Jeudi dernier, la salle du conseil a accueilli le premier conseil municipal de l’année. À l’ordre du jour figurait le débat d’orientation budgétaire, qui a engendré des discussions animées concernant la politique d’investissement de la ville. Romain Lopez a ouvert la séance en exposant avec fierté les grandes lignes du prévisionnel.
« Une montée en puissance des investissements dans tous les domaines. »
Au cœur des projets, le quartier du Sarlac connaît une attention particulière, avec des travaux en cours sur plusieurs axes, notamment la rue Abal, la place et rue de la Liberté, ainsi que l’aire de loisirs du petit bois du Sarlac.
Romain Lopez a également annoncé une série de projets à venir tout au long de l’année 2024, démontrant une « montée en puissance des investissements dans tous les domaines« . Concernant la voirie urbaine, des financements conséquents sont prévus, avec notamment une augmentation notable de 200 000 euros par rapport à l’année précédente, portant le budget à 900 000 euros. Cette allocation, équivalant à 88 euros par habitant, dépasse largement la moyenne des communes de même taille.
Les écoles rénovées
En parallèle, une attention particulière est portée à la rénovation des bâtiments scolaires, avec le lancement imminent d’un programme visant la rénovation énergétique dans l’ensemble des écoles, représentant un investissement global de près de 4 millions d’euros. Les premiers chantiers débuteront cette année dans les écoles du centre-ville, ainsi que celles de Camille Delthil et Chabrié.
Par ailleurs, la communauté de communes a alloué une enveloppe de 60 000 euros à la ville de Moissac pour la réfection de toitures, décidée lors du conseil communautaire du 5 mars, tandis que les systèmes de chauffage des écoles Mathaly et Montebello bénéficieront également d’une rénovation.
Investissement dans les infrastructures
Le sport occupera également une place de choix dans les projets à venir, avec le lancement des travaux de construction d’une piste d’athlétisme homologuée au niveau régional, prévu pour le 9 avril. Par ailleurs, les espaces publics seront rénovés, notamment l’esplanade Montebello, ainsi que la mise en accessibilité de la place Durand-de-Bredon, réalisée en collaboration avec la communauté de communes.
En matière d’infrastructures, des efforts sont également déployés pour l’enfouissement des réseaux dans le secteur du Sarlac, avec une enveloppe de 100 000 euros en collaboration avec le syndicat d’électrification, ainsi que 150 000 euros alloués au programme d’éclairage en LED, permettant des économies substantielles, avec plus de 53 000 euros économisés l’année précédente.
Enfin, le volet patrimonial n’est pas en reste, avec la rénovation du parc de logements municipaux destinés à la location et aux logements de fonction. Cette initiative vise à mettre fin au délabrement du patrimoine communal, démontrant ainsi l’exemplarité de la municipalité dans le domaine de la préservation du patrimoine, en accord avec les incitations financières accordées aux citoyens pour la rénovation de leurs propres biens.
D’importants travaux de restauration et d’investissements
Dans un souci de préservation du patrimoine historique et de dynamisation de la vie communale, la municipalité de Moissac, sous l’égide de son maire Romain Lopez, a récemment dévoilé un ambitieux programme de travaux et d’investissements.
« On n’oublie pas nos chères églises rurales »
Une attention particulière est portée aux églises rurales, symboles de l’identité locale. Ainsi, l’église de Saint-Amans, fermée depuis près de vingt ans en raison de problèmes d’infiltration, s’apprête à rouvrir ses portes d’ici la fin de l’année, suite à une injection financière de 420 000 euros. Les travaux de restauration de l’église de Saint-Julien, d’un coût de 20 000 euros, touchent à leur fin. Par ailleurs, le lancement de la restauration de l’orgue « Magen » à l’église Saint-Jacques, en collaboration avec la DRAC et sur deux années, ainsi que les travaux de réparation de cette même église pour plus de 200 000 euros, visant à mettre fin aux infiltrations d’eau, sont également annoncés.
