Le 9e-RSAM : un régiment au service de la composante aérocombat de l’armée de Terre

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Avec ses 550 membres, dont 60 % de militaires et 40 % de civils, le 9e-RSAM poursuit sa transformation. Tout comme les hélicoptères qu’il maintient en état de marche, le régiment ne cesse d’innover pour répondre aux défis actuels et futurs_JDJ
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Depuis sa création en 1955 par le capitaine Jean Vergne, le quartier qui porte aujourd’hui son nom, situé à Montauban, incarne l’expertise technique et logistique du domaine aéronautique indispensable à l’armée de Terre. Initialement conçu pour redonner une capacité aéromobile aux forces terrestres, cette unité est rapidement devenu un pilier du soutien des appareils aéronautiques, garantissant ainsi l’efficacité des missions opérationnelles des hélicoptères de l’armée de Terre.

Un régiment jalonné de transformations

Crédit photo 9e-RSAM

Créé dans le but de renforcer la capacité aéromobile des forces terrestres, l’unité a évolué au fil des décennies. Initialement orientée vers une mission industrielle, avec 80 % de personnel civil et 20 % de militaire, l’unité entame une transformation majeure en 2010, passant du soutien industriel au soutien opérationnel direct en devenant le 9e-BSAM (Bataillon de Soutien Aéromobile). Cette évolution s’est concrétisée en 2017 par la renaissance et la réception d’un étendard, héritier du 9e-régiment de soutien aéromobile de Phalsbourg et de ses traditions. Symbole de stabilité retrouvée et d’une clarification de son histoire, ce régiment appartient depuis cet été au Commandement des actions dans la profondeur et du renseignement (CAPR), l’un des quatre commandements alpha tout juste crée dans le cadre du projet de « armée de Terre de combat« . Intégré à la 4e brigade aérocombat (4eBAC) depuis le début de l’année, le régiment s’est affirmé comme un acteur incontournable de la logistique et de la maintenance en exercice et sur les théâtres d’opérations.

Cinq escadrilles, un seul objectif : le soutien

Crédit photo 9e-RSAM

Le 9e-RSAM, aux ordres du colonel Thibault Ravel, repose sur une structure bien huilée, composée de cinq escadrilles, chacune ayant un rôle spécifique dans la chaîne de soutien.

La première, appelée escadrille de commandement et de logistique (ECL), est souvent décrite comme « les jambes du régiment«  par le capitaine Jean-Luc, son chef de cabinet. Elle a pour mission de soutenir l’ensemble des autres escadrilles dans leurs déploiements, notamment en garantissant les conditions de vie et de travail en opérations.

Ensuite, la 1re-escadrille de maintenance hélicoptères (1re-EMH) intervient directement dans la réparation des hélicoptères. Son rôle est double : assurer la maintenance des appareils lors des projections sur le théâtre des opérations, mais aussi prendre en charge les réparations plus lourdes lorsque les appareils reviennent à Montauban. L’escadrille est également en charge d’une mission essentielle : la réception des hélicoptères neufs ou régénérés auprès des industriels pour s’assurer qu’ils soient en conformité avant leur emploi opérationnel.

Crédit photo 9e-RSAM

La troisième escadrille, l’escadrille de maintenance des rechanges (EMR), composée presque exclusivement de civils, se consacre à la régénération des pièces déposées et au soutien technique centralisé. Elle se distingue par la présence d’un métier rare et précieux : les soudeurs aéronautiques, capables d’intervenir sur les cellules des hélicoptères avec une précision extrême.

Quant à la quatrième escadrille, la 2e-EA (2e Escadrille d’Approvisionnement), elle gère la logistique des pièces détachées, des outillages et des drones. Dotée de plus de 40 000 références en stock, cette escadrille veille à ce que chaque pièce nécessaire soit en état de bon fonctionnement et disponible en 24 heures, tant sur le sol français qu’en opération extérieure. Elle constitue un maillon vital pour la continuité des opérations aériennes.

Enfin, la cinquième escadrille, l’ETCM (Escadrille de Transport et Convoyage Militaire), regroupe principalement des pilotes et des pompiers. Ces experts se déplacent en avion transportant les pièces et les équipes nécessaires sur les différents sites d’opération, garantissant ainsi la réactivité du régiment.

