
À Montauban, les conducteurs n’ont pas mis longtemps à comprendre que la police ne comptait plus laisser passer les comportements dangereux. Jeudi soir, place Alexandre-Iᵉʳ, la circulation était presque au pas : gyrophares, torches, gilets réfléchissants… Le décor d’un contrôle de grande ampleur destiné à rappeler que la route reste l’un des premiers lieux d’insécurité du département.
À la tête de l’opération, le directeur départemental de la sécurité publique, Yann Sourisseau, venu superviser les équipes mobilisées. L’objectif était clair : repérer l’alcool au volant, l’usage de stupéfiants, mais aussi l’ensemble des pratiques à risques pouvant conduire à des accidents graves.
Un département marqué par des accidents graves
Depuis le début de l’année, le Tarn-et-Garonne affiche un bilan préoccupant : 48 accidents corporels, dont 16 mortels. Le même jour, deux accidents mortels survenus dans le département sont venus rappeler la brutalité de ces chiffres et l’urgence de ces contrôles. Des faits qui rappellent que la prévention ne suffit pas toujours, malgré les campagnes régulières menées auprès des jeunes et des usagers en général.
Pour les autorités, ces statistiques ne laissent plus de place à l’attentisme. Alcool, stupéfiants, vitesse, distraction… autant de comportements qui, cumulés, expliquent une large part des drames routiers.
Des opérations ciblées et coordonnées
La veille de cette opération place Alexandre-Iᵉʳ, une autre avait déjà été menée sur la rocade, consacrée cette fois à la vitesse : 60 véhicules contrôlés, 19 verbalisations.
Et la police nationale n’agit pas seule. « On peut souligner la complémentarité que l’on a notamment avec la police municipale, qui font également des contrôles de leur côté, et il arrive même que l’on fasse des contrôles communs, » explique Yann Sourisseau.
Ce travail conjoint permet une présence renforcée sur des zones différentes : entrées de ville, grands axes, secteurs sensibles. L’objectif : éviter les angles morts dans la lutte contre les comportements à risques.
Alcool et stupéfiants : la ligne rouge
Les équipes mobilisées jeudi soir ciblaient notamment l’alcoolémie et l’usage de stupéfiants au volant. Deux facteurs identifiés comme majeurs dans les accidents les plus graves. Sur ce point, le message ne souffre aucune ambiguïté : « Pour les conduites en état d’alcoolémie et les conduites sous l’emprise de produits stupéfiants, la mise en fourrière est systématique, » souligne Yann Sourisseau.
Une mesure lourde, assumée comme telle. Et les chiffres montrent une tendance nette : 822 suspensions de permis ont été prononcées depuis janvier, en forte hausse par rapport à l’an dernier.
Un cap affiché : réduire les drames, pas remplir les procès-verbaux
Au-delà des contrôles visibles, les autorités assurent que l’objectif n’est pas de multiplier les sanctions, mais de faire baisser durablement la sinistralité. Les opérations s’inscrivent dans le plan national de restauration de la sécurité du quotidien, qui fait de l’insécurité routière l’un de ses axes prioritaires. Et si la scène de jeudi a pu surprendre certains automobilistes, elle illustre surtout une stratégie assumée : marquer les esprits pour rappeler que, derrière chaque accident, il y a une famille, une vie bouleversée.
Sur les routes montalbanaises, un message simple : prudence
Entre les campagnes de prévention, les opérations de contrôle et la montée en puissance des sanctions, le département resserre l’étau. Les autorités savent que réduire les accidents demande du temps, mais elles misent sur une équation claire : plus de présence, plus de coordination, plus d’exigence.
Jeudi soir, place Alexandre-Iᵉʳ, les automobilistes ont parfois soufflé, parfois ralenti, parfois grondé. Mais tous ont compris la même chose : la sécurité routière n’est plus un discours, c’est une priorité qui prend désormais la route avec eux.
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