équipe doit traverser un parcours simple, guidé uniquement par les consignes de ses camarades. « Quand on est perdu, on a besoin de l’écoute. Il faut savoir se faire entendre, donner des consignes claires », explique-t-il. Une manière concrète de faire sentir combien la confiance, l’écoute active et la clarté sont essentielles dans toute organisation. Juste après, Vanessa, maître-chien de la sureté ferroviaire, présente le travail de Tex, un malinois bientôt âgé de trois ans, recueilli par les services après un abandon. À travers des vidéos et des échanges pédagogiques, elle sensibilise à la relation maître-animal et à la polyvalence du chien, capable d’être à la fois tendre et redoutablement efficace. L’atelier mêle ainsi sensibilisation, prévention et pédagogie, dans une ambiance aussi attentive qu’admirative.

Sur le terrain, le temps file. L’esprit de compétition s’aiguise, les stratégies se peaufinent. Certains courent, d’autres débattent, d’autres encore s’entraînent à faire un garrot ou apprennent à connaitre Malizia, pygargue à tête blanche, mascotte du 17e Régiment du Génie Parachutiste de Montauban. Mais tous, sans exception, apprennent. Ensemble.

À l’arrivée, ce que les jeunes retiendront, c’est une journée de dépassement, de découverte, d’effort et de rires. Une parenthèse vivante où l’engagement n’était pas une leçon, mais un terrain d’action.

Un classement à la hauteur des efforts

Et parce que l’effort mérite sa récompense, le palmarès 2025 a suscité l’enthousiasme général. Le prix de la classe engagée, récompensant la classe défense la plus active, revient au collège Jean Jaurès, avec 152 points récoltés. Le prix du fair-play est décerné à l’équipe 14 du collège Pierre Bayrou de Saint-Antonin-Noble-Val, pour son esprit sportif et son attitude exemplaire tout au long du parcours.

Sur le podium, la compétition a été serrée. La troisième place revient à l’équipe 12 du collège Pierre Bayrou, qui totalise 426 points après avoir brillamment réalisé 29 ateliers. La deuxième marche est occupée par l’équipe 63 de l’Institut Familial de Montauban, avec 453 points et 30 ateliers réussis, une équipe presque entièrement féminine, composée de seulement deux garçons. Enfin, l’or revient à l’équipe 23 du collège Antonin Perbosc de Lafrançaise, parrainée par le CIEC de Castelsarrasin, qui triomphe avec 458 points et 31 ateliers réalisés. Une performance exceptionnelle, pour une équipe dont l’établissement s’est illustré pour la troisième année consécutive au sommet de ce Rallye – pionnier dans la mise en place des classes défense.

Au total, 1 921 évaluations ont été attribuées dans la journée. Une précision logistique impressionnante à la mesure de l’événement.

Une édition à marquer d’une pierre blanche

Ce Rallye 2025 confirme la montée en puissance d’un format qui séduit, rassemble et transforme. Là où d’autres se contentent de discours, ici on vit l’action, on respire la cohésion, on forge la responsabilité. Chacun repart avec un souvenir, une leçon, une rencontre marquante.

Une édition qui fait écho à celle de 2024, saluée pour sa qualité. Mais cette année, tous les compteurs ont explosé : en nombre de participants, d’ateliers, de partenaires, d’émotions.

Rendez-vous en 2026 ? Nul doute que les élèves de l’école Jules Guesde, encore spectateurs cette fois, fouleront à leur tour la pelouse pour relever le flambeau. Ils savent désormais à quoi s’attendre : à une journée de défis, de dépassement, et de fraternité en mouvement.

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EBO
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