Le 3 septembre dernier, une étape marquante s’est déroulée à Montepezat-de-Quercy avec la passation de commandement au sein du Groupement de Soutien de la Base de Défense (GSBdD). Le commissaire Francis Urvois a officiellement transmis ses responsabilités au commissaire Hyacinthe Ibert. Ce dernier, fort d’une expérience riche et diversifiée au sein des forces armées, est prêt à insuffler une nouvelle dynamique à cette structure essentielle au soutien logistique militaire et humain.
Un parcours atypique et une expertise renforcée par l’international
Le commissaire Ibert a débuté sa carrière en 2000, en effectuant son service national dans l’armée de terre à une période où les forces armées étaient en phase de professionnalisation. La première guerre du Golfe avait marqué dès 1991, la mise en place de corps expéditionnaires ambitieux dans le cadre de coalitions internationales. En 2000 donc, neuf ans après cette intervention, les théâtres d’opération extérieures en Bosnie et au Kosovo avait donc déjà aguerri des cadres de contacts amenés à former les tous derniers appelés du contingent. Loin d’être issu d’une lignée militaire, c’est à ce moment-là qu’il a découvert l’univers des forces armées, particulièrement guidé par un instructeur ayant lui-même été projeté en missions extérieures à plusieurs reprises. « Je découvre alors une vocation et un métier différent, fondé sur des valeurs telles que le dépassement de soi et l’engagement total pouvant même se traduire par le sacrifice suprême », confie-t-il. Sa détermination le conduit à s’engager dans l’armée de Terre après sa préparation militaire parachutiste et son service militaire. Il passe ensuite le concours de commissaire pour évoluer vers la logistique militaire et les métiers du soutien.
Une expérience et une expertise solides
Fort de près 25 années d’expérience, le commissaire Ibert a brillamment mené des missions en terrains difficiles, notamment au Mali, en Bosnie, en Irak et en Côte d’Ivoire. Son passage à l’OTAN, en tant qu’auditeur interne au quartier général du commandement suprême pour la transformation de l’Alliance à Norfolk aux USA, a été déterminant. Il y a évalué les processus mis en œuvre en matière de développement capacitaire, formation et planification à long terme, renforçant ainsi sa compréhension des enjeux stratégiques à l’échelle internationale. Cette immersion l’a sensibilisé aux défis de l’influence, un domaine crucial dans le contexte géopolitique actuel.
L’influence, un pilier stratégique en pleine expansion
Le commissaire Ibert souligne que l’influence est depuis la parution de la revue nationale stratégique (RNS) de 2022, la sixième fonction stratégique du modèle stratégique français, en complément de la dissuasion, la prévention, la protection, l’intervention et la connaissance. « L’influence est désormais incontournable, et cela a été un sujet central de mes études à l’école de guerre en 2023 car j’y ai pris la présidence du comité « Influence » mis en place pour la première fois en 2023 », explique-t-il. Ses réflexions ont notamment été publiées dans la Revue politique et parlementaire, contribuant ainsi à éclairer le débat public sur cette thématique fondamentale. Une réflexion qui témoigne d’une vision élargie des fonctions militaires, allant au-delà des aspects purement logistiques ou opérationnels pour intégrer une dimension plus large englobant les problématiques diplomatique, économique ou culturelle.
Le GSBdD : un rouage essentiel dans le soutien logistique des forces armées
Les GSBdD jouent un rôle essentiel dans l’administration générale et du soutien commun au profit des forces armées françaises, veillant à la disponibilité des ressources nécessaires pour le fonctionnement courant sur le territoire national. Depuis sa prise de fonction, le commissaire Ibert est responsable d’un large éventail de missions : assurer le soutien de proximité, l’habillement, le transport, et la restauration des militaires du 17e RGP, du 9e RSAM et du 31e RG, ainsi que du CIEC de Castelsarrasin et du CFIM/6e RPIMa à Caylus. À la tête de 239 personnes, il assure un soutien opérationnel à près de 5 000 militaires. « Nous devons garantir une alimentation quotidienne sept jours sur sept, l’habillement et l’hébergement », précise-t-il.
