La 63e édition de la remise des prix du Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD), organisée hier à Montauban, a marqué un moment significatif dans la vie éducative du département du Tarn-et-Garonne. Sous la présidence de Madame Françoise Laurens-Fabre, cette cérémonie a honoré le travail de 247 élèves issus de 3 lycées et 10 collèges locaux.
« Résister à la Déportation en France et en Europe »
Chaque année, ce concours scolaire propose un thème spécifique, favorisant ainsi un travail interdisciplinaire parmi les collégiens de troisième et les lycéens. Pour cette édition, le thème « Résister à la Déportation en France et en Europe » a stimulé la réflexion des participants. Les épreuves, comprenant des travaux collectifs et individuels sous différentes formes, ont permis aux élèves d’exprimer leur créativité, que ce soit à travers des vidéos, des créations de stèles, de boite avec des souvenirs ou encore des jeux. La salle des fêtes du Fau était comble, accueillant parents, enseignants et lauréats.
Un pilier dans l’enseignement de l’histoire, des mémoires de la Résistance et de la Déportation.
À l’approche du 80e anniversaire des débarquements et de la Libération, et alors que les témoins de cette période historique s’amenuisent, cette initiative éducative revêt une importance accrue. Institué en 1961 par Lucien Paye, ministre de l’Éducation nationale, le Concours national du Prix de la Résistance et de la Déportation (CNRD) constitue un pilier dans l’enseignement de l’histoire, des mémoires de la Résistance et de la Déportation.
La cérémonie a été honorée par la présence de nombreuses autorités civiles et militaires, dont Monsieur le Préfet Vincent Roberti, Madame Aline Simon directrice départemental de l’ONaCVG, le Lieutenant-Colonel Christophe Masse représentant la DMD82, ainsi que Monsieur Cyril Le Normand, DASEN représentant ainsi le trinôme académique. D’autres figures publiques ont également marqué de leur présence cette cérémonie accompagnés par les présidents des associations patriotiques, passeurs de mémoire.
Cette année « la barre était très haute »
L’événement a été rythmé par les interprétations musicales de la classe CHAM du lycée Olympe de Gouges, sous la baguette de Jérôme Abadie, professeur d’éducation musicale. Ils ont notamment repris le chant des partisans, le chant du Marais et la Marseillaise.
Dans son allocution inaugurale, Madame Laurens-Fabre a exprimé l’émotion qui l’étreint systématiquement lors de cette cérémonie annuelle. Elle a délibérément opté pour une reconnaissance étendue envers « un maximum d’élèves méritants et investis qui ont travaillé » car cette année « la barre était très haute ». Elle a également insisté sur la nécessité de mettre en lumière « tant de volonté et d’investissement des élèves et des professeurs » dans ce travail mémoriel lançant un message aux jeunes « Écoutez vos aînés, même si cela semble en décalage car cela s’appelle le vécu ».
C’est pourquoi, la remise des prix a récompensé près de 100 jeunes avec des médailles, des diplômes et des livres offerts grâce au soutien des différentes associations partenaires.
« Rendre hommage, par le souvenir, à l’École de la France libre, de la Résistance et de la Libération »
Tout au long de cette cérémonie, les autorités ont souligné l’importance de ce concours dans la transmission de l’histoire et de la mémoire. Ils ont rappelé que se souvenir du passé est essentiel pour construire l’avenir, tout en rendant hommage aux héros et aux victimes de cette période de l’histoire. Le préfet a conclu la cérémonie en soulignant à quel point le concours est crucial pour garder vivante notre histoire et notre mémoire. Pour lui, c’est une manière de rester conscients des dangers, de refuser de céder au fatalisme et de rester optimistes tout en n’oubliant jamais ceux qui ne sont pas revenus. Il a aussi ajouté que ce concours est un moyen de créer un lien entre le passé et le présent, permettant ainsi à « notre École [de] rendre hommage, par le souvenir, à l’École de la France libre, de la Résistance et de la Libération ». Enfin, il a conclu en lançant un message fort : « On n’oubliera jamais. »
« C’est dans l’action que la nature humaine se révèle »
Au cœur de cette cérémonie, se distingue le profond engagement familial envers la Résistance incarné par Madame Laurens-Fabre et son frère, Michel Laurens. Leur implication dans plusieurs associations patriotiques du département témoigne d’un héritage familial imprégné de valeurs de courage et de lutte pour la liberté. Leur mère, une figure inspirante de la Résistance, a marqué leur histoire par son dévouement indéfectible. Décorée pour son courage, elle a joué un rôle essentiel dans la défense des idéaux de liberté et de justice. Ainsi, à travers leur présence lors de cette cérémonie, ils perpétuent avec fierté l’héritage familial de résistance et d’engagement car « c’est dans l’action que la nature humaine se révèle», lance Françoise Laurens-Fabre.
La pierre angulaire dans la transmission de l’histoire
Alors que les témoins vivants de la Seconde Guerre mondiale disparaissent peu à peu, cette action éducative devient la pierre angulaire dans la transmission de l’histoire, rendant hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté. Chaque élève participant à cette initiative devient un véritable passeur de mémoire, endossant le rôle crucial de gardien et d’artisan de cette transmission. En s’impliquant dans ce processus, les élèves s’inscrivent dans une démarche de préservation de l’héritage historique, les invitant à construire leur avenir sur les leçons et les valeurs transmises par ce passé.
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