Tarn-et-Garonne. La galette se prépare déjà.

Concours galette aux amandes et coque Tarn-et-Garonne
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Ceux qui pensent qu’on ne parle de galette qu’après Noël se trompent lourdement. Vendredi 5 décembre, bien avant que les fèves n’envahissent les boulangeries, l’École des Métiers de Montauban va se transformer en véritable laboratoire du goût. Trois concours, rien que ça, pour célébrer un art qui fait battre le cœur du Tarn-et-Garonne : la galette, la coque et — grande première en visibilité — le talent des apprentis.

Dans les couloirs du CFA, on se prépare déjà. Les fours sont encore froids, mais les regards s’aiguisent, les recettes se peaufinent. Pour la Fédération des Boulangers-Pâtissiers du Tarn-et-Garonne, l’objectif est simple : mettre à l’honneur un savoir-faire artisanal qui ne cesse d’évoluer, tout en gardant les deux pieds dans la tradition.

Et cette année, il y aura du monde pour en découdre : professionnels confirmés, boulangers indépendants, artisans de village… et une génération d’apprentis qui s’affirme, discrètement mais sûrement.

La galette aux amandes, reine du jour et passeport pour l’Occitanie

La star incontestée du concours, c’est elle : la galette aux amandes, celle qui se juge autant au feuilletage qu’au parfum, et surtout à ce petit mystère qui fait la différence entre une “bonne” galette et une inoubliable.

Ce n’est pas un concours anodin. Le premier du classement décroche automatiquement son ticket pour le Concours Régional Occitanie 2026, avec un enjeu clair : viser la meilleure galette régionale 2027, et pourquoi pas filer jusqu’à la scène nationale. Autant dire que, dans certains fournils, la pression commence à monter.

Un détail qui ne trompe pas : ceux qui savent, savent. Ils savent que le diamètre doit être parfaitement maîtrisé (entre 29 et 31 cm). Que la cuisson se joue à la seconde. Que le décor, simple ou ambitieux, doit refléter un geste sûr. Et que le goût — ce fameux goût d’amande, équilibré, franc mais pas envahissant — ne pardonne aucune approximation.

Le jury, composé de professionnels, n’aura aucun état d’âme. Une galette trop grande ? Moins un point. Pas assez régulière ? Moins un autre. On parle d’un concours, pas d’une dégustation de courtoisie.

La coque : l’autre trésor du Tarn-et-Garonne

Plus discrète que la galette, mais tout aussi exigeante, la coque aura elle aussi droit à sa scène. Une brioche tendre, moelleuse, parfumée, sans un seul fruit confit pour perturber l’harmonie : c’est écrit dans le règlement, et les candidats le savent.

Ici, le défi est subtil : réussir une pièce briochée de 400 grammes (tolérance +5 %), parfaitement régulière, parfaitement cuite, parfaitement décorée. Un exercice d’équilibre que seuls les artisans maîtrisent vraiment. Car derrière la simplicité apparente, la coque dit beaucoup d’un artisan : sa technique, sa sensibilité, son rapport à la pâte, sa maîtrise du geste lent. C’est presque une signature.

Les apprentis entrent dans la lumière

S’il y a bien une nouveauté à saluer cette année, c’est la visibilité donnée aux jeunes. Le concours “Meilleure galette aux amandes – Catégorie apprentis” n’est pas un gadget. C’est une manière de rappeler que l’avenir de la boulangerie-pâtisserie du Tarn-et-Garonne repose sur ces mains encore hésitantes, mais déjà prometteuses.

Dans les CFA, on sent une certaine effervescence. Les jeunes répètent les gestes, comptent les tours de feuilletage, essaient, ratent, recommencent. Parce qu’ici, en concours, on ne juge pas “pour faire plaisir”. On juge pour transmettre. Pour beaucoup, ce sera leur premier vrai test professionnel, sous le regard bienveillant — mais exigeant — des jurés. Et c’est une bonne nouvelle : le Tarn-et-Garonne n’attend pas que les talents naissent ailleurs. Il les forme, les assemble, les accompagne.

Concours ouverts à tous : adhérents, indépendants, et artisans du quotidien

Une autre particularité fait plaisir à voir : ces concours sont ouverts à tous les boulangers-pâtissiers du département, adhérents ou non à la Chambre professionnelle. Mais au-delà du règlement, il y a une ambition : réunir tout un département autour de sa culture boulangère, sans cloisonner les artisans.

Le jour J : dépôts, jurys, verdict

Vendredi 5 décembre, entre 9h et 11h45, les candidats déposeront leurs pièces au CFA de Montauban. À 12h15, les jurys entrent en action. À 14h, le verdict tombe. Des heures longues pour les candidats, très courtes pour les jurés. Et, souvent, une fierté qui se lit plus dans les regards que dans les mots.

Derrière le concours : la fierté d’un métier

Au fond, ces concours ne sont pas seulement des compétitions. Ce sont des moments où les artisans du Tarn-et-Garonne affirment ce qu’ils sont : des professionnels précis, exigeants, héritiers d’un geste et créateurs d’un savoir-faire.

Ici, on ne fabrique pas juste une galette ou une coque. On fabrique un morceau de tradition, un bout de territoire, un geste transmis depuis des générations. Le 5 décembre, à Montauban, ce sera un hommage à tous ceux qui font du Tarn-et-Garonne un département où l’artisanat n’est pas une activité, mais une identité.

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Emilie BOTTIN
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