En plus de la gestion de la flotte de véhicules, le groupement de soutien doit également contribuer à l’effort du service du commissariat des armées dans la projection en opération extérieures et la réalisation des missions intérieures. C’est donc toute naturellement que son personnel est envoyé en opération. « C’est un métier complet » dit-il, car au-delà des missions logistiques, il est essentiel de maintenir des savoir-faire communs de nature militaires : tir, secourisme militaire, topographie, protection nucléaire, radiologique, biologique, chimique (NRBC), combat au corps à corps de haute intensité (C4), etc . Ces compétences, souvent mises à l’épreuve lors des opérations, sont cruciales pour assurer la sécurité et la réussite des missions. Il rappelle en effet que « chez nous, un cuisinier militaire, ne fait pas seulement à manger. Il est aussi et avant tout un soldat qui sait se poster, de déplacer et utiliser ses armes, en un mot : combattre ».
« Je suis très heureux d’être ici »
Après plus d’un mois à Montauban le commissaire Ibert, apprécie grandement la vie dans la cité d’Ingres. « J’ai découvert la région surtout au niveau architectural ». Il apprécie cette ville à taille humaine et dans laquelle il se sent bien parce qu’il y fait bon vivre. « Je suis très heureux d’être ici », confie-t-il.
Fort de son expérience en tant que commandant en second du groupement de soutien à Verdun en 2017, être chef de corps est un marqueur fort dans sa carrière. « Être chef de corps est un tournant important dans ma carrière. C’est un honneur d’’être à la tête d’une communauté d’hommes et de femmes compétents, disponibles et engagés au service des forces. C’est également un vrai plus pour comprendre les problématiques du soutien au niveau local et contribuer ensuite dans des postes ultérieurs à l’échelon central, à un travail de conception novateur et ambitieux », explique-t-il.
Un engagement fort pour renforcer les liens armée-nation
Parmi ses aspirations, il désire renforcer le lien entre l’armée et la nation. « J’aimerais faire rayonner le groupement en renforçant le lien armée-nation avec une classe de défense supplémentaire », déclare-t-il avec enthousiasme. Il souhaite également renforcer le lien avec la commune de Montpezat de Quercy, ville avec laquelle le GSBdD est jumelé : « Je souhaiterais marquer notre présence lors d’événements comme le 11 novembre et la renforcer à d’autres occasions afin de trouver une synergie commune ».
Une projection internationale marquée par l’interopérabilité et l’ambition
En poste pour deux années à la tête du groupement cela ne l’empêche pas de penser à l’avenir. En effet, le commissaire Ibert nourrit des ambitions internationales. Son souhait est de retourner au sein de l’OTAN pour occuper un poste supérieur dans le domaine budgétaire et financier. Cette aspiration témoigne de son désir de s’immerger dans une dynamique interculturelle et d’interopérabilité, permettant à des armées de pays différents de collaborer efficacement. « À Norfolk, j’ai eu l’opportunité de travailler avec 32 nationalités différentes, une expérience inestimable », ajoute-t-il.
Maintenir un niveau opérationnel
Néanmoins, le commissaire Ibert est conscient des défis qui l’attendent. Dans un contexte géopolitique marqué par une recrudescence des tensions internationales, il est essentiel de rester vigilant et adaptable. Le GSBdD devra maintenir son niveau opérationnel.
Conclusion
En prenant les commandes du groupement de soutien de Montauban, le commissaire Hyacinthe Ibert est déterminé à insuffler un nouveau dynamisme à cette unité. Avec une vision claire et des objectifs ambitieux, il s’engage à maintenir un niveau opérationnel d’excellence et à faire rayonner le groupement au sein de la communauté locale. Pour lui, ce commandement représente non seulement une marque de confiance de sa hiérarchie, mais également une occasion de contribuer activement à l’avenir des forces armées françaises. Le chemin est désormais tracé, et l’avenir s’annonce prometteur pour le GSBdD sous sa direction.
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