
21h tapantes. La nuit tombe doucement sur les ruelles paisibles du centre-ville, mais sur le bitume, les regards sont attentifs. Sept agents de la police nationale et de la police rurale, accompagnés de Kat, chien de protection et de dissuasion, s’élancent pour deux heures de patrouille. Une opération discrète, mais chargée de sens, qui réunit autour d’elle le préfet du Tarn-et-Garonne, Vincent Roberti, le sous-préfet Pierre Bressolles, le maire Jean-Philippe Bésiers et le commandant divisionnaire Clément.
La mission du soir s’inscrit dans le cadre du Plan d’action départemental de restauration de la sécurité au quotidien (PADRSQ), une feuille de route initiée en janvier 2025 et pensée pour répondre aux réalités concrètes du territoire : lutte contre les trafics, violences intrafamiliales, délinquance routière, cambriolages. Mais ce soir, pas de coup de filet : il s’agit avant tout de prévention, de visibilité et de contact.
Une présence visible, un signal fort
Jean-Philippe Bésiers ne le cache pas : il a lui-même été à l’initiative de cette action. « J’ai sollicité le sous-préfet, le préfet et la direction départementale de la police nationale, en lien avec quelques faits et des arrêtés mis en place sur la commune concernant l’interdiction de regroupement à partir d’une certaine heure. »
Car depuis plusieurs semaines, des rassemblements nocturnes jugés gênants faisaient naître un climat d’inconfort chez certains riverains. « Des regroupements qui créaient un sentiment d’insécurité », précise le maire accompagné de la police rurale de Castelsarrasin.
Les patrouilles s’élancent vers les zones ciblées : centre-ville, quartiers sensibles, abords de certains établissements. L’objectif ? Contrôler, mais aussi discuter, observer, tisser du lien. « Il faut marquer les esprits, être vus », confie le préfet Vincent Roberti.



Une soirée paisible, mais pas sans tension
Dans l’ensemble, la ville reste calme. En revanche, pas de baignade ou de plongeon depuis la passerelle ce soir-là – une habitude estivale qui, visiblement, a cédé face à une météo plus fraîche que la semaine précédente.
Mais l’opération connaît tout de même un accroc. Lors d’un contrôle, un individu refuse de coopérer, hausse le ton et bouscule une policière. Il est immédiatement interpellé pour outrage et rébellion. Il passera la nuit en garde à vue, avant d’être entendu au petit matin.
Un peu plus loin, un homme est surpris en train de boire de l’alcool dans sa voiture. Moteur coupé, il n’est pas en infraction. Mais l’alerte reste de mise. « Il ne conduit pas », précise le commandant, « mais il vaut mieux prévenir que guérir. »
Le Tarn-et-Garonne reste en effet le sixième département le plus accidentogène de France. Un rappel que la route, elle aussi, fait partie du terrain de sécurité.
Prévenir, rassurer, dissuader
Pour le préfet, Vincent Roberti, cette présence de terrain n’a rien d’anecdotique. « C’est important d’être visible. Ça se dit, et ça rassure. Mais ça dissuade aussi ceux qui seraient tentés. »
Il insiste sur cette approche transversale de la sécurité : les contrôles, oui, mais aussi l’observation, la prévention routière, et surtout, la coopération entre les différents acteurs du territoire.
« On effectue des contrôles, mais parfois, en tirant un fil, on tombe sur plus gros. Sur un trafic. C’est pour ça qu’il faut être sur le terrain. Les maires connaissent le terrain, la population. Nous devons leur montrer que nous sommes derrière eux. »
Un territoire mobilisé, des liens renforcés
Le maire partage ce constat. Il revendique une proximité constante avec ses administrés : « C’est une commune à dimension humaine. Être sur le terrain permet de sentir la ville, d’appréhender pour améliorer le quotidien des habitants, identifier les besoins et y répondre avec les outils que nous avons. »
Le sous-préfet Pierre Bressolles, lui, insiste sur la nécessité d’une vigilance collective : « C’est un échange constant entre les services et les autorités, une veille permanente. » Et de rappeler que lorsque le sentiment d’insécurité s’installe, « il doit recevoir une réponse. Sinon, ça monte d’un cran. »
Une ville calme, mais vigilante
Il est près de 23h. La patrouille continue sa ronde. Rien à signaler de plus, et c’est presque une victoire. Le maire, toujours présent, discute avec quelques passants, salue des visages connus. Une ville tranquille, rythmée par une simple nuit d’été, comme le résume Jean-Philippe Bésiers : « La vue des uniformes doit marquer les esprits. Nous travaillons ensemble : police nationale, municipale, rurale, la municipalité. Nous sommes unis pour la sécurité à Castelsarrasin. »
Une opération qui en annonce d’autres
Au total, la nuit aura été calme. Une interpellation, quelques contrôles, beaucoup de présence et d’échanges. Castelsarrasin, avec ses mille contrôles annuels, cultive cette attention permanente au terrain. Et une promesse, à demi-mot : d’autres opérations viendront. Pas pour sanctionner, mais pour ancrer une présence, une attention continue. Une manière de dire que la sécurité se construit dans le calme autant que dans l’action. Une tranquillité que les uniformes, par leur simple présence, auront sans doute contribué à préserver.
« Une soirée et une ville relativement calme », conclut simplement le commandant Clément. Pas de fracas, pas de sirène. Juste une promesse silencieuse : celle de rester vigilants.
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