Outre la préservation du patrimoine religieux, la municipalité se tourne vers l’amélioration des infrastructures et des équipements communaux. Ainsi, deux études seront lancées, l’une portant sur la création d’un complexe sportif et l’autre sur la mise en place d’un nouveau centre technique municipal. Une troisième étude est également envisagée, celle de la réhabilitation de l’Uvarium, dans le cadre de la volonté de redynamiser les berges du Tarn, considérées comme un atout touristique majeur pour la commune.
« Le Spec va investir massivement aussi sur la ville »
Par ailleurs, des travaux essentiels à la remise aux normes du réseau d’eau et d’assainissement, menés conjointement avec Le Spec, seront entrepris dans le secteur du collège dès le mois de septembre. Ces travaux, d’un montant de 2 550 000 euros, impacteront directement plus de 1 100 habitants. De plus, le syndicat des eaux s’engage sur une enveloppe de 1 million d’euros pour la période 2024-2028, afin de lever les restrictions d’urbanisme pesant sur le territoire communal.
Enfin, la croissance démographique de Moissac, confirmée comme étant la commune la plus attractive du département pour la deuxième année consécutive, souligne la nécessité de poursuivre les investissements afin d’accompagner ce dynamisme et d’améliorer la qualité de vie des habitants. Cette attractivité, couplée à des actions municipales axées sur la sécurité et la tranquillité publique, contribue à l’image de standing de la ville, favorisant ainsi son attractivité touristique et résidentielle.
Bilan 2023
M.Luc Portes, 1er adjoint en charge des Finances et du Personnel Municipal, a présenté un bilan des années précédentes ainsi qu’un aperçu des perspectives financières à venir.
Évolution des Recettes
Les recettes de fonctionnement poursuivent leur dynamique ascendante, enregistrant une augmentation de 746 982 €, soit une croissance de 4,72 % entre 2022 et 2023. Pendant ce temps, les dépenses de fonctionnement ont été maintenues sous contrôle, malgré l’introduction de nouveaux services publics tels que la crèche « Bulles de Bébés », la micro-crèche Achon et le centre ados. Leur hausse annuelle moyenne s’établit à 1,95 %.
En parallèle, les soldes financiers de la commune ont continué de s’améliorer en 2023. L’épargne nette, qui représente les fonds disponibles pour les investissements après le remboursement de la dette, a presque triplé depuis le début du mandat, affichant une progression de 197 %. Cette évolution découle d’une gestion rigoureuse des dépenses dans un contexte inflationniste, conjuguée à une augmentation significative des recettes et à une maîtrise de l’emprunt.
Cette tendance se traduit par un éloignement de l’effet ciseau, avec un écart quasi doublé entre les recettes et les dépenses de fonctionnement depuis le début du mandat, grâce à une stratégie d’autofinancement et à une gestion rigoureuse des ressources, des « recettes plus grasses et un fonctionnement maîtrisé« .
Les recettes réelles de fonctionnement ont progressé de 17,46%
Les recettes réelles de fonctionnement ont connu une progression notable de 17,46 %. La fiscalité locale demeure le principal pilier financier, représentant 61,32 % des recettes réelles de fonctionnement, soit un montant de 11 374 865 €, dont 6 811 700 € proviennent de la fiscalité directe.
La fiscalité transférée maintient sa stabilité depuis trois ans, demeurant à 475 438 €. Néanmoins, l’attribution de compensation connaît une baisse de 8,59 % (non définitive), en raison de la restitution de compétences aux communes membres et de l’augmentation des coûts du service commun d’urbanisme.
Par ailleurs, une baisse significative de 22,14 % est observée dans la taxe additionnelle aux droits de mutation à titre onéreux entre 2022 et 2023, due à la hausse des taux d’intérêt des emprunts et au resserrement de l’accès au crédit opéré par les banques.
