Colère