Fédérale 3. Moissac s’impose à Nègrepelisse : un derby qui a tenu toutes ses promesses

Avenir Moissagais derby Negrepelisse_JDJ
Les joueurs de Nègrepelisse et de l’Avenir Moissagais en pleine intensité dans ce derby de Fédérale 3. Crédit photos JDJ
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Il y a des dimanches qui comptent plus que d’autres. Celui-ci en faisait partie.
À Nègrepelisse, autour du stade Jean Fleury le public s’était massé contre la barrière métallique comme aux plus belles heures : cris, clameurs, coups de sifflet et un parfum de revanche dans l’air. Face à une équipe installée depuis plusieurs saisons en Fédérale 3, l’Avenir Moissagais, promu ambitieux, a frappé fort. Très fort. Une victoire nette, 39 à 29, bonus offensif en poche, et un message clair : Moissac n’est pas venu pour apprendre, mais pour s’imposer.

Sous un ciel limpide et un soleil franc, les Moissagais ont joué un rugby total : fluide, inspiré, collectif. Leur première période, ponctuée d’essais bien construits, a asphyxié une défense nègrepelissienne souvent en retard.

L’Avenir Moissagais : un promu sans complexe

Dès le coup d’envoi, les intentions moissagaises sautent aux yeux. Du jeu debout, des passes dans le tempo, et surtout une envie de mordre dans chaque ballon. « On voulait marquer les esprits », lâche Benjamin Gilbert, co-entraîneur moissagais. Ses hommes l’ont pris au mot : mission accomplie.

L’essai du Moissagais Nacagilaba à la 8ᵉ minute ouvre les hostilités. Dix minutes plus tard, Saout répond pour Nègrepelisse. La mécanique moissagaise tourne à plein régime : les passes claquent, le rythme est tenu, et chaque offensive met les locaux sur le reculoir.
À la pause, le tableau de marque (16–22) annonçait déjà la couleur d’un match à bascule. Rien n’est joué, mais déjà une impression domine : Moissac semble avoir une vitesse d’avance.

Nègrepelisse, une conquête en souffrance

Pour Nègrepelisse, la frustration est palpable. Le public y croit encore, mais sur le terrain, les Rouge et Blanc manquent de munitions.
« On n’a pas eu trop de ballons en conquête, donc compliqué de lancer notre jeu », regrette Jérôme Barthélemy, entraîneur des trois-quarts. Même constat du côté des joueurs : « À chaque fois qu’on revenait à trois points, ils marquaient derrière », soupire l’ailier Léo Simon.

L’efficacité moissagaise, elle, ne faiblit pas. Dumail, Chazelas, Verdier, Lafont : les essais s’enchaînent comme à la parade. Chaque ballon propre se transforme en opportunité. « On a su conserver et accélérer quand il fallait. Les garçons ont construit le match au fil des minutes. Et je pense qu’on a eu les ouvertures pour marquer de jolis essais », glisse Benjamin Gilbert, lucide.

Une affaire d’envie

Dans le vestiaire moissagais, le mot revient en boucle : l’envie.
« C’était l’envie, d’abord, et après tout roule », résume, sourire aux lèvres, Lucas Chazelas, auteur d’un essai et d’un match plein.
Même ton du côté du demi de mêlée Enzo Nicolas : « On voulait bien faire. Offensivement, on s’est régalés. Défensivement, un peu moins, mais bon… l’offensive a pris le dessus ! »

Le manager Benoît Mothes, lui, savoure une victoire à la symbolique forte : « C’était notre premier gros derby en Fédérale 3. On voulait se tester ici, on savait qu’en gagnant, on laisserait Nègrepelisse derrière. Et on l’a fait, avec le bonus en plus. Bravo aux garçons, ils se le sont pelé ! »

Un derby, des visages connus

Entre Moissac et Nègrepelisse, les histoires se croisent depuis longtemps. Certains joueurs se connaissent, d’autres ont porté les deux maillots.
Cédric Pannebieau, entraîneur des trois quarts moissagais, a lui-même usé les crampons à Nègrepelisse. Autant dire que le match avait une saveur particulière : « J’avais demandé aux joueurs de venir ici sérieusement, de jouer le derby à fond. Pas de cadeau, mais du respect. Et ils m’ont offert ce petit bonheur : la victoire, avec le bonus. Parfait. »

Sur le bord du terrain, les accolades d’après-match ont rappelé ce que le rugby a de plus précieux : la fraternité. « Les joueurs se connaissent, se branchent avant, se chambrent après. C’est ça, l’esprit rugby », sourit Benjamin Gilbert.
Même Jérôme Barthélemy, côté battu, garde ce respect sportif rare : « Moissac mérite largement sa victoire. »

Un collectif déjà bien huilé

Ce qui impressionne dans cette équipe moissagaise, c’est la vitesse de sa construction. Promue au printemps, elle semble déjà mûre.
« Ceux qui nous ont rejoints ont tout de suite adhéré, raconte Lucas Chazelas. On a galéré en Fédérale il y a trois ans, mais cette fois, on veut prouver qu’on a notre place. »

Et sur le terrain, cette alchimie saute aux yeux : les combinaisons sont fluides, les courses coordonnées, la solidarité palpable. « Ce match va peut-être être un déclic », espère Cédric Pannebieau. « On a été sérieux du début à la fin. Quand on joue comme ça, qu’on impose notre rythme et notre jeu, on marque des essais sur deux cocottes. »

Un derby qui relance Moissac

Avec cette victoire bonifiée, l’Avenir Moissagais grimpe à la troisième place de la poule 11, à égalité avec Pont-du-Casse et Nérac (9 points). Un début de saison solide, pour une équipe qui découvre la Fédérale 3, mais refuse le rôle du petit nouveau.
La prochaine étape ? La réception de Saint-Afrique dimanche prochain, au stade Jo-Carabignac.

Et pour Nègrepelisse, le mot d’ordre est clair : mobilisation. Trois défaites consécutives, mais du potentiel. « Il va falloir qu’on reste unis », insiste Léo Simon. « On a trois défaites d’affilée, il va falloir qu’on se remobilise. »

Un mot pour finir

À la question fatidique — “Si vous deviez résumer ce match en un mot ?” — les réponses fusent.
« Plaisir », dit Benjamin Gilbert sans hésiter.
« Sérieux », ajoute Cédric Pannebieau, en bon pédagogue.
Les joueurs, eux, se marrent : « Exceptionnel », lance Enzo Nicolas, aussitôt repris par Lucas Chazelas : « On a passé un bel après-midi. Il y a eu un peu de public qui est venu. Depuis les phases finales l’année dernière, ça nous suit encore. Je pense qu’il faut aussi les remercier parce que ça nous aide vraiment beaucoup. »

L’esprit rugby, au-delà du score

Moissac est reparti victorieux, Nègrepelisse frustré, mais le Tarn-et-Garonne, lui, a gagné un derby de haute tenue : engagé, sincère, généreux. Le genre de match qui rappelle pourquoi, ici, le rugby n’est pas un simple sport. Ce dimanche-là, le rugby avait gagné. Et à Moissac, l’avenir – fidèle à son nom – semble déjà bien lancé.

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Emilie BOTTIN
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