Les dotations représentent 26 % des recettes réelles de fonctionnement, totalisant 4 827 358 € en 2023, avec une augmentation de 10,18 % par rapport à l’année précédente.
Les produits des services et du domaine (vente de repas cantine, entrées et produits boutique de l’Abbaye de Moissac, droits de stationnement, terrasses, concessions cimetière…) constituent la troisième composante essentielle des recettes réelles de fonctionnement pour un total de 2 356 744€ en 2023 soit 7,31%. Les participations ont augmenté de 38% avec l’intégration de nouveaux services (crèches et centre ados) et la refonte du catalogue des tarifs municipaux en cohérence avec l’inflation des charges subies par la commune. Qui reste quand même en dessous de l’inflation.
Analyse des dépenses
Les dépenses réelles de fonctionnement ont enregistré une légère augmentation de 0,6 %. L’ensemble des dépenses nécessaires au bon fonctionnement des services s’élève à 3 551 725 €, représentant 24,75 % des dépenses réelles de fonctionnement. Ces dépenses comprennent les charges à caractère général, qui représentent 14,90 %, ainsi que les autres charges de gestion courante, représentant 8,55 %.
Les charges du personnel représentent 65,02% des dépenses réelles de fonctionnement
Les charges du personnel, représentant la part la plus conséquente des dépenses, se sont élevées à 9 330 608 € en 2023, soit 65,02 % des dépenses réelles de fonctionnement, avec une augmentation de 1,68 % par rapport à l’exercice précédent. Cette augmentation découle principalement de la prise en charge par le budget municipal de 20 agents rémunérés antérieurement par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) en 2021, ainsi que de la création de deux nouvelles crèches et d’un centre ados en 2023.
Par ailleurs, l’augmentation des charges est également due à la revalorisation du point d’indice du traitement des agents municipaux à deux reprises, ce qui a entraîné une augmentation de la masse salariale de la commune. La collectivité a également pris la décision de valoriser ses agents en favorisant leur évolution de carrière.
Les subventions versées s’élèvent à 809 651 € en 2023, représentant 5,64 % des dépenses réelles. Au cours des années 2022 et 2023, la commune a augmenté ces subventions de 78 608 €, soit 10,75 %, afin de répondre aux besoins croissants des associations.
Le remboursement des intérêts des emprunts a diminué de 13,52 %, grâce à la souscription de nouveaux crédits négociés à des conditions plus avantageuses. Il convient de noter que la commune a anticipé l’augmentation des taux d’intérêt en 2022, évitant ainsi de contracter de nouveaux emprunts en 2023.
« On s’accroche à tout, on ne laisse rien tomber et ça finit par payer »
Les ressources financières propres, excluant les subventions perçues et les emprunts, ont plus que doublé pour atteindre 3 590 025 € en 2023, affichant une augmentation de 24,59 %. Les subventions, quant à elles, ont quadruplé, comme l’a souligné Luc Portes : « On s’accroche à tout, on ne laisse rien tomber et ça finit par payer« , représentant une augmentation remarquable de 85,15 %.
Les recettes d’investissement ont enregistré une hausse de 34 %, avec notamment une augmentation spectaculaire de 185,79 % de l’excédent de fonctionnement capitalisé, passant de 407 967 € en 2022 à 1 845 059 € en 2023.
Concernant la dette communale, le capital restant s’élève à 7 900 971 €, en diminution constante depuis 2018, et aucun recours à la dette n’a été nécessaire en 2023. L’annuité de la dette par habitant est passée de 110 € en 2020 à 103 € en 2023. Cependant, le Plan Pluriannuel d’Investissement (PPI) jugé de « très copieux » entraînera une augmentation de l’endettement à l’avenir sans dépasser l’annuité de 2019.
