Quentin Lamotte dénonce l’impasse financière et énergétique en Occitanie : entre révélations et propositions chocs

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Quentin Lamotte lors de son intervention en assemblée plénière à Toulouse, dénonce une gestion qu’il juge opaque et inefficace.
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Face à des chiffres qu’il qualifie d’alarmants et des promesses selon lui largement trahies, Monsieur Quentin Lamotte, élu du Rassemblement National, dresse un double réquisitoire. L’un porte sur la gestion financière de la Région Occitanie, l’autre sur ses choix en matière d’énergie. Au fil d’un discours structuré et souvent percutant, il tisse un même fil rouge : celui d’un écart grandissant entre communication politique et réalité vécue par les habitants. Une critique au vitriol, ponctuée de propositions, qui laisse transparaître en creux une vision alternative pour le territoire.

Gestion budgétaire : chronique d’un déséquilibre assumé

Dès l’ouverture de son intervention, l’élu régional frappe fort. Il évoque un « aveu d’échec » budgétaire, pointant une gestion qu’il estime marquée par l’opacité et un dogmatisme idéologique. « Chaque habitant d’Occitanie porte désormais 581 euros de dette sur ses épaules, contre 261 euros en 2015 », insiste-t-il, chiffres à l’appui. Il dénonce « une austérité mal assumée » qui, sous couvert de sobriété, cacherait selon lui une incapacité à redresser les comptes tout en préservant les services essentiels.

Pour étayer son propos, il s’arrête sur la dégradation des politiques publiques : enseignement, formation professionnelle, aménagement du territoire… tout y passe. « Où est votre ambition pour la jeunesse d’Occitanie ? », interpelle-t-il, dénonçant la baisse des investissements dans la construction de lycées ou encore l’effondrement de la formation professionnelle (-23,7 %).

Mais c’est surtout la fracture territoriale qu’il met en exergue. À l’en croire, les zones rurales seraient délaissées au profit de projets concentrés dans les bastions électoraux de la majorité régionale. « Vous abandonnez nos villages, nos montagnes », regrette-t-il, en soulignant le recul des investissements dans l’aménagement du territoire (-9,2 %) et le soutien à l’économie (-22,3 %).

L’environnement n’échappe pas à ses critiques. Le « Budget Vert » tant vanté ? « Une façade trompeuse », tranche-t-il. Les chiffres révèlent selon lui une autre réalité : -15,5 % d’investissements dans ce domaine, et des coupes nettes sur des enjeux aussi cruciaux que le sport, la gestion de l’eau ou la prévention des risques naturels. Il parle de « désengagement irresponsable » dans un contexte de sécheresses et d’inondations à répétition.

Enfin, il s’alarme de la mauvaise gestion des fonds européens : seulement 66 % d’exécution pour certains dispositifs, à peine 13 % pour d’autres. « Votre incurie pourrait coûter cher à nos territoires », prévient-il, en évoquant un risque de perte de financements majeurs pour les acteurs locaux.

Énergie : entre symboles, chiffres et contradictions

Sur le terrain énergétique, le ton reste tout aussi incisif, mais gagne en technicité. Quentin Lamotte accuse la majorité régionale de manipulation : « Vous parlez de capacité de production, […] mais jamais de production réelle. » Et pour cause : si la capacité installée a légèrement progressé, la production effective repose toujours à 75 % sur le nucléaire et l’hydraulique. Deux sources selon lui négligées, voire délaissées.

Les limites du tout renouvelable

Le discours devient plus offensif encore lorsqu’il évoque les énergies renouvelables. Selon l’élu, leur facteur de charge trop faible – 10 % pour le solaire, 32 % pour l’éolien – les rend structurellement inefficaces pour assurer les besoins énergétiques de la région. Les investissements réalisés ces dernières années ?  » Des paysages ruraux et littoraux ont été et seront encore demain défigurés par des forêts d’acier et de béton », accuse-t-il. Il s’inquiète également du coût environnemental futur : « On ne sait pas recycler les pales ni les panneaux. Ce sera votre legs à l’humanité. »

L’atout nucléaire, ou la promesse d’un autre cap

En contraste, Monsieur Lamotte esquisse une autre voie. Il défend avec force l’option nucléaire, en particulier le projet d’extension de la centrale de Golfech avec deux nouveaux réacteurs EPR 2. « Ce projet serait suffisant pour rendre la Région autosuffisante sur le plan énergétique », assure-t-il. Il critique l’attentisme qu’il perçoit chez la majorité régionale, tiraillée selon lui entre convictions écologistes et calculs politiques. « Vous louvoyez, vous tergiversez », lance-t-il, appelant à des choix clairs.

Sa conclusion prend alors une dimension presque programmatique. Il imagine « un avenir prospère avec de l’énergie décarbonée, bon marché et en abondance », affranchi de ce qu’il qualifie d’« écologie punitive » et de « sobriété imposée ».

Au terme de son intervention, Quentin Lamotte ne se contente pas de dresser un constat à charge. Il propose une lecture cohérente, ancrée dans les chiffres, mais portée par une volonté de rupture. Cette intervention marquera-t-elle un tournant dans le débat régional ou s’ajoutera-t-elle au tumulte ambiant, sans jamais vraiment trouver écho ?

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EBO
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