Un rôle stratégique pour l’armée de Terre

Crédit photo 9e-RSAM

Le 9e-RSAM est un acteur indispensable des opérations de l’armée de Terre qui possède près de 300 hélicoptères, essentiels pour appuyer les manœuvres terrestres. Ces appareils, tels que le Caïman ou le Tigre, assurent un appui vital aux troupes au sol en leur offrant une mobilité et une capacité de frappe précieuse.

Depuis l’opération DAGUET en Irak, le régiment a pris part à tous les déploiements majeurs de l’armée française. Du Cambodge à la Centrafrique, en passant par l’Afghanistan et le Sahel, il a soutenu les déploiements les plus exigeants de l’ALAT, assurant la disponibilité opérationnelle des hélicoptères et des drones. Que ce soit pour des missions en Libye, au Mali, la mission du régiment reste inchangée : permettre aux forces d’agir dans la profondeur, grâce à un soutien logistique et technique sans faille.

Des équipements à la pointe de la technologie

Crédit photo 9e-RSAM

Le 9e-RSAM est à la pointe de l’innovation en gérant un large éventail de matériels, allant des micro-drones Black Hornet, petits engins discrets utilisés pour la reconnaissance, aux hélicoptères de manœuvre comme le Caïman, un appareil de 3 000 chevaux. En plus de veiller à la maintenance des hélicoptères de combat de dernière génération, tels que le Tigre, le régiment se prépare à accueillir d’ici 2030 le Guépard. Parallèlement, des appareils plus anciens comme la Gazelle et le Cougar continuent d’être en service et régénérés au sein du 9e– RSAM.

Des métiers techniques et un avenir à écrire

Mais derrière ces machines sophistiquées, il y a des hommes et des femmes, des passionnés. Des mécaniciens aéronautiques, des électrotechniciens, des pilotes, mais aussi des pompiers, des logisticiens et des opérateurs I3D. Tous partagent la même mission : faire en sorte que tout fonctionne, même dans des conditions extrêmes Toutefois, il n’y a « qu’un seul métier » explique le capitaine Jean-Luc, celui de soldat, capable de s’adapter aux conditions exigeantes des théâtres d’opérations. Cela implique une préparation physique au combat, de la rusticité, de l’endurance et la maîtrise des armes.

Le capitaine Jean-Luc insiste d’ailleurs sur un point qui lui tient à cœur : « Donner du sens à la jeunesse« . Il rappelle que ces métiers, trop souvent méconnus, offrent de véritables perspectives pour les jeunes. Contrairement aux idées reçues, devenir pilote ou mécanicien ne nécessite pas de diplômes d’études supérieures, mais plutôt une formation spécifique et des qualifications obtenues à l’issue de parcours accessibles. Le régiment n’a de cesse de recruter des talents pour assurer la continuité de ce savoir-faire.

Toujours en mouvement, vers de nouveaux horizons

Crédit photo 9e-RSAM

Avec ses 550 membres, dont 60 % de militaires et 40 % de civils, le 9e-RSAM poursuit sa transformation. Tout comme les hélicoptères qu’il maintient en état de marche, le régiment ne cesse d’innover pour répondre aux défis actuels et futurs. Son objectif : renforcer encore sa capacité opérationnelle en augmentant la part de militaires à 70 %, tout en préservant ce mélange de compétences civiles et militaires qui fait sa force. Et au-delà des hangars et des missions techniques, la modernité s’invite aussi dans les détails, comme en témoigne le rajeunissement de ses bâtiments décorés par des artistes de street art en 2019.

Alors qu’il s’apprête à fêter ses 70 ans en 2025, le régiment ne se repose pas sur ses lauriers. Toujours fidèle à sa devise « Dépasser l’horizon », il se projette déjà vers l’avenir, anticipant les évolutions technologiques et humaines qui redéfiniront les métiers et savoir-faire de demain. Son rôle, essentiel dans le soutien des opérations aéroterrestres est plus que jamais au cœur de la stratégie de défense française.

Mais plus qu’une simple machine logistique, le 9e-RSAM est avant tout une aventure humaine. Chaque hélicoptère qui décolle, chaque drone en mission de reconnaissance est le fruit du travail acharné d’hommes et de femmes passionnés, dévoués à leur mission. Le régiment, c’est aussi un lieu de transmission, où les savoir-faire se partagent et où la jeunesse trouve sa place. Demain, ce seront eux qui assureront la continuité de cette mission cruciale.

Le 9e-RSAM est une force en marche, prête à affronter les défis du futur avec la même détermination et le même esprit d’innovation qui l’animent depuis plus de sept décennies.

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EBO
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