Castelsarrasin. Le 31e Régiment du Génie sort de ses murs pour séduire, recruter et rayonner

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Découverte de montée à la corde à Castelsarrasin avec le 31e RG_JDJ
Sous l’œil bienveillant d’un militaire du 31e Régiment du Génie, un jeune garçon s’essaie à la montée à la corde, suspendue à une imposante grue du régiment – symbole de la technicité et de la pédagogie déployées lors de cette journée de découverte. JDJ
regime minceur

Ce mercredi après-midi, le cœur de la cité s’est transformé en véritable camp militaire à ciel ouvert. Le 31e Régiment du Génie (31e RG), implanté à Castelsarrasin depuis 1971, a investi la place du Château pour une opération de communication aussi spectaculaire qu’instructive. Objectifs affichés : faire rayonner le régiment, renforcer le lien armée-nation et susciter des vocations parmi les jeunes générations.

Une immersion grandeur nature au sein de l’univers du génie militaire

Dès 14 heures, les stands ont attiré curieux, familles et passionnés de la chose militaire. Le maire Jean-Philippe Bésiers, le sous-préfet de Pierre Bressolles et le colonel Jérôme Christ, Commandant la base de défense de Montauban, ont officiellement lancé l’événement. 250 militaires – d’active, de réserve ou du soutien – étaient mobilisés pour présenter 14 stands, dont 12 relevant directement de l’armée.

« C’est l’occasion pour nous de sortir du régiment, d’aller à la rencontre de la population, de montrer qui nous sommes, ce que nous faisons, et pourquoi nous le faisons », explique le capitaine Christophe, visiblement fier de son régiment.

Le soleil et l’ambiance conviviale ont facilité les échanges, notamment autour de matériels rarement visibles du grand public. Le 31e RG, seul régiment de l’armée de Terre à posséder des capacités propres de production et de distribution d’énergie, a présenté des équipements d’une technicité remarquable. Des centrales mobiles tels qu’un module mobile de centrale V5 de 88 kva, capable d’alimenter un camp de 150 hommes, ont marqué les esprits, groupes électrogènes, ou encore une centrale à béton mobile (camion malaxeur volumétrique informatisée) capables de produire jusqu’à 60 m³ de béton par heure. « Ce matériel, on l’a déjà utilisé sur des missions extérieures, en Roumanie notamment », précise Jean-Baptiste, membre de la 973e compagnie d’appui au déploiement opérationnel.

« Notre rôle, c’est de valoriser le terrain, de rendre possible ce qui ne l’est pas au premier abord », explique le capitaine Christophe, devant une tractopelle.

L’accent a été mis sur les capacités d’adaptation du régiment dans des contextes variés : catastrophes naturelles, opérations extérieures (OPEX), ou missions nationales.

Le Griffon, figure de proue d’un régiment en pleine modernisation

L’une des attractions majeures fut sans conteste la présentation du véhicule blindé Griffon, tout juste livré. Véritable joyau technologique, il remplace désormais les VAB en service depuis 1979. Ce blindé de 26 tonnes, capable d’emporter jusqu’à 10 combattants, est doté de systèmes de détection de tir, caméras 360°, et compartiments spécifiques pour le matériel du génie, notamment pour le déminage.

« C’est un outil de combat collaboratif. Il permet de détecter une menace sans la voir directement. On en possède deux pour l’instant, bientôt vingt-quatre », souligne le lieutenant-colonel Régis. Les enfants, eux, avaient des étoiles plein les yeux en grimpant à bord et en testant les casques de conduite avec enthousiasme.

