Ce vendredi matin a été marqué par la visite des ministres Olivier Véran et Rima Abdul Malak à Moissac, pour valoriser la mobilisation de l’État en faveur de la défense du patrimoine culturel. Les ministres ont visité l’abbatiale et le Cloître, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, point de départ des discussions portant sur la nécessité de restaurer ces sites d’importance historique.
À l’approche de sa visite, la ministre de la Culture avait exprimé des préoccupations quant à l’absence de démarrage des travaux du cloître par le maire de Moissac. Ce dernier a rapidement réagi dans la matinée, rappelant à la ministre l’engagement et la réactivité de sa municipalité. En effet, dès 2021, la ville avait lancé une phase de maîtrise d’œuvre, débutant par la restauration du clocher et la dépose des chapiteaux pour un processus de dessalement s’étalant sur 18 mois. Les défis associés à cette restauration, malgré les budgets alloués, ont été mis en avant, mettant en lumière les complexités inhérentes à la préservation de ce patrimoine et les délais considérables engendrés
La restauration du cloître, évaluée à 5,6 millions d’euros avec une durée estimée de 7 à 8 ans, inclut des aspects délicats tels que le dessalement des pierres, le soutien structurel, la rénovation de la charpente et de la couverture, ainsi que des interventions sur le parement et la protection contre les infiltrations d’eau. Ces défis techniques et financiers ont été exposés lors de la visite, soulignant la complexité du processus de restauration.
Moissac bénéficie de subventions provenant du département, de la région, de l’Europe, et de l’État, qui soutient à hauteur de 50% du coût des travaux. La ministre de la Culture a donc confirmé l’engagement de l’État dans le subventionnement de ces travaux et a également salué l’engagement de Romain Lopez, exprimant sa satisfaction d’avoir pu constater cet investissement lors de sa visite.
Cependant, la visite a également mis en lumière un autre défi pour le patrimoine culturel : l’arrêt des subventions de l’association moissagaise Organum, d’un montant de 45 000 €, par la DRAC. Cette association au rayonnement international, développe et soutien les recherches dans le domaine des musiques anciennes, actuelles et traditionnelles, de l’Europe et du bassin méditerranéen.
Romain Lopez a profité de l’occasion pour remettre en main propre une lettre à la ministre, soulevant des questions quant à cette décision. La justification avancée par la ministre, liée à une diminution globale des budgets et à une orientation préférentielle vers la musique actuelle, a suscité des interrogations quant à la priorisation des projets culturels, notamment ceux dédiés à la préservation du patrimoine français.
Cela n’a pas été du goût d’Olivier Véran, crispant les échanges. Romain Lopez s’est donc interrogé sur le « mélange des genres ». Est-il venu en tant que ministre ou en tant que membre du parti Renaissance pour des joutes politico-politiciennes en préparation des élections européenne aux frais des administrés ?