
À Bon-Encontre, ce dimanche, on a vu du rugby comme on l’aime : rugueux, indécis, haletant jusqu’au dernier souffle. Et à la fin, ce sont les Moissagais qui ont levé les bras, victorieux d’un point, 24 à 23. Une victoire arrachée au courage, presque à la main nue, après plus d’une demi-heure passée à jouer en infériorité numérique.
Un début de match sous tension
Le décor était planté d’entrée : Bon-Encontre devait gagner, et ça s’est senti. Les premiers plaquages claquent, les gestes s’enchaînent sans calcul. Benjamin Gilbert, le raconte avec le ton calme de celui qui a encore l’adrénaline au bord des lèvres : « Début de rencontre tendu, beaucoup d’agressivité de part et d’autre. Bon-Encontre était dans l’obligation de gagner. »
Les vingt premières minutes ressemblent à un siège : Moissac plie, encaisse un essai, puis relève la tête. Les lignes s’organisent, les avants grattent, et peu à peu, les visiteurs reprennent la main. Un essai transformé, deux pénalités, et voilà les Tarn-et-Garonnais devant à la pause, 13 à 10. « On est dans le match, les joueurs sont déterminés à faire un coup à Bon-Encontre », confie Gilbert.
Le tournant du carton rouge
Le deuxième acte repart sur le même tempo. Moissac pousse, impose du rythme, cherche la faute. Deux nouvelles pénalités leur offrent un petit matelas (19 à 10), mais le match bascule à l’heure de jeu : un carton rouge vient désorganiser les plans. Bon-Encontre en profite, revient, passe devant (23-19). Le public exulte.
Mais il restait huit minutes. Huit minutes de résistance, de solidarité, de cœur, comme le résume Cédric Pannebiau : « Le carton rouge aurait pu nous faire douter, mais les garçons ont été ultra solidaires. Ils sont allés chercher cette victoire avec beaucoup de caractère. »
Et quelle fin de match ! Sur le renvoi, Moissac ne s’affole pas. Après plusieurs temps de jeu, un dernier effort collectif envoie le ballon derrière la ligne. Essai non transformé, mais suffisant : 24 à 23. Les dernières minutes sont un supplice de tension, jusqu’à cette pénalité manquée par Bon-Encontre qui scelle le destin du match. « Les joueurs ont été disciplinés, solidaires, plaquant à tour de bras jusqu’à la pénalité libératrice, » raconte encore Benjamin Gilbert, fier de l’état d’esprit affiché.






Un groupe qui vit
Sur la touche, le manager Benoît Mothes savoure, lucide : « Ce succès à l’extérieur, on est allés le chercher avec le cœur. Jouer plus d’une demi-heure à quatorze et s’imposer, c’est une vraie satisfaction, une belle preuve de courage collectif. »
Voilà désormais les promus troisièmes du classement, juste derrière Nérac et Pont-du-Casse, avec 17 points au compteur. Ce n’est pas seulement un succès comptable. C’est un message. Moissac voyage dorénavant avec des certitudes, une solidarité forgée dans l’adversité. « Je suis fier de ce groupe, de leur engagement semaine après semaine. Cette victoire doit être un point d’appui pour la suite, » ajoute le manager, qui pense déjà au bloc de trois matchs costauds à venir.
Des regrets pour la “B”
L’équipe réserve, elle, s’est inclinée d’un souffle, 23 à 22, après avoir longtemps mené. « Beaucoup de regrets », reconnaît Gilbert, avant d’ajouter que « le potentiel est bien là ». Même constat pour Mothes : « Cette courte défaite montre qu’on a un effectif compétitif et concerné. C’est une vraie force pour le club et on compte sur tout le monde pour continuer à faire grandir le groupe. »
Alors, après la sueur et la tension, place à une trêve méritée. Le vestiaire, encore bouillant, pourra souffler quelques jours avant de replonger dans un nouveau bloc aussi relevé que prometteur.
Ils ont signé à Bon-Encontre plus qu’un succès : une déclaration d’intention. Dans ce championnat, l’Avenir Moissagais ne vient plus seulement participer. Il vient pour exister. Et au rugby, comme souvent dans la vie, c’est le cœur qui fait la différence.
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