Du matériel opérationnel aux activités sportives : une approche globale

La composante de combat du régiment était également mise à l’honneur, à travers la présentation du petit matériel utilisé pour la création de postes défensifs, le débroussaillage tactique, l’ouverture d’itinéraires minés ou encore l’emploi d’explosifs pour la réalisation d’abattis. La cellule spécialisée dans le tir occupait, elle aussi, une place centrale. Cette unité assure la formation des jeunes recrues et le recyclage des militaires du régiment sur les systèmes d’armes récents – notamment le fusil d’assaut HK – afin de garantir le maintien de leur niveau opérationnel. Pris d’assaut, le stand de tir à la carabine à plomb attirait une file ininterrompue d’enfants et d’adultes – filles comme garçons – tous impatients de s’essayer à l’exercice.

En parallèle, les visiteurs ont pu s’initier à des exercices physiques exigeants, mêlant fitness militaire, tirs au pistolet laser, parcours en tenue avec gilet lesté, suspension à la barre, ou encore montées à la corde. Le tout, encadré par des instructeurs du bureau des sports, experts dans la préparation physique opérationnelle. Les activités physiques ont rencontré un franc succès. Petits et grands s’y sont essayés dans une ambiance bon enfant.

« Ce sont des exercices inspirés de nos entraînements quotidiens. C’est à la fois un défi sportif et une manière de transmettre nos valeurs », commente un instructeur du bureau des sports.

Déminage, recrutement, réserve : des missions aux multiples visages

La cellule EOD (Explosive Ordnance Disposal) a suscité un vif intérêt avec la présentation de ses équipements spécifiques, notamment les tenues lourdes de 40 kg, robots télécommandés et systèmes de radiographie. Cette unité, hautement qualifiée, intervient tant sur le territoire national que dans les zones de guerre, traitant munitions anciennes comme engins explosifs improvisés (IED).

L’unité incarne un savoir-faire à haute valeur ajoutée. « La guerre a changé. On doit s’adapter en permanence aux nouvelles menaces, aux nouveaux engins. Être à jour, c’est une question de survie », confie Mathieu, membre de l’unité.

Le centre de recrutement était également présent, informant le public des nombreuses possibilités d’engagement : stages découverte, journées citoyennes ou intégration dans la réserve opérationnelle. Cette dernière, très dynamique, est composée de jeunes volontaires, mais aussi d’anciens militaires actifs souhaitant poursuivre leur engagement. « C’est un vrai tremplin pour la jeunesse et une préparation idéale aux carrières dans les armées », souligne Jean-Luc, encadrant de la réserve. Ouverte aux jeunes, dès 18 ans, souhaitant s’engager sans rompre avec la vie civile, elle offre 120 heures de mission par an, avec formations, recyclages et participation à des exercices d’envergure. « Nous avons des étudiants, des anciens militaires, des professionnels de tous horizons. C’est une vraie force complémentaire pour le régiment. »

Une armée de métiers, un régiment de talents

Derrière le matériel, il y a des hommes et des femmes. La garnison de Castelsarrasin s’affirme comme l’un des plus importants régiments du génie en France avec plus de 1 200 militaires sur un même site. Avec ses 35 métiers différents, le 31e RG incarne ce que l’armée de Terre offre de plus polyvalent : logistique, intervention, génie civil, soutien au combat ou encore action humanitaire, en passant par la plomberie, la maçonnerie ou encore l’électrotechnique, le 31e RG est un véritable couteau suisse opérationnel.

Un pilier discret, un acteur essentiel

Cet après-midi de découverte a offert au grand public une immersion précieuse dans l’univers exigeant du génie militaire, révélant les missions souvent méconnues de ces soldats de l’ombre. Leur engagement, leur technicité et leur sens du devoir ont suscité une réelle admiration.
Accueilli avec enthousiasme, l’événement a brillamment rempli sa mission de rayonnement, mettant en lumière des compétences stratégiques aussi essentielles en temps de paix qu’en situation de crise.
Installé depuis plus d’un demi-siècle à Castelsarrasin, le 31e RG a rappelé, avec simplicité et professionnalisme, qu’il est bien plus qu’un régiment : un acteur enraciné dans la cité, un maillon indispensable de la défense nationale et un vivier de talents au service de la France.

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