Le ciel s’est invité au stade Jo Carabignac ce dimanche. Après une première mi-temps encore clémente, la seconde période s’est jouée sous un véritable rideau de pluie. Mais rien, ni le vent, ni l’humidité, n’a pu refroidir l’ardeur des « bleu et blanc ». Pour leur première à domicile en Fédérale 3, les hommes de Benoît Mothes se sont imposés face à Saint-Juery (19-6). Une victoire au goût de libération, partagée avec un public tout aussi trempé qu’heureux.
Un match lancé dans l’émotion
Avant même le coup d’envoi, le stade s’est figé pour une minute de silence en hommage au père de Lucas Peccolo, disparu dans la semaine. Les regards baissés, les mains jointes : ce moment a donné une gravité particulière à cette rencontre. Quelques instants plus tard, c’est Cassandra Viguier, rosière de l’année, qui a symboliquement donné le coup d’envoi, sous les yeux du maire venu encourager les siens.
Dès lors, tout était réuni pour que ce premier rendez-vous à la maison prenne des airs de cérémonie collective. Dans les tribunes, les « Allez les bleus, on ne lâche rien ! » ont jailli dès les premières minutes, comme un écho aux consignes échangées entre joueurs sur le terrain. On parlait de pluie, mais on voyait surtout une cohésion bien réelle.
Une rencontre accrochée, puis la délivrance
La première période, disputée sur un faux rythme, s’est conclue sur un score serré de 3-3. Chacune des deux équipes se renvoyait la balle, incapable de prendre un réel ascendant. Mais à la pause, dans le vestiaire moissagais, les mots ont fusé. « Les conditions ont fait que c’était compliqué de mettre le jeu en place. On a dit les choses à la mi-temps, on a corrigé quelques trucs », explique le coach Cédric Pannebiau. Le message a porté.
Au retour des vestiaires, les Chasselatiers ont haussé le ton. Plus d’engagement devant, plus de discipline dans le jeu au pied. Les pénalités de Lopez et Dumail ont donné de l’air. Et dans les dernières minutes, l’essai de De Carvalho, transformé par Lopez, a fait chavirer tout un stade. Score final : 19-6. « Cet essai à la fin libérateur, il vient récompenser l’ensemble du groupe. C’est loin d’être volé », souriait Cédric Pannebiau, encore ruisselant de pluie et de satisfaction.
La force du collectif
Avant de rentrer au vestiaire, le soulagement était palpable. Benoît Mothes, manager de l’équipe, l’a résumé avec des mots simples : « Première victoire, ça fait du bien. Les garçons ont travaillé dur toute la semaine. Et aujourd’hui, on dédie cette victoire à Lucas Pecolo. On a attaqué ce match avec cette envie-là. »
Même son de cloche du côté de Benjamin Gilbert, autre membre du staff : « On avait dit que c’était important de bien commencer à domicile. On s’est créé beaucoup d’occasions. On a encore manqué un peu de réalisme et un peu de fébrilité en zone de marque, mais cet essai récompense vraiment les efforts de l’équipe. »
Sur le terrain, le capitaine Myron Dumail a insisté sur le caractère du groupe : « On avait à cœur de se rattraper de la semaine dernière, de montrer autre chose devant notre public et surtout qu’on était présent pour la Fédérale 3 cette année. On a montré du caractère, malgré le temps, on a su quand même mettre du rythme et mettre du temps de jeu. Et à la fin, on se paye : un essai, et que du bonheur. »
Et maintenant, cap sur Nègrepelisse
Cette victoire, première d’une saison qui s’annonce longue, n’est qu’un début. « C’est un nouveau championnat, on prend les matchs les uns après les autres », insiste le manager. Dans quinze jours, les Moissagais se déplaceront à Nègrepelisse, avec l’envie de confirmer.
Sous la pluie battante de ce dimanche, une certitude a émergé : l’Avenir Moissagais a trouvé son souffle, et surtout sa voix. Celle d’une équipe qui veut exister en Fédérale 3, portée par un stade qui ne craint pas de se mouiller.
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