Au cœur de la visite pastorale de Monseigneur Guellec : entre patrimoine et enjeux agricoles

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Alain Guellec, eveque deMontauban en visite pastorale Moissac
Monseigneur Alain Guellec, évêque de Montauban, en visite pastorale à Moissac.
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Hier, Monseigneur Alain Guellec, évêque de Montauban, a entamé sa visite pastorale dans la paroisse de Moissac. Accompagné du doyen Jean-Pierre Daynes, curé de Valence d’Agen, cette première rencontre avec les paroissiens a été orchestrée par Martial Mézié, diacre et apiculteur.

Matinée dédiée à la préservation du patrimoine ecclésiastique

Dès 8h, Monseigneur Guellec a débuté sa journée par la visite des églises de Boudou et Saint-Julien, toutes deux en cours de restauration grâce à l’engagement des paroissiens et bénévoles. À Saint-Julien, l’accueil chaleureux de l’association La reviscolada, présidée par Anne-Marie Lasjunies, a marqué le début de cette journée dédiée à la découverte et au partage. L’association a mis en avant le montant des investissements déjà déployés pour la restauration de cette église datant de 1870, érigée à partir de l’ancienne chapelle du cimetière et fermée en 1988 en raison de fuites d’eau et de risques d’effondrement. Un montant total de 54 000€ a été alloué aux travaux de réfection de la toiture et du plafond en staff, tandis que 18 000€ ont été consacrés à la restauration de la chapelle.

Il convient de noter que cette église, dotée de 100 places assises, sert de cadre à des repas et des concerts, contribuant ainsi à la collecte de fonds essentiels pour la préservation de ce patrimoine architectural.

La visite s’est prolongée à l’église de Sainte Thècle, où un repas convivial a été orchestré avec dévouement par les paroissiens. L’atmosphère chaleureuse du repas, marquée par une table généreusement garnie, témoigne de l’investissement remarquable des paroissiens et de leur attachement à la préservation du patrimoine religieux local. Cette initiative collective a également renforcé les liens au sein de la paroisse, témoignant de la solidarité qui anime cette communauté engagée. Monseigneur Guellec a exprimé sa gratitude en saluant le travail de préservation et de restauration des églises : « Merci pour ce temps et cet investissement. Merci de maintenir l’église vivante à travers vous. Chacun avec sa mission, on avance ensemble. »

Après-midi au cœur des enjeux agricoles

L’après-midi a été consacré à la rencontre du vivier économique du Tarn-et-Garonne, avec une visite à l’exploitation familiale de Bernadou Sébastien à Moissac, où plusieurs agriculteurs attendaient Monseigneur Guellec. Les échanges ont rappelé les préoccupations des agriculteurs, notamment face à la réduction des quotas d’eau de 40%, jugée « pas réaliste avec les surfaces cultivées ».

Les discussions se sont ensuite orientées vers les problèmes de réglementation, les incohérences des politiques nationales et européennes les concernant, ainsi que la lourdeur administrative assimilée à un « rouleau compresseur ». Cet ensemble de contraintes a été exposé de manière concrète par Sébastien, Éric, Albert, Martin et Cédric qui ont souligné les aléas auxquels sont confrontés les agriculteurs du département et suscitant une profonde réflexion sur le mal-être et la solitude dans le milieu agricole.

En France, où les taux de suicides dépassent de 20% la moyenne nationale, ces rencontres mettent en lumière la nécessité d’une prise de conscience collective afin de soutenir ceux qui contribuent à façonner la vie des campagnes. La réunion a ainsi fourni une tribune pour éclairer les défis quotidiens auxquels sont confrontés les agriculteurs, ayant exprimé leur mécontentement à Toulouse le 16 janvier. Monseigneur Guellec a souligné l’urgence d’une prise de conscience collective face à ces problématiques complexes, appelant à une solidarité renforcée envers ceux qui, par leur labeur, jouent un rôle essentiel dans le dynamisme économique du territoire.

La journée s’est conclue à la coopérative agricole Stanor, un pilier économique majeur du département. Présidée par Bertrand Rehlinger et dirigée par Franck Lagasse, la coopérative a été fondée dans les années 60 au quartier du Sarlat, regroupant initialement sept producteurs. Elle visait à développer de nouveaux canaux de vente pour les produits locaux avant de déménager sur le site actuel, dans la zone Saint-Michel, couvrant une surface imposante de 14 hectares.

La coopérative Stanor joue un rôle essentiel en conditionnant, stockant, emballant et expédiant annuellement 65 000 tonnes de pommes et 3500 tonnes de kiwis. Cette visite a été l’occasion pour Monseigneur Guellec de plonger au cœur du circuit du producteur à l’expédition, découvrant ainsi le processus minutieux qui permet à ces fruits du département de rayonner à l’échelle mondiale.

Après une présentation détaillée de la coopérative, Monseigneur Guellec a eu le privilège d’effectuer une visite guidée de ses installations. Cette immersion lui a permis de comprendre la dimension et l’impact de l’activité de Stanor sur le territoire. Bertrand Rehlinger, visiblement enchanté de recevoir Monseigneur Guellec, a exprimé sa satisfaction : « C’est une première pour nous de recevoir Monseigneur ! Nous sommes ravis de voir son intérêt pour l’économie du territoire. »

La coopérative Stanor a ainsi offert à Monseigneur Guellec une vision approfondie du processus de conditionnement des pommes, dévoilant les intrications d’une coopération fructueuse entre agriculteurs locaux. Visiblement impressionné, il a témoigné de sa reconnaissance en exprimant : « Un grand merci. C’est une belle découverte de voir tout ce circuit. Cela me fera percevoir la pomme différemment. »

Ces visites pastorales annuelles ne se limitent pas à un simple devoir pour l’évêque. Elles représentent une opportunité précieuse de maintenir un contact direct avec les membres du diocèse, les encourageant, découvrant leurs réalités et partageant des moments significatifs avec eux. Allant au-delà des frontières de la communauté catholique, ces visites témoignent de l’engagement de l’Église envers les réalités sociales, s’insérant activement dans la trame quotidienne de chacun. Notons que ces visites se poursuivront jusqu’à dimanche, contribuant ainsi à renforcer les liens au sein de la communauté.

Lire également : Restauration de l’Église de Boudou : un patrimoine précieux ressuscite

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EBO
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