
Dès mercredi, sur le cours Foucault de Montauban, un vent d’engagement et de curiosité a soufflé sur les quelque 1700 collégiens et lycéens venus à la rencontre des métiers de la défense et de la sécurité. Ce forum, inédit par son envergure dans le Tarn-et-Garonne, s’est tenu sur deux jours et a mobilisé un impressionnant dispositif orchestré par le CIRFA, le Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées du département, sous la direction du major Laurent.
Sous un ciel clément, 50 stands ont permis de représenter l’ensemble des forces engagées au service de la défense et de la sécurité intérieure : l’armée de Terre, la Marine nationale, l’armée de l’Air et de l’Espace, la Gendarmerie nationale, la Police nationale, la Police municipale, le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS), ainsi que la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). L’événement a été rendu possible grâce à un partenariat étroit avec la mairie de Montauban, la Région Occitanie, mais aussi France Travail, la Mission locale, ainsi que le Service National Universel (SNU).
« C’est une première d’une telle ampleur », confie le major Laurent, responsable recrutement de l’armée de Terre. L’objectif : faire découvrir aux jeunes publics, dès la classe de troisième, la richesse et la diversité des carrières proposées. L’ambition nationale de recrutement est claire : 16 000 postes à pourvoir chaque année, avec une répartition par département — un objectif atteint l’an dernier dans le Tarn-et-Garonne.





Une immersion ludique et concrète
Au-delà des simples stands informatifs, le forum s’est distingué par ses démonstrations dynamiques et ses ateliers immersifs. Les visiteurs ont ainsi pu s’initier aux gestes du déminage, monter à bord de véhicules lourds comme le Serval, découvrir l’équipement des parachutistes, les engins du génie, ou encore les camions d’intervention des sapeurs-pompiers. Un parcours ludique, inspiré de l’entraînement commando, proposait aux plus téméraires une série d’épreuves physiques : traction, franchissement à la corde, course avec sac lesté, burpees et tir de précision. Conçu avec l’appui du Bureau des Sports (BDS), cet itinéraire visait à sensibiliser les jeunes aux exigences physiques de certaines spécialités.
« Cela permet de voir concrètement ce que nous faisons », souligne le major Laurent. Et le public ne s’y est pas trompé : les jeunes, curieux, ont essayé les équipements, grimpé dans les camions, porté des casques, et interrogé les militaires, policiers, gendarmes ou pompiers sur leur quotidien.









Déminage et expertise : immersion avec le 17e RGP
Parmi les stands, celui des démineurs parachutistes du 17e Régiment du Génie Parachutiste (17e RGP) a marqué les esprits. Matthieu, opérateur au sein de l’équipe opérationnelle de déminage et de dépollution, a partagé avec passion son expérience de terrain. Fort de 16 années de service, il a évoqué des missions menées tant en France qu’en opérations extérieures. « L’Ukraine est aujourd’hui le pays le plus miné au monde, devant l’Afghanistan, avec plus de 10 millions de mines », explique-t-il, dévoilant un arsenal d’outils technologiques : détecteurs de métaux compacts, ou encore générateurs de rayons X portatifs pour l’analyse de colis suspects, robot chenille…
Le métier de démineur parachutiste requiert des compétences techniques pointues et une grande rigueur. Les spécialistes du 17e RGP sont formés pour intervenir dans des conditions extrêmes, souvent en autonomie, et doivent être capables de neutraliser des engins explosifs improvisés (IED) ou des munitions non explosées (UXO) dans des environnements variés. Leur formation inclut des modules spécifiques sur les techniques de déminage, la reconnaissance d’engins explosifs, et l’utilisation d’équipements spécialisés. En plus de leurs compétences techniques, ces militaires doivent posséder une excellente condition physique et mentale, car leurs missions peuvent les conduire à être parachutés en zone hostile avec un équipement réduit.
Matthieu insiste sur l’évolution constante des techniques, et sur l’importance de transmettre cette expertise à la jeune génération. « Recréer ce lien Armée-Nation est essentiel », affirme-t-il. « Les collégiens sont réceptifs et intéressés. C’est une opportunité de leur faire découvrir une réalité souvent méconnue. »


Des vocations en germination
L’enthousiasme des élèves est palpable. Une jeune collégienne de Sainte-Théodare exprime sa reconnaissance : « Je découvre des métiers que je ne connaissais pas, c’est intéressant et important pour ma culture générale. » Korentin, 17 ans, rêve d’intégrer les troupes parachutistes, à l’image de son grand-père militaire. Pour Isaac, c’est le génie et l’infanterie qui suscitent la vocation. Tous deux envisagent un avenir dans les armées, chacun à son rythme.
« Même si les jeunes n’ont pas encore une vocation affirmée, ils repartent avec des étoiles dans les yeux », se réjouit le major Laurent. Pour lui, semer des graines dès la classe de troisième est fondamental : « Nous espérons des retours dans trois ou quatre ans. »
Une armée ouverte à toutes et à tous
Les armées françaises, tout comme les métiers de la sécurité, connaissent aujourd’hui une profonde mutation et s’ouvrent davantage à la diversité. Environ 20 % des effectifs militaires sont désormais féminins, un chiffre en constante progression. Le major tient à rassurer les candidates : « Les épreuves physiques sont adaptées, il ne faut pas être effrayé par le sport. » L’accès aux carrières se fait selon trois niveaux : militaire du rang (équivalent ouvrier), sous-officier (cadre), et officier (cadre supérieur), avec des compétences et une reconnaissance salariale équivalentes à celles du secteur civil.
Les armées et les services de sécurité recrutent dans l’ensemble des domaines de la vie civile : logistique, informatique, maintenance, santé, restauration, communication… Tous les profils sont recherchés, sans distinction de genre, avec une même promesse : celle d’une formation exigeante, d’une réelle mobilité professionnelle et d’un engagement fort au service de la Nation.
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