Passation de commandement au 31e Régiment du Génie : le colonel Caire succède au colonel Seguin

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Le colonel Basile Caire, prend le commandement du 31e RG de Castelsarrasin_JDJ
Juste après la passation, le colonel Basile Caire salue, silhouette droite, regard porté au loin. Derrière le geste protocolaire, l’instant marque le début d’un commandement. Face aux autorités, c’est toute la promesse d’un engagement renouvelé qui se dessine pour le 31e Régiment du Génie. Crédit photos JDJ
guinguette uvarium

CASTELSARRASIN – Quartier Marescot, lundi 30 juin 2025. Le soleil cogne sur la place d’armes. La fanfare entame ses premières mesures, les drapeaux flottent. Sur le bitume chaud, les troupes du 31e régiment du génie sont impeccablement alignées. Les képis sont fixés haut, les bottes brillent. Tout autour, un public attentif – familles de militaires, autorités militaires et civiles, anciens du régiment – forme une couronne silencieuse.  Dans l’air, une solennité palpable : c’est l’heure de la passation de commandement.

Ce matin-là, le colonel Blaise Seguin remet les clés du régiment au colonel Basile Caire. Deux hommes, deux parcours, une même passion du commandement et du terrain. Et entre eux, un bataillon soudé, fort de ses missions, prêt à écrire un nouveau chapitre.

Un régiment sur tous les fronts

Pendant deux ans, le colonel Seguin a été de toutes les opérations. Des rues de Mayotte, dévastées par l’ouragan Chido, aux reliefs du flanc Est européen dans le cadre de l’Otan, en passant par les dispositifs Sentinelle et les déploiements outre-mer, le 31e n’a jamais levé le pied. Toujours en alerte, toujours disponible.

« L’opérationnel, c’est toujours la priorité », confiait-il quelques jours plus tôt dans son bureau. « Mais s’il fallait ne retenir qu’un moment, ce serait Mayotte puisque j’ai commandé le régiment de reconstruction en début d’année avec une grande partie des soldats du 31ᵉ RG. » Une urgence absolue, un défi logistique et humain. Le régiment a répondu présent avec une cohésion admirable.

Le 31e, surnommé les sapeurs d’Afrique, s’est une fois de plus illustré par son efficacité, sa rapidité d’intervention et sa rigueur. Capables de déployer en moins de 48 heures, de reconstruire des ponts ou de déminer des zones hostiles, les sapeurs du régiment ont démontré qu’ils étaient, plus que jamais, une force de frappe indispensable aux engagements contemporains.

C’est cette aptitude que le général Bizien, commandant de la brigade du génie, a tenu à saluer : « Sous vos ordres, mon colonel, le 31 a brillamment tenu son rang. Votre comportement en opération, le haut niveau de compétence que vous y avez manifesté, n’est pas le fruit du hasard, mais atteste la valeur du commandement et son exigence élevée en matière de préparation opérationnelle. »

Mais au-delà des missions, c’est aussi un chantier de fond que le colonel Seguin a mené. Une transformation continue, discrète, mais stratégique, avec l’anticipation de l’évolution du régiment : une montée en puissance vers 2030, l’intégration progressive de nouvelles technologies, le renforcement de l’attractivité RH.  « Brillant sur le terrain, à l’entraînement comme en opérations, le 31 s’est également employé à éclairer l’avenir et à innover en permanence. Le bilan des deux années passées est particulièrement riche et élogieux. Sous l’impulsion du colonel Blaise Seguin, vous avez montré collectivement toute votre valeur », déclare le général.

Une passation ancrée dans la continuité

C’est précisément dans cette dynamique que s’inscrit le colonel Basile Caire, qui a repris depuis lundi les rênes du régiment. Un visage familier pour les sapeurs d’Afrique : entre 2021 et 2023, il dirigeait le bureau opérations-instruction du 31e. Autrement dit, le cœur battant du régiment. Il connaît la maison, ses codes, ses élans, ses attentes. « J’arrive avec beaucoup de fierté et beaucoup de joie parce que c’est un moment qui est très attendu dans la vie de la carrière d’un officier. C’est un moment de synthèse puisque, en fait, on va pouvoir rendre tout ce qu’on a appris et ce que l’armée de terre nous a donné pendant les 20 dernières années. »

Officier de Saint-Cyr, lauréat de l’École de guerre, formé à l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace de Toulouse, le colonel Caire incarne une génération d’officiers tournés vers les enjeux de demain. Capacité interarmes, transitions numériques, anticipation doctrinale : ses domaines d’expertise croisent directement les mutations en cours dans le génie militaire. « Mon regard est transversal. L’organisation des RH, des finances, du soutien, des équipements, de l’entraînement… Ce sont toutes les facettes d’une capacité qu’il faut conjuguer. Je pense que c’est un vrai atout dont le régiment pourra profiter. »

Son arrivée est aussi marquée par une volonté de renforcer encore davantage l’ancrage local du 31, notamment dans ses liens avec la commune de Castelsarrasin et la jeunesse du territoire. Car un régiment n’est jamais une entité hors-sol : il vit au rythme de sa ville, s’y engage, s’y enrôle, s’y recrute.

Une transmission dans la confiance

À l’issue de la cérémonie, après que le drapeau a changé de main et que le régiment a présenté les armes une dernière fois à son ancien chef, le général Bizien a résumé avec sobriété, mais conviction l’esprit de cette passation : « Mon colonel, placé à la tête de votre magnifique régiment, mettant à profit vos grandes qualités humaines et de chef très attaché à ses sapeurs d’active et de réserve, vous vous êtes affirmé comme un chef de Corps organisé, d’une totale fiabilité, soucieux du facteur humain et comme un garant particulièrement efficace du bon emploi des spécificités du 31. »

Puis, au « Chant des Tabors » (chant du 31ᵉ RG), le défilé a pris forme. Le colonel Caire en tête, droit, concentré. Derrière lui, les sapeurs d’Afrique, fiers, silencieux, le pas martial et le regard franc. Les véhicules blindés stationnés sur la place d’arme, symboles de la puissance technique du régiment.

Le soleil tape encore, mais c’est une chaleur différente qui habite le moment. Celle de l’engagement. Celle d’une fidélité partagée, de l’officier à ses hommes, du régiment à la nation. Celle aussi d’un héritage transmis avec gravité, mais sans nostalgie.

« Alors que le monde est plongé dans une rupture stratégique et que les armées vivent en conséquence une véritable révolution des affaires militaires, des défis, aussi enthousiasmants qu’exigeants, vous attendent. Soyez assuré que vos qualités, votre formation et votre expérience permettront d’y faire face et que vous trouverez de très grandes satisfactions dans l’exercice de votre commandement. Vous pourrez aussi compter sur mon appui et sur celui de l’état-major de notre brigade. Vous avez toute ma confiance. Je vous souhaite bonne fortune et bon cœur à la tête de ce magnifique régiment ! », conclut le général Bizien.

Une page se tourne. Une autre s’ouvre. Et le livre continue, écrit en lettres de fer, de feu, et d’honneur.

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EBO
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