
Samedi matin, le square Jean-Pierre Berrié avait des allures de galerie à ciel ouvert. Sur un pignon aveugle, une femme s’est invitée, entourée de notes de musique et d’une partition bien connue : La Vie en rose. L’œuvre, signée JEM LEGRAFF, a été dévoilée lors de l’inauguration du festival Urb’in Castel, nouveau nom du rendez-vous que Castelsarrasin consacre aux arts graphiques et aux cultures urbaines.
Une semaine de travail, un mur métamorphosé
Pendant une semaine, perché sur une nacelle, JEM LEGRAFF a donné vie à ce visage féminin et à cette partition musicale. « J’adore Piaf, raconte-t-il. Je cherchais une partition réelle pour le violon. C’est La Vie en rose qui s’est imposée. » Le graffeur, membre du collectif L’Atelier 155 à Cahors, qui exposait à la maison d’Espagne, a travaillé exclusivement à l’aérosol. « Je n’ai jamais fait de solfège, ça a été comme apprendre à écrire. »
La commande est venue directement de la mairie. « Ils sont venus à l’atelier, j’ai proposé une dizaine de maquettes », précise l’artiste. Au final, cette fresque colorée s’est imposée comme une « toile de fond » idéale pour le lancement du festival, selon les mots de l’adjointe à la culture Janine Bajon- Arnal.





L’inauguration à 11h30
À 11h30, les élus se sont réunis autour du maire Jean-Philippe Bésiers pour l’inauguration officielle. L’occasion de rappeler la philosophie du festival : sortir des murs et investir la ville.
« C’est tout un symbole pour ce centre culturel avec sa médiathèque et son école de musique qui accueille 500 personnes, a déclaré le maire. Voir ce square et les rues alentours de nouveau animés me réjouit. Ce festival est le début d’une série qui en amènera d’autres. Premiers pas sous un soleil automnal. »
Pour l’adjointe à la culture, le message est clair : « Nous souhaitons ouvrir encore plus ce festival, amener l’art et la culture dans la ville, dans les rues, sur les places et même sur les murs. Cette fresque en est la preuve. »





De « Graphik » à « Urb’in Castel »
Jusqu’ici connu sous le nom de « Graphik », le festival se tenait à l’espace Cazaux. Cette année, la municipalité a choisi de changer de dimension. Objectif : rendre la manifestation plus accessible et visible, en multipliant les lieux d’expression dans la ville.
Cette fresque inaugurale illustre cette volonté. Offerte à tous les regards, elle incarne le virage du festival : l’art sort de ses cadres traditionnels pour descendre dans la rue.








Quand la musique inspire les murs
Le choix d’installer une partition de Piaf n’est pas anodin. Située à deux pas de l’école de musique, l’œuvre rend hommage à la chanson française tout en s’inscrivant dans l’univers contemporain du street art. « La musique fait partie de notre ADN », a insisté Jean-Philippe Bésiers, rappelant combien l’école de musique de Castelsarrasin est « enviée ailleurs ».
Dans la foule, les réactions n’ont pas tardé. Certains se sont arrêtés longuement devant le mur, d’autres ont immortalisé la fresque avec leur téléphone. L’art urbain, une fois offert à la rue, devient aussitôt matière à échange, à partage. Une appropriation immédiate, qui semble confirmer le pari de la municipalité : rapprocher l’art du quotidien.

Une saison culturelle sous le signe de l’ouverture
Au-delà de l’inauguration, les élus ont rappelé que cette fresque marquait le coup d’envoi d’une saison culturelle dense. Expositions, spectacles vivants, littérature : Castelsarrasin affiche son ambition de ville vivante et ouverte. Le Salon du livre, prévu le 16 novembre, en sera l’un des prochains temps forts.
« Profitez-en, c’est gratuit et pour tous les âges », a insisté l’adjointe à la culture. Une manière de rappeler que ce festival, comme cette fresque, est avant tout une invitation : celle de voir la culture autrement, au détour d’une rue.
Castelsarrasin voit la vie en rose
Avec ce nouveau rendez-vous, la ville affirme son attachement aux arts graphiques, tout en leur offrant un nouveau terrain de jeu : la ville elle-même.
Samedi matin, Castelsarrasin a inauguré une manière de vivre l’art au quotidien. Et dans les rues, le refrain semblait déjà s’imposer : « Quand il me prend dans ses bras… je vois la vie en rose. »
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