À Figeac, Moissac a frôlé l’exploit. Supérieur dans le jeu, les Tarn-et-Garonnais ont pris le match à bras-le-corps, portés par un collectif sûr de ses forces. Tout annonçait un match rugueux, tendu, de ceux qui se jouent à l’usure et à la tête froide. Et il l’a été.
Les Moissagais, fringants et dominateurs, ont mené la danse tout du long. Mais à ce jeu-là, la victoire s’est jouée sur un détail, un souffle, une pénalité sifflée à la 86ᵉ minute. Score final : 22 à 20. Rageant, terriblement rageant.
Une entame sérieuse, un duel au couteau
Dès les premières minutes, on comprend que le combat sera total. Figeac ouvre le bal avec deux pénalités de Fernandez (6ᵉ, 10ᵉ). Moissac, lui, répond dans la meilleure des langues : celle du jeu.
Sur un mouvement limpide, Mickaël Buret trouve la faille à la 15ᵉ minute, Dumail transforme, et l’Avenir repasse devant. Derrière, les Lotois recollent sur un essai de Lacoste (33ᵉ), mais les Moissagais ne lâchent rien : Verdier, en bon deuxième ligne opportuniste, aplatit juste avant la pause.
13–12 à la mi-temps. Serré, intense, vivant — un vrai match de rugby.
« On a eu l’occupation et la possession pour nous sur l’ensemble du match, confiera plus tard Cédric Pannebiau, co-entraîneur moissagais. C’est vraiment dommage… Produire autant de jeu et ne pas ramener les quatre points, c’est frustrant. »
Moissac domine, mais Figeac reste en embuscade
La seconde période démarre sur les mêmes bases : domination moissagaise, rythme soutenu, touches propres, et un pack conquérant. À la 60ᵉ, le capitaine Kévin Bargibaux conclut une séquence exemplaire dans l’en-but. Le banc applaudit, le public figeacois s’inquiète.
Mais à chaque fois que Moissac creuse, Fernandez, encore lui, ramène les siens au score. Le buteur lotois enquille tout ce qu’il touche.
À dix minutes du terme, Lopez redonne l’avantage aux Tarn-et-Garonnais sur pénalité. 19–20, l’affaire semble pliée. Les Moissagais contrôlent, maîtrisent, ferment le jeu. Le chrono file.
Et puis, cette fameuse 86ᵉ minute. Une faute au sol, anodine. Le sifflet retentit. Fernandez place son tee. Silence dans le stade, puis explosion du public : 22–20. Le genre de coup de massue qui laisse un goût amer.
“Frustrant, vraiment frustrant”
Dans les travées, Benoît Mothes, le manager, résume ce que tout le monde ressent : « Frustrant, vraiment frustrant, autant pour les joueurs que pour nous, le staff. On perd sur une pénalité à la 86ᵉ alors qu’on a clairement dominé le match du début à la fin. Les joueurs ont tout donné, leur état d’esprit a été irréprochable et je ne peux que les féliciter.»
Mais pas question de tout noircir. Moissac repart du Lot avec le bonus défensif et surtout des certitudes. « On doit être plus propres et plus efficaces dans les zones de marque, poursuit le manager. Chaque opportunité compte, il faut concrétiser sans se précipiter. Cette défaite ne reflète pas ce qu’on a produit. Elle doit nous servir de leçon. »
Une défaite cruelle, mais un groupe solide
Sur le bord du terrain, Benjamin Gilbert, l’entraîneur des avants, pose les mots justes : « Match engagé, et on a répondu présent du début à la fin. C’est cruel de prendre une dernière pénalité alors que l’arbitre avait annoncé trois minutes de temps additionnel… mais c’est le sport. »
Lui aussi salue l’investissement du groupe : « Les joueurs ont fait le job. Aujourd’hui, ça ne sourit pas, mais on repart pleins de certitudes et de détermination. Fier du groupe, et de cet état d’esprit qui nous anime chaque dimanche. » Et dans les yeux de ses joueurs, pas de résignation : de la colère, oui, mais celle qui nourrit. Celle qui prépare les lendemains rugueux.
Cap sur la Vallée du Lot
La page Figeac est déjà tournée. Cette semaine, l’entraînement reprendra avec la même intensité, la même voix du coach qui claque dans le froid. Car dimanche prochain, c’est un nouveau défi : La Vallée du Lot, une équipe solide, qui attend Moissac « de pied ferme » n’ayant pas joué ce dimanche.
L’Avenir Moissagais, lui, avance tête haute. Il a perdu un match, pas la flamme. Et dans un championnat aussi serré, c’est parfois ce feu-là qui fait la différence.
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