22 % des 15-29 ans sans diplôme, 289 élèves en moins dans le secondaire… mais un enseignement professionnel renforcé.Ce paradoxe a dominé les débats du Conseil départemental de l’Éducation nationale du Tarn-et-Garonne, réuni mardi 25 mars 2025 pour valider la carte scolaire 2025-2026. Sous l’autorité du préfet Vincent Roberti et de Cyril Le Normand, directeur académique, élus, syndicats et parents ont planché sur un équilibre délicat : absorber la chute des effectifs (–289 élèves dans le secondaire) sans sacrifier l’égalité des chances.
Quand les salles de classe se vident plus vite que les campagnes
La crise n’est pas neuve, mais elle s’accélère. Avec une baisse continue de la natalité (–15 % annuels depuis quelques années dans l’académie de Toulouse), le Tarn-et-Garonne bien qu’attractif voit ses effectifs scolaires diminuer. Une réalité déjà visible dans les écoles primaires, et qui frappera les collèges et lycées d’ici 2028. Une tendance lourde, aggravée par un territoire vieillissant, marqué par une population majoritairement composée de seniors sans enfants ou qui ont dépassé l’âge d’être scolarisés dans le second degré, voir dans l’enseignement supérieur.
Le département cumule les handicaps :
- 22 % des 15-29 ans n’ont pas le bac (16 % en France),
- Parmi les jeunes non scolarisés, un quart est au chômage ou inactif,
- 14 % des bacheliers généraux quittent les études post-bac (soit trois fois la moyenne nationale).
La carte scolaire 2025-2026 en Tarn-et-Garonne : l’enseignement professionnel en renfort
Pour la rentrée 2025, Cyril Le Normand a annoncé une diminution moyenne de 0,17 élève par classe dans 11 des 18 collèges du département, avec 77 % des classes comptant moins de 28 élèves – seuil de l’éducation prioritaire. La baisse globale des effectifs (–289 élèves) entraîne des fermetures de classes, mais aussi des créations de postes d’encadrement. À Castelsarrasin, les deux collèges obtiennent un poste supplémentaire de CPE pour pérenniser la lutte contre les violences.
L’enseignement professionnel, lui, gagne du terrain : avec l’ouverture de 4 nouvelles formations, dont un bac pro chaudronnerie à Valence-d’Agen, et sept postes créés.
Pénurie de remplaçants : le casse-tête
Autre dossier brûlant : la pénurie de professeurs en mathématiques et français, plus aiguë ici qu’ailleurs. Le rectorat a multiplié les initiatives, mais toutes les candidatures n’ont pas pu être retenues, certaines ne répondant pas aux critères, notamment qualitatifs.
Syndicats et parents en alerte
Si la carte scolaire 2025-2026 a été établie, les inquiétudes exprimées par les parents et les syndicats concernant certaines situations critiques ont néanmoins été prises en compte. Ces points de friction feront l’objet d’une analyse au mois de juin, a confirmé Cyril Le Normand, répondant aux demandes des élus et des représentants du personnel.
Au final, le Tarn-et-Garonne tente de naviguer entre deux impératifs : absorber une démographie scolaire en berne sans renoncer à ses ambitions éducatives. Un équilibre fragile, où chaque fermeture de classe et chaque création de poste seront scrutées à la loupe, dans un territoire dans lequel la jeunesse peine parfois à trouver sa voie.
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