En ce qui concerne les ressources humaines, la commune a opté pour le recrutement d’un personnel plus jeune, avec l’arrivée de 6 nouveaux agents entre 2021 et 2022, et un total de 100 arrivées pour 94 départs sur la même période.
L’opposition ouvre le débat
L’opposition, représentée par Monsieur Bousquet, a pris la parole pour exprimer ses réserves vis-à-vis des récents développements économiques. Il déclare : « On vous félicite mais lorsqu’on regarde les chiffres on n’a pas la même interprétation. Il faut regarder ce dont vous vous félicitez pour voir ce que vous ne faites pas. […] On a l’impression d’un village Potemkine sans grand élan d’attractivité. On a l’impression que le pouvoir d’achat est en baisse et la paupérisation en hausse. Vous n’êtes pas responsable de tout mais on ne respire par l’attractivité, le dynamisme et le commerce. »
Il pointe également du doigt la gestion des investissements, qualifiant le budget « d’un budget Potemkine » et faisant remarquer qu’alors que des chiffres de 14 000 000 € ont été annoncés pour l’année 2023, seulement 8 000 000 € ont été réellement investis. Il termine en exprimant le besoin d’une vision claire pour l’avenir de la commune : « On n’a toujours pas la vision de ce vers quoi vous voulez amener la commune ? Vous sortez des projets des cartons certains globalement qu’il fallait faire comme la voirie, l’aménagement des rues. Quel est le sens de tout ça.«
Romain Lopez répond : « Vous, c’est la plaidoirie pour la gabegie »
Dans une riposte sans équivoque, Romain Lopez a répliqué aux critiques de l’opposition en mettant en lumière les divergences idéologiques entre les deux camps politiques. Il a qualifié l’opposition de « plaidoirie pour la gabegie« , soulignant ainsi les différences dans les approches de gestion.
M.Lopez a également mis en avant le dynamisme démographique de Moissac, affirmant que la commune était en tête en termes de croissance démographique depuis 2021. Il a ajouté : « En 2022, nous avons battu le record d’achat de maisons depuis la création du service urbanisme en 2005« , mettant ainsi en relief l’attrait résidentiel de la ville.
Évoquant les politiques gouvernementales, il a exprimé son regret concernant les effets des politiques menées par les gouvernements successifs, pointant du doigt les diminutions des dotations aux communes et les hausses d’impôts. Il a déploré : « Nos administrés subissent les politiques menées par le gouvernement du en même temps d’Emmanuel Macron et le catastrophique gouvernement de François Hollande que vous avez soutenu. »
En ce qui concerne les réalisations municipales, il a mis en exergue les investissements massifs dans le quartier du Sarlac, quartier qu’il a décrit comme « délaissé » par l’ancienne municipalité. Il a également noté une réduction significative de la vacance commerciale de 10 % en 3 ans et a souligné que les bâtiments vacants depuis plusieurs années sont rachetés.
« J’ai Moissac au cœur et je me réjouis que les commerces ouvrent, que les vacances diminuent, que les bâtiments soient repris »
Romain Lopez a également évoqué l’accueil récent de nouveaux résidents à la salle des mariages en janvier. Ces nouveaux arrivants ont « salué la propreté de la ville, son ambiance conviviale, ainsi que le dynamisme et l’engagement de la municipalité » dit-il et soulignant « l’importance accordée à l’écoute, à la proximité et à la bienveillance de l’administration locale ».
Il a exprimé son objectif de maintenir la ville dans un état de rayonnement continu : « Notre objectif, de manière humble c’est de faire en sorte que cette ville que nous aimons puisse continuer d’être rayonnante et j’espère que nous le ferons tous ensemble, quel que soit nos sensibilités. » Il manifeste ainsi le souhait que cette aspiration puisse être partagée et concrétisée de manière collective, sans tenir compte des affiliations politiques.
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Retrouvez la vidéo du conseil municipal sur le site de la ville en cliquant ici ou sur youtube
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