Le soleil était déjà bien présent, ce mardi matin sur la commune de Montesquieu et son monument aux morts. Ils étaient une quarantaine, habitants, anciens combattants, élus ou familles, à venir marquer ce 11 Novembre dans la simplicité. Ici, pas de grand protocole : juste un moment de respect partagé.
Le poids des noms
Devant le monument, les drapeaux se sont levés lentement. Sur la pierre, 43 noms rappellent le lourd tribut payé par le village pendant les deux guerres mondiales. Deux jeunes, Aubin et Bastien, 16 et 17 ans, ont lu un à un ces noms familiers, parfois encore portés par les descendants présents dans l’assemblée.
Leur voix claire a rythmé le temps, ramenant à chacun une histoire, un souvenir, un visage.
Parmi eux, celui plus récent de Fanny Claudin, maréchal des logis au 121e régiment du train, morte au Liban le 15 novembre 2024, à 23 ans.
Une cérémonie à l’image du village
Le silence, la Marseillaise, quelques mots d’Annie Fau, la maire — sans solennité excessive, mais avec cette simplicité qu’on retrouve souvent ici. Les habitants se connaissent, se saluent d’un signe de tête. Les enfants, parfois, se rapprochent pour mieux voir serrés contre leurs parents. Un moment calme, sans artifice, mais plein de présence. Avant de clore la cérémonie, la maire a tenu à adresser un dernier mot. « Ce matin, le monument avait déjà été fleuri par un donateur anonyme », a-t-elle confié avec un sourire. Un geste discret, glissé avant l’arrivée de tous, mais qui a fait l’unanimité.
Après la cérémonie, tous se sont retrouvés à la mairie pour partager le verre de l’amitié. Les discussions ont repris, légères, entre ceux qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps.
Des fleurs, les voix des jeunes et la présence des anciens : à Montesquieu, la mémoire se cultive sans discours, juste par les gestes simples de ceux qui se souviennent encore.
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