18 millions d’euros : le montant de la dette des ménages surendettés inquiète en Tarn-et-Garonne

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Le préfet Vincent Roberti et madame Michèle Brogi, directrice territoriale de la Banque de France annoncent les chiffres du surendettement en Tarn-et-Garonne
Le préfet Vincent Roberti et madame Michèle Brogi, directrice territoriale de la Banque de France annoncent les chiffres du surendettement en Tarn-et-Garonne
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Dans le département du Tarn-et-Garonne, la dette cumulée par les ménages surendettés se chiffre à 18 millions d’euros, un montant significatif qui reflète la situation économique locale sous pression. Cette préoccupation est accentuée par une augmentation notable de 26% du nombre de dossiers de surendettement déposés durant les mois de janvier et février 2024 par rapport à la même période en 2023.

Lors d’une réunion tenue le mardi 12 mars, le Préfet Vincent Roberti et madame Michèle Brogi, directrice territoriale de la Banque de France, ont présenté les données relatives à l’année écoulée dans le département. En 2023, 455 dossiers de surendettement ont été déposés, enregistrant une augmentation de 3,4% par rapport à l’année précédente, ce qui représente 212 dépôts de dossier pour 100 000 habitants.

Les dettes se répartissent essentiellement entre des dettes à la consommation (40%), des dettes immobilières (37%), et des dettes de charges courantes et autres (23%). On constate que 80% des dettes sont liées à la consommation et à l’immobilier, avec une part prépondérante des dettes immobilières dans le département, représentant 36,3% contre 27% en Occitanie. Par ailleurs, l’endettement global moyen s’est élevé à 49 000€ en 2023, dépassant la moyenne régionale de l’Occitanie (39 000€) et nationale (41 000€), plaçant ainsi le département en première position au niveau régional.

4,5 millions d’euros d’effacement des dettes en 2023 en Tarn-et-Garonne

Concernant les mesures d’allégement, 42% des surendettés ne disposent pas de la capacité de rembourser, un chiffre toutefois moins élevé que celui enregistré en Occitanie (50,7%) et en France (49,7%). Avec un montant de 4,5 millions d’euros de dettes effacées, soit près de 30% du total des dettes cumulées, le Tarn-et-Garonne entreprend des mesures significatives pour soulager les ménages surendettés. Sur l’ensemble des procédures enclenchées, 24,5% du montant total des dettes des dossiers clos ont été partiellement ou totalement effacés, un pourcentage légèrement inférieur à celui observé en Occitanie (25,5%) et en France métropolitaine (25%).

Plus de femmes touchées et des niveaux de qualifications inférieurs au Bac

La Banque de France a dressé le portrait des profils des personnes surendettées, mettant en lumière plusieurs tendances significatives. Le surendettement touche davantage les femmes que les hommes, avec une tranche d’âge particulièrement impactée située entre 35 et 54 ans, hommes et femmes confondus, et une représentation notable des retraités. Ces personnes sont principalement actives sur le marché du travail ou au chômage, caractérisées par un niveau de qualification relativement faible. Elles se retrouvent principalement dans des situations familiales complexes, étant majoritairement des couples avec enfants ou des familles monoparentales. Il est à noter que certaines personnes, notamment parmi les retraités, sont structurellement endettées, ne disposant pas de ressources suffisantes pour subvenir à leurs besoins de base et étant exposées au risque de retomber dans le surendettement. Il est fréquent que ces situations de surendettement soient déclenchées par des événements inattendus de la vie, tels que des séparations, comme l’a souligné Vincent Roberti.

Accompagnement et mesures pérennes

Vincent Roberti indique : « Les personnes surendettées ne se rendent pas compte de ce qu’elles doivent payer, bien qu’elles soient en capacité de rembourser ». Il insiste sur l’importance de l’accompagnement et du suivi pour les sortir de cette situation précaire et éviter une nouvelle situation de surendettement. Il note également que le taux de dossiers redéposés est en baisse, ce qui indique que « les mesures sont pérennes ».

