Des grappes dorées, prêtes à croquer, mais qui s’entassent dans les chambres froides. Voilà l’image paradoxale de la saison 2025 du Chasselas de Moissac. Malgré une récolte précoce et généreuse, 80% du raisin n’a toujours pas trouvé sa place dans les rayons, alors que nous sommes déjà au cœur de la campagne de vente. Un véritable casse-tête pour les producteurs du Tarn-et-Garonne, qui voient leurs trésoreries vaciller.
Une réunion d’urgence en préfecture
Face à cette situation préoccupante, la préfecture de Montauban a sonné l’alarme en réunissant l’ensemble des acteurs de la filière lundi. Autour de la table : producteurs, interprofessions agricoles, metteurs en marché, mais aussi distributeurs. L’objectif est clair : faciliter la mise en avant du Chasselas dans les rayons et retrouver le chemin du consommateur.
Les producteurs sous la pression
Derrière les chiffres se cache une réalité plus fragile : des exploitations qui, malgré une récolte abondante, peinent à écouler leurs caisses de raisin. Faute de débouchés, les trésoreries se tendent et la saison, pourtant prometteuse sur le plan agricole, menace de se transformer en fardeau économique.
Pour répondre à cette urgence, les distributeurs ont été invités à agir rapidement. Ils se sont engagés à envisager de nouvelles actions pour améliorer la visibilité du Chasselas de Moissac dans les rayons. Un premier bilan des résultats est attendu dans les prochaines semaines.
Une filière en quête de solidité
Cette campagne difficile intervient alors que la filière s’organise autour d’une nouvelle structure : la création de l’Association Interprofessionnelle du Raisin du Sud-Ouest (AIRSO). Cette instance, qui regroupe désormais producteurs et négociants, veut donner plus de poids à la filière. L’État a d’ailleurs promis un appui technique et stratégique, tout en rappelant son soutien dans le cadre du projet « Prunes et Raisins du Sud-Ouest ».
L’appel aux consommateurs
Reste un allié essentiel : le consommateur. Inscrit depuis longtemps dans le patrimoine agricole et culturel du Tarn-et-Garonne, le Chasselas de Moissac est le seul raisin de table français à bénéficier d’une appellation d’origine protégée (AOP). Véritable emblème du Sud-Ouest, il cristallise à la fois des attentes économiques et un attachement identitaire.
Mais sans un sursaut de commercialisation, une partie de la récolte risque de rester stockée, loin des tables où elle devrait briller. L’avenir de la campagne repose désormais sur la capacité des distributeurs à jouer le jeu et sur le choix des consommateurs de privilégier ce fruit local et emblématique.
Alors, à Moissac comme ailleurs, l’avenir du célèbre raisin doré pourrait bien se jouer… dans le panier du marché.
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