Montauban. 300 kilomètres d’effort, de fraternité et d’engagement

34
Colline et Franck, en bonne compagnie, au départ de Caylus mardi matin_Crédit photo UNP
Colline et Franck, en bonne compagnie, au départ de Caylus mardi matin; Crédit photo UNP
regime minceur

Mardi soir, les rues de Montauban ont résonné au rythme des foulées et des roues du Raid solidaire organisé par l’Union Nationale des Parachutistes (UNP). L’avant-dernière étape de ce défi de 300 kilomètres, entamé à Brive, a traversé le Tarn-et-Garonne pour trouver son point d’orgue au Quartier Doumerc, dans une ambiance mêlant fierté, humilité et émotion.

Partis plus tôt dans la journée, les participants sont arrivés en avance. Une cérémonie a été organisée, comme à chaque étape, dans l’esprit cher aux troupes aéroportées. Mais derrière la simplicité, l’intensité. Chaque kilomètre couru ou pédalé a porté une cause : celle des blessés, frères d’armes laissés en marge, que l’UNP n’oublie jamais.

Brive, Montauban, Toulouse : un itinéraire solidaire au cœur du Sud-Ouest

Le général Vincent Guionie, chef de file de cette aventure humaine, revient sur cette journée d’effort : « Aujourd’hui, nous avons parcouru entre 50 et 90 kilomètres. Nous étions environ huit compétiteurs. Pour ma part, j’ai fait un tronçon de 20 kilomètres en vélo, puis deux petits tronçons en course à pied : un de 7 km et un de 3 km pour arriver ici à Montauban. C’était à la bonne franquette, chacun prenait ce qu’il voulait, comme il le voulait. Tantôt à vélo, tantôt à pied. »

Cohésion, rusticité et engagement : l’esprit para en action

Pas de performance chronométrée ici, mais une intensité palpable. Car au-delà des kilomètres, c’est la cohésion, l’endurance mentale et la fidélité aux valeurs parachutistes qui ont porté chaque pas. « Même les plus jeunes sentent que, même si l’effort du jour n’est pas gigantesque, la fatigue s’accumule jour après jour. D’autant plus qu’on dort dans des conditions rustiques, on mange en pique-nique… mais on tient, ensemble », confie le général.

Et c’est bien cela, l’âme de ce raid : l’engagement dans l’effort, le goût du dépassement, la transmission d’un esprit. Celui des parachutistes, forgés à l’imprévu, à l’adaptation, à l’audace. « L’esprit para, c’est le goût du risque — sauter d’un avion avec un chiffon dans le dos, il faut quand même l’avoir — mais aussi l’adaptation à l’imprévu. Parce que dans une opération aéroportée, rien ne se passe jamais comme prévu », sourit-il.

Le général Guionie défend une UNP tournée vers les jeunes générations

Derrière la sueur, une mission plus large : revitaliser l’UNP en y insufflant une énergie nouvelle, plus jeune, plus ancrée dans les réalités d’aujourd’hui. « L’UNP reste une association d’anciens. Mais nous voulons attirer ceux qui ont contribué à l’armée de métier. Ce ne sont pas les mêmes profils que les anciens appelés. Aujourd’hui, un engagé finit sa carrière avec une famille, une vie civile à reconstruire. Rejoindre une association d’anciens, ce n’est pas forcément leur priorité immédiate. Mais une fois qu’ils sont réinstallés, ils peuvent ressentir qu’il leur manque quelque chose. »

L’un des axes de réflexion actuels : créer un sas, une passerelle pour les jeunes — qu’ils soient militaires actifs, réservistes ou même civils — vers l’esprit parachutiste. « L’idée serait de proposer une forme de préparation militaire parachutiste avec des moyens civils. Pas du parachutisme sportif, mais une immersion dans l’esprit para. Un moyen pour ceux qui ne rejoindront jamais l’armée, mais en partagent les valeurs, d’y goûter autrement. »

Une jeunesse engagée : le témoignage du caporal Colline

À 19 ans, Colline incarne cette relève avec fraîcheur et conviction. Caporal réserviste au 3e RPIMA, elle a avalé les kilomètres du raid avec ténacité. « Je suis le caporal Colline, au 3e RPIMA, je suis réserviste depuis deux ans. Je vais passer mon brevet para dans trois semaines. J’accorde énormément d’importance aux anciens militaires, surtout les parachutistes, pour tout ce qu’ils ont fait pour la France. Participer à ce raid, c’était ma manière de les honorer », confie-t-elle, les yeux brillants.

Encadrée par le sous-lieutenant Franck Bresson, vétéran de 27 ans d’armée et aujourd’hui réserviste, Colline souligne le lien générationnel fort qui les unit : « Il m’entraîne à la course à pied parce que je prépare un défi sportif personnel. C’est avec lui que j’ai fait toutes les courses. On est les jeunes, donc ils nous mettent sur les montées, sur les longues distances. »

Son engagement est né d’une première immersion : « Au début j’ai fait une période militaire, un petit stage d’une semaine juste pour découvrir l’armée. Ensuite, j’ai voulu intégrer la réserve pour en découvrir davantage. Aujourd’hui, ça fait 180 jours que j’y suis. J’ai fait Sentinelle, pas mal de choses. » Et cela lui plaît. « Grâce à la réserve, je peux vivre des choses comme ce raid, participer à l’UNP, être à l’amicale. Pour l’instant je suis amie de l’UNP, vu que je ne suis pas encore brevetée para, mais ensuite je deviendrai adhérente. C’est un peu étrange d’être une jeune parmi les anciens, mais comme l’a dit le général, il cherche à encourager cet engagement des jeunes. »

Elle conclut avec une conviction profonde : « Être avec des anciens, entendre leurs histoires, c’est super intéressant. Et en tant que jeune, ils me soutiennent énormément. Le général est très impliqué. L’UNP, c’est une petite famille, comme dans l’armée. »

Plus qu’un raid, cet événement est un trait d’union. Entre les générations. Entre l’histoire et l’avenir. Entre le courage d’hier et l’audace de demain.

Pour ne rien manquer de nos prochaines publications, n’hésitez pas à vous abonner à notre page Facebook.

Article précédentMontauban. Feu vert judiciaire pour la poursuite du Boulevard d’Occitanie
Article suivantFesti Rugby Kids : 500 jeunes, 70 bénévoles, une belle réussite à Moissac
EBO
Rédactrice passionnée bénéficiant d’une expérience en tant que correspondante de presse pour un journal régional bi-hebdomadaire, j'ai développé un amour profond pour la narration locale. Ma mission est de diffuser une information juste, factuelle et sans distorsion. Je crois au pouvoir de la vérité pour renforcer les liens communautaires et inspirer la compréhension. J'aime rencontrer des gens et partager leurs histoires uniques. Chaque individu a une voix précieuse, et je m'efforce de la faire entendre à travers mes articles. Rejoindre le Journal du Jour me permet de continuer à servir ma communauté en offrant un accès gratuit à une information locale de qualité. J'ai hâte de contribuer à un média qui valorise l'engagement et la transparence.