Le 7 novembre 2024, l’inauguration de Mo’UVE, la nouvelle Unité de Valorisation Énergétique (UVE) située avenue de Gasseras à Montauban, a marqué un tournant dans la gestion des déchets et la production d’énergie durable pour le territoire. Ce projet ambitieux, porté par le Sirtomad et Séché Environnement, a vu le jour après deux ans de travaux soutenus, mobilisant près de 100 entreprises, dont une grande partie issues de la région.
Mo’UVE, acronyme de Montauban Unité de Valorisation Énergétique, représente une avancée majeure pour la ville et ses environs. Ce projet vise à transformer les déchets ménagers en une ressource énergétique, alternative aux énergies fossiles, en produisant à la fois de la chaleur et de l’électricité à faible empreinte carbone. Cette nouvelle installation, désormais pleinement opérationnelle, répond aux objectifs d’une économie circulaire et d’une gestion énergétique locale plus responsable.
Un défi technique : construire tout en maintenant l’activité
Le défi majeur de cette réalisation résidait dans la simultanéité de la construction de la nouvelle UVE et du maintien de l’activité de l’ancienne installation, garantissant ainsi la continuité du traitement des déchets. Pour y parvenir, une isolation complète du chantier a été mise en place, permettant aux équipes de travailler sans perturber le fonctionnement de l’ancien équipement.
Les premiers déchets ont été traités dès août 2023, tandis que la production d’électricité a débuté en novembre de la même année. Après des tests de performance, Mo’UVE a atteint son fonctionnement nominal au printemps 2024, et la déconstruction des anciens équipements a permis une réhabilitation complète du site, incluant un aménagement paysager dans le cadre du programme Act4Nature, centré sur la biodiversité.
Mo’UVE : production d’énergie locale et durable
Avec Mo’UVE, le territoire dispose désormais d’un outil puissant qui transforme chaque année 38 500 tonnes de déchets ménagers. Le site produit aujourd’hui près de deux fois plus d’énergie thermique que son prédécesseur, contribuant ainsi à l’extension du réseau de chaleur, qui alimente désormais 4 200 logements, publics et privés. La production d’électricité, quant à elle, est en grande partie injectée dans le réseau public, fournissant ainsi une énergie locale et renouvelable.
Le traitement des fumées a également été entièrement repensé pour répondre aux normes environnementales les plus strictes, assurant ainsi la qualité de l’air tout en respectant les engagements en matière de durabilité. Cette double production de chaleur et d’électricité permet au site de participer activement à la réduction des émissions de CO₂ tout en offrant aux usagers une énergie compétitive, inférieure au minimum de 5 % du prix.
« Ce site est l’un des plus performants de France »
L’inauguration de Mo’UVE a été l’occasion de souligner l’importance du partenariat entre le Sirtomad et Séché Environnement, et de saluer le travail de toutes les équipes impliquées. Joël Séché, président de Séché Environnement, a souligné que « ce site nous a été confié en 2021 pour en faire une référence en matière environnementale. Après deux ans de travaux, c’est une véritable réussite technique, rendue possible grâce à l’engagement des collaborateurs et à une collaboration étroite avec le Sirtomad ».
Pour Marie-Claude Berly, présidente du Sirtomad, l’inauguration de Mo’UVE représente bien plus qu’une simple infrastructure : « Construire ce chantier n’a pas été un long fleuve tranquille, mais nous y sommes parvenus grâce à une volonté collective. Il permet de produire de l’électricité et de la chaleur à partir des déchets, tout en offrant une énergie moins chère et plus respectueuse de l’environnement ». Elle a également salué le travail de Brigitte Barèges, députée de Tarn-et-Garonne, qui a activement porté ce projet visionnaire. Pour Brigitte Barèges, ce projet est le fruit d’une « aventure collective ». Elle a rappelé les nombreuses contraintes administratives surmontées pour mener à bien ce projet ambitieux, qualifiant Mo’UVE de « plus gros chantier du département et du mandat ».
Bruno Jarriand, directeur des opérations pour Séché Environnement, a également exprimé sa fierté quant à la réalisation du chantier : « Ce site est l’un des plus performants de France. Nous avons mobilisé jusqu’à 170 personnes simultanément sur le site, sans aucun accident, et 30 % des investissements ont été dédiés aux entreprises locales. Un projet de cette envergure, dans un délai aussi court, est une véritable réussite ».
Un coût élevé pour un retour sur investissement durable ?
Le projet Mo’UVE, qui a abouti à la construction d’une des unités de valorisation énergétique les plus avancées de France, représente un investissement d’environ 50 millions d’euros. Cette augmentation est principalement attribuée à des facteurs externes qui ont bouleversé le secteur de la construction ces dernières années : la crise sanitaire mondiale, la crise énergétique, et les conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Ces éléments ont entraîné des hausses de prix des matériaux, des délais rallongés et des ajustements techniques.
La réussite technique de ce projet est incontestable, d’autant plus qu’il a été réalisé dans un délai relativement court. Cependant, la question du retour sur investissement se pose naturellement. Il est donc essentiel de mesurer la rentabilité de ce projet sur une période étendue, en prenant en compte des facteurs tels que les économies d’énergie réalisées, l’impact environnemental positif, ainsi que les bénéfices pour la gestion des déchets et l’autonomie énergétique du territoire. Si le coût du projet a été plus élevé que prévu, ses bénéfices ne se limitent pas à une simple analyse financière. À long terme, l’investissement dans Mo’UVE pourrait générer des économies substantielles, notamment par la production d’énergie renouvelable locale et compétitive. Le véritable retour sur investissement pourrait ne se révéler pleinement que dans les années à venir, lorsque l’on pourra évaluer l’ensemble des retombées économiques et environnementales de ce projet.
Un projet collectif, porté par des acteurs locaux
L’inauguration de Mo’UVE symbolise la réussite d’un projet collectif, au service d’une gestion énergétique durable et localisée. Il marque également un engagement fort pour l’avenir du territoire, offrant un modèle de valorisation des déchets qui pourra peut-être inspirer d’autres régions.
Julien Henrard, sous-préfet de Tarn-et-Garonne, a quant à lui souligné l’importance de ce projet pour le territoire : « Ce projet incarne l’écologie des solutions, celles qui changent concrètement les choses au quotidien. C’est un exemple de ce que l’on peut accomplir avec le volontarisme des élus et un haut degré d’ambition. » Il a conclu : « Ce projet accélère véritablement la transition écologique, loin des caricatures que l’on peut parfois entendre. Longue vie à Mo’UVE. »
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