Hier matin, sous un ciel dégagé, une cérémonie en hommage aux « Morts pour la France » s’est déroulée au cimetière urbain de Montauban. En présence de plusieurs autorités civiles et militaires, de membres du Souvenir français et des porte- drapeaux, cet événement a rassemblé la communauté pour honorer la mémoire des soldats tombés au combat.
Préserver les lieux de mémoire
Jean Salvador, président de la section du Souvenir français de Castelsarrasin, a prononcé l’unique discours de la cérémonie, rappelant l’engagement de l’association dans la préservation des lieux de mémoire. Fondé en 1887, le Souvenir français, qui compte aujourd’hui 200 000 membres, œuvre à entretenir les tombes et monuments dédiés aux soldats morts pour la nation et à transmettre cette mémoire aux nouvelles générations. M. Salvador a appelé au don pour permettre les actions de l’association, qui entretient les sépultures des soldats morts au combat durant les guerres du siècle dernier.
Recueillement au carré français, suivi d’un hommage au carré allemand
Après le discours, les participants se sont rendus au carré militaire français pour la cérémonie présidée par Edwige Darracq, la secrétaire générale de la préfecture. Une minute de recueillement après la sonnerie aux morts, ainsi que l’hymne national ont été observés. Le cortège s’est ensuite dirigé vers le carré allemand, où une nouvelle cérémonie a été effectué, en présence du président du Souvenir allemand Richard Smyth.
Au terme de la cérémonie, chacun est reparti avec le sentiment d’avoir rendu hommage à une histoire partagée et à des valeurs intemporelles. À Montauban, comme ailleurs en France, ces moments de recueillement rappellent l’importance de la transmission de la mémoire aux nouvelles générations.
Une mémoire en péril
L’association est devenue l’une des rares gardiennes de cette mémoire collective et se heurte aujourd’hui à plusieurs obstacles. Le premier est d’ordre démographique : avec la disparition progressive des associations d’anciens combattants, c’est tout un pan de la mémoire vivante qui tend à s’effacer. Le second tient à l’évolution de la politique de mémoire nationale, qui s’oriente de plus en plus vers les « pages sombres » de l’Histoire, au-delà des seuls « Morts pour la France ». La continuité de cette mémoire repose désormais sur l’engagement des jeunes générations, invitées à reprendre le flambeau. Or, cette relève tarde à se manifester, laissant craindre un vide dans la préservation de la mémoire nationale.
Que ce soit sous la lumière douce d’un matin d’automne ou dans le silence de monuments oubliés, le Souvenir français, aux côtés des citoyens, continue de porter cette mission sacrée de mémoire et se bat pour que chaque cérémonie, chaque monument, chaque nom gravé dans la pierre demeure porteur d’un message universel de courage et de sacrifice. Il appartient désormais aux jeunes de porter à leur tour la flamme du souvenir, afin que jamais ne s’éteigne le reflet des sacrifices passés.
Pour ne rien manquer de nos prochaines publications, n’hésitez pas à vous abonner à notre page Facebook.