La FNRG 82 cherche un second souffle face au vieillissement de ses troupes

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Le président de la FNRG 82, Claude Balard, présente son rapport moral, micro en main, devant l'assemblée. À ses côtés, le secrétaire, Christian Giraud, veille au protocole, tandis que les drapeaux des associations patriotiques forment un écrin de mémoire. Crédit photo JDJ
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La section départementale de la Fédération Nationale des Retraités de la Gendarmerie (FNRG) de Tarn-et-Garonne a tenu son assemblée générale annuelle ce jeudi 27 mars 2025 au Centre Louis Ormières à Montauban. Près de 50 adhérents, représentés par procuration, ont permis d’atteindre le quorum nécessaire pour valider les délibérations. Une journée marquée par des hommages, des bilans et des perspectives pour une association confrontée au vieillissement de ses membres.

Hommage aux disparus et minute de silence

Le président Claude Balard a ouvert la séance en rendant hommage aux 13 membres décédés depuis mars 2024, dont Victor Lescure, disparu quelques jours avant l’assemblée. Une liste de noms, âgés de 77 à 101 ans, a été lue, rappelant la réalité démographique de l’association. Une minute de silence a également honoré les 12 militaires et personnels civils de la gendarmerie morts en service en 2024, ainsi que les victimes du terrorisme et des conflits extérieurs.

La stratégie du colibri

Avec seulement 116 adhérents (-6% en un an) et un âge moyen de 82 ans, la FNRG 82 fait face à un déclin continu. « Les jeunes retraités ne ressentent plus le besoin de nous rejoindre », a déploré le président, soulignant l’urgence d’attirer les jeunes retraités. « Nous devons nous réinventer pour rester attractifs », insiste le président. Malgré cinq nouvelles adhésions en 2024, dont un, âgé de 51 ans, « benjamin de l’association », le renouvellement reste insuffisant. Face à cette situation, la direction mise sur une approche individualisée. « Si chaque membre parvient à recruter un nouvel adhérent, nous doublerons nos effectifs », lance Claude Balard. Un vœu pieux ? Peut-être, mais qui a le mérite de responsabiliser chacun.

Les finances, présentées par le trésorier Jean-Pierre Olivier, résistent encore. Les cotisations restent stables. Seule concession au réalisme : l’exonération après 90 ans est désormais réservée aux veuves.

Une activité pourtant soutenue

Malgré ces difficultés, l’association ne chôme pas. 64 sorties du drapeau l’an passé, 51 cérémonies patriotiques, 8 obsèques… Les chiffres témoignent d’un engagement sans faille. Gilbert Lagarrigue, porte-drapeau depuis 30 ans, incarne cette fidélité. A ses côtés, Christian Giraud, le secrétaire, totalise 22 ans de service sous les plis du drapeau tricolore. Dans cette dynamique, un repas de cohésion inter-associations (gendarmes et policiers retraités) est prévu le 16 octobre 2025 à Montauban, pour renforcer les liens.

Les autorités saluent l’engagement des anciens

Le colonel Roger Alvès, commandant en second du groupement de gendarmerie, a salué le lien intergénérationnel indispensable entre actifs et retraités, « nous devons veiller les uns sur les autres ». Il a insisté sur la nécessité de préserver le précieux lien : « Cette chaîne de transmission entre anciens et jeunes gendarmes est notre patrimoine commun. Vous qui nous avez formés, vous incarnez des valeurs fondamentales que nous nous efforçons de perpétuer. » Tout en reconnaissant les difficultés à maintenir ce dialogue intergénérationnel face aux nouvelles générations et priorités opérationnelles, il a souligné : « La formation initiale doit intégrer davantage cet héritage. C’est à nous, les cadres actuels, d’adapter nos méthodes pour transmettre cet état d’esprit. » Son intervention s’est conclue par un hommage appuyé : « Votre engagement reste un modèle. Nous vous sommes profondément reconnaissants pour cette relation de confiance et de fidélité qui dépasse les générations. »

Gérard Catala, adjoint au maire, a pour sa part réaffirmé le soutien constant de la municipalité. Évoquant l’évolution du contexte local, il a observé : « Nous constatons à Montauban, comme ailleurs, une accélération du temps et des faits. » Son intervention, à la fois chaleureuse et professionnelle, a confirmé l’engagement constant de la municipalité envers les anciens de la gendarmerie.

Clôture sous le signe du devoir de mémoire

Enfin, la remise de récompenses a honoré Gilbert Ouvrier, Jacky Petit et Gérard Leprêtre pour leur engagement, tandis que Marie-Rose et Gérard Leprêtre, mariés depuis 60 ans, ont reçu une composition florale et un repas offert.

L’assemblée s’est achevée par un dépôt de gerbe au Couvent de La Molle, en hommage aux résistants et gendarmes morts pour la France. Un vin d’honneur et un repas convivial ont clos cette journée, symbole de la fraternité qui unit cette communauté malgré les épreuves.

Le président a cité à la fin de l’assemblée Pierre Dac : « Ce n’est pas en tournant le dos aux choses qu’on leur fait face », appelant à persévérer. Malgré les défis, la FNRG 82 reste déterminée à « rassembler, unir, servir et défendre », perpétuant l’héritage de son fondateur Eugène Charrier (1907). Une devise qui sonne comme un défi dans ce contexte difficile. Mais ces anciens militaires ont l’habitude des combats perdus d’avance. Et celui-ci, ils entendent bien ne pas le céder sans résistance.

Le président de la FNRG 82 présente son rapport moral, micro en main, devant l’assemblée des anciens. À ses côtés, le secrétaire veille au protocole, tandis que les drapeaux des associations patriotiques forment un écrin de mémoire.

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