23 juin 1944 : 80 ans après, Dunes se souvient

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Ce matin, Dunes a célébré un parcours mémoriel en souvenir du 23 juin 1944, date marquée par les exactions perpétrés par la division SS "Das Reich".
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Ce matin, Dunes a célébré un parcours mémoriel en souvenir du 23 juin 1944, date marquée par les exactions perpétrées par la division SS « Das Reich ». À travers trois communes, une série de cérémonies ont rendu hommage aux résistants et Tsiganes victimes de ce sombre épisode de la Seconde Guerre mondiale. Les porte-drapeaux et la chorale de Dunes ont rythmé chaque étape de ce parcours mémoriel, ajoutant une solennité et une émotion particulières à chaque commémoration.

Le massacre du 23 Juin 1944

Le 23 juin 1944 reste gravé dans la mémoire des habitants de Dunes (Tarn-et-Garonne), Caudecoste et Saint-Sixte (Lot-et-Garonne). Cette journée tragique a vu 30 personnes, hommes, femmes et enfants, perdre la vie lors d’une opération de représailles menée par la division SS « Das Reich ». Grâce à l’initiative des maires de ces communes, Alain Alary, François Dailledouze et David Sanchez, un parcours mémoriel a été organisé pour honorer ces victimes.

80e anniversaire des exactions allemandes Dunes
(De droite à gauche): Grâce à l’initiative d’Alain Alary, maire de Dunes, de David Sanchez, maire de Saint-Sixte (47) et de François Dailledouze, maire de Caudecoste (47), un parcours mémoriel a été organisé pour le 80e anniversaire des exactions allemandes le 23 juin 1944.

Tentative d’anéantissement de la Résistance

Planifiée par la division SS basée à Agen, l’opération visait à anéantir le maquis et à semer la terreur parmi la population. Dès le 19 juin, la Kommandantur s’est vue remettre, par une jeune fille, un cahier contenant une liste de 46 noms de familles de Dunes et de Sistels dénoncées comme étant « contre les Allemands« , « communistes« , « du maquis« . Les troupes allemandes ont pris la route avant l’aube le 23 juin, ciblant les résistants connus.

Première étape : Saint-Sixte

Après avoir traversé Lamagistère et Donzac, les soldats allemands se dirigèrent vers Caudecoste avant de rejoindre Dunes. À Saint-Sixte, vers 5h du matin, ils aperçurent deux roulottes de forains et fusillèrent quatorze Tsiganes, dont six femmes et six enfants, installés la veille près de l’église du village. Ce massacre, unique en France, s’inscrit dans la continuité des atrocités commises par la division « Das Reich » en Europe de l’Est. Une cérémonie en hommage à ces victimes s’est tenue au mémorial des Tsiganes devant la sculpture de Serge Carvalho réalisée en acier inoxydable, «faites pour durer et ne pas oublier » souligne David Sanchez. Un discours poignant d’Alain Daumas, représentant de la communauté Tsigane, a été prononcé et l’hymne international Tsigane a été chanté.

Deuxième étape : Caudecoste

À Caudecoste, la chasse aux résistants s’est intensifiée. Marcellin Serret a été pendu et Armand Casse fusillé, tous deux membres du Corps franc Pommiès. Connu comme village résistant, il abrite également une jeune institutrice, Denise Baratz, qui cachait une famille juive. Celle-ci a été honorée lors de la cérémonie. Trois plaques commémoratives ont été dévoilées, dont une en l’honneur de Madame Baratz et une autre au nom de Raoul Rogale, arrêté le 18 octobre 1943 par la Gestapo et fusillé le 5 janvier 1944.

Dernière étape : Dunes

À Dunes, vers 9h, environ 200 soldats allemands bloquèrent les routes et regroupèrent soixante-dix hommes sur la place. Onze d’entre eux furent pendus au balcon de la Poste, un fut fusillé en tentant de s’échapper, et deux autres furent abattus dans leurs champs. Leurs noms figuraient dans le cahier de dénonciation rédigé par une habitante compromise qui n’avait pas apprécié une action des résistants du Corps franc Pommiès. Ceux-ci, à visage découvert, bloquèrent les routes et contrôlèrent certains habitants réputés pro-allemands.

La cérémonie s’est tenue au monument aux morts, en présence de nombreux officiels, dont le sous-préfet Monsieur Julien Henrard et l’ancien maire et conseiller départemental, Monsieur Christian Astruc et d’invités comme Francis Causse, président du Cercle Gaulliste Jean Moulin. Puis, une plaque a été dévoilée devant l’ancienne Poste, un geste symbolique pour perpétuer la mémoire des victimes.

Un devoir de mémoire

Les maires Alain Alary, François Dailledouze et David Sanchez ont insisté sur l’importance de ce devoir de mémoire. Comme l’a souligné Alain Alary : « Une guerre, c’est destructeur. Destructions matérielles certes, destructions humaines aussi, mais surtout destruction de l’homme dans son intégrité, et dont les séquelles sont ressenties par plusieurs générations en aval ». Ce parcours mémoriel vise à rappeler les sacrifices de ceux qui ont donné leur vie pour la France, et à transmettre leur histoire aux générations futures.

Ce matin, le périple à travers ces lieux de mémoire a rappelé l’importance de se souvenir et de transmettre cette histoire, décrite comme « tragique mais essentielle » par Francis Causse. Une leçon de courage et de résilience, un hommage à ceux qui ont combattu pour la liberté.

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