Il n’y a encore que des engins de chantier et quelques piquets de géomètres plantés dans la terre fraîche, mais le décor est posé : le nouvel EHPAD du Centre Hospitalier de Montauban est officiellement sur les rails. Depuis le 3 novembre, la préparation du terrain a commencé sur le site de l’Arsenal. Et en janvier 2026, les machines passeront à la vitesse supérieure : le chantier entre en construction.
L’ouverture est prévue pour octobre 2027, mais l’idée, elle, est déjà bien concrète : créer un lieu de vie moderne, accueillant, ancré dans la ville… et tourné vers l’avenir.
Un EHPAD pensé comme un quartier à part entière
On l’oublie parfois, mais un EHPAD, ce n’est pas seulement un bâtiment où l’on vieillit : c’est un lieu où l’on vit. Où l’on cuisine, où l’on se coiffe, où l’on échange, où l’on se repose — et parfois où l’on renaît doucement. C’est en tout cas l’esprit qui a guidé la reconstruction décidée par le Centre Hospitalier, avec l’appui de l’ARS et des collectivités. Les anciens établissements — Cours Foucault et USHPA — avaient vieilli. Le nouveau, lui, est imaginé différemment : comme une petite ville dans la ville.
Sur une parcelle de 10 000 m², le bâtiment trottinera sur trois niveaux autour d’un espace central décrit comme une véritable place de village. Un cœur vivant, ouvert, où l’on trouvera une salle polyvalente, un atelier cuisine, un salon de coiffure, des espaces de culte et surtout un PASA de 14 places, dédié aux personnes atteintes de troubles cognitifs. Une façon de dire que l’EHPAD ne sera pas un lieu fermé, mais un espace de vie, pensé pour être traversé, fréquenté, habité.
Des unités adaptées aux réalités du Grand Âge
L’établissement accueillera 90 résidents, répartis en trois unités adaptées à des besoins très différents : deux unités protégées de 15 places pour les personnes souffrant de pathologies neurodégénératives ou de handicap psychique, une unité de 30 places pour les personnes âgées fragiles et polypathologiques (au 1er étage), une unité “Grand Âge” de 30 places pour les résidents en très grande perte d’autonomie (au 2e étage).
Une architecture pensée pour éviter les longs couloirs impersonnels, privilégier des repères simples, et faciliter le travail des équipes médico-soignantes. Le groupement SOCOTRAP, en charge du projet architectural, a travaillé sur un principe : un lieu où l’on se sent chez soi.
Un projet qui s’inscrit dans la vie du quartier
Le choix du site de l’Arsenal n’est pas anodin. À deux pas du centre-ville, à proximité de l’école Léo Ferré et de la Coulée verte, le futur EHPAD joue la carte de l’ouverture. L’objectif : favoriser les échanges intergénérationnels et s’inscrire dans un tissu local vivant. On imagine déjà les classes qui viendront chanter à Noël, les associations du quartier qui proposeront des ateliers, les promenades le long de la Coulée verte… Une manière de combattre la solitude, ce mal silencieux du grand âge.
Un investissement lourd, mais partagé
L’EHPAD représente un investissement global de 18,9 millions d’euros — un chiffre qui, sans accompagnement, pourrait décourager plus d’un élu local. Mais le financement, lui aussi, est un travail collectif : ARS Occitanie : 7,5 M€, Emprunt du Centre Hospitalier : 7,5 M€, Conseil Départemental : 915 000 €, Ville de Montauban : 321 000 € (via la révision du prix de vente du terrain), 2,9 M€ issus de cessions. Une addition salée, certes, mais qui porte une promesse : offrir aux aînés et aux soignants un cadre digne des besoins actuels et futurs.
Un calendrier qui s’annonce serré… mais clair
Pour une fois, les dates sont précises. Le Centre Hospitalier aligne les jalons sans trembler :
- Octobre–novembre 2025 : acquisition du terrain et préparation du chantier
- Janvier 2026 : début de la construction
- Juillet 2027 : réception du bâtiment
- Octobre 2027 : ouverture aux résidents
Des délais ambitieux qui, s’ils sont tenus, permettraient à Montauban d’obtenir l’un des EHPAD les plus modernes de la région dans moins de deux ans et demi de chantier réel. Pour un secteur qui souffre encore trop souvent de bâtiments vieillissants, c’est un pas important.
Au-delà du béton : une vision pour les aînés du territoire
L’ouverture de cet EHPAD ne résoudra pas, d’un claquement de doigts, toutes les tensions liées au vieillissement de la population. Mais elle envoie un signal clair : Montauban prépare l’avenir, en assumant les besoins réels de ses habitants. Un EHPAD repensé, ouvert sur la ville, connecté aux associations, inscrit dans la vie de quartier : voilà peut-être ce qui fera la différence. Et si le bâtiment ne sortira de terre qu’à l’horizon 2027, l’élan, lui, est déjà visible.
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