L’éducation financière et la formation

Outre l’assistance directe offerte par le biais de guichets d’accueil et de services téléphoniques accessibles dans le département, la Banque de France s’engage activement dans l’éducation financière et la sensibilisation des jeunes. Des actions sont menées au sein des établissements scolaires, tandis que des programmes de formation sont dispensés aux intervenants sociaux et aux travailleurs sociaux, qui sont souvent les premiers à entrer en contact avec les ménages en difficulté.

Depuis huit ans, le département a mis en place des services d’inclusion financière visant à informer, orienter et accompagner les personnes confrontées à des difficultés financières. Dans ce cadre, un correspondant inclusion financière (CORIF) a été désigné pour servir d’interlocuteur aux acteurs sociaux et bancaires. De même, un conseil départemental de l’inclusion financière (CDIF) a été instauré pour diffuser des informations sur les mesures et les attentes en matière d’accès aux services financiers.

Vous êtes en situation financière précaire ?

La Banque de France offre un accompagnement aux particuliers confrontés à des difficultés financières ou à des dettes. Elle est joignable par téléphone au numéro unique 3414, de 8h à 18h, ou en ligne sur son site web officiel.

Pour bénéficier de conseils budgétaires, différentes ressources sont disponibles dans le département avec les Points conseil budget.

UDAF 82 : Union départementale des associations familiales – 05 63 03 85 00

Site web : https://www.udaf82.fr/8552-point-conseil-budget.html

Crédit municipal : 45 Boulevard Gustave Garrisson  82000 Montauban – 05 63 03 22 50

Site web : https://www.credit-municipal-toulouse.fr/le-point-conseil-budget/

Conclusion

En conclusion, l’examen de la situation du surendettement dans le département du Tarn-et-Garonne révèle les défis économiques auxquels de nombreux ménages font face. Bien que les autorités locales s’efforcent d’atténuer les conséquences du surendettement et de procéder à des annulations de dettes, le nombre de ménages surendettés continue d’augmenter de manière régulière. Il convient de rappeler que le Tarn-et-Garonne affiche un taux de pauvreté dépassant la moyenne nationale, touchant 16,3 % de sa population, et que le revenu médian des ménages est inférieur à la moyenne nationale, s’établissant à 20 800 € contre 22 400 € en France.

Face à ces constats, il apparaît que les mêmes actions entraînent invariablement les mêmes conséquences depuis des décennies. Notre société, qui glorifie le progressisme et exalte la modernité, porte une part de responsabilité dans cette triste réalité. En effet, la société contemporaine attire tel un leurre les individus en quête d’une existence aisée et confortable, plaçant la consommation, voire la surconsommation, comme objectif suprême.

À l’instar de la gratification ressentie lors de la réception d’un « LIKE » sur les réseaux sociaux, l’acte de dépenser pour se faire plaisir exerce une fascination indéniable, que les institutions bancaires exploitent habilement en s’enrichissant grâce au mécanisme de l’usure, n’hésitant pas à entraîner certains ménages sur la pente glissante du surendettement.

Il est manifeste que le niveau d’instruction joue un rôle crucial dans le destin des individus touchés. Il est alors légitime de se demander à qui profite le crime. Les établissements bancaires accompagnent-ils véritablement les personnes en difficulté à sortir de cette précarité ? Ne serait-il pas temps d’instaurer une véritable éducation financière auprès des enfants, plutôt que de se concentrer sur des questions telles que l’écriture inclusive ?

Pour aspirer à un avenir plus radieux et inverser cette tendance, il est impératif de réfléchir sérieusement à un véritable changement et à l’élaboration d’un nouveau projet de vie. Et vous, quelle est votre opinion sur la question ? Nous vous invitons à partager vos réflexions en commentant notre page Facebook ! Et n’oubliez pas de vous abonner !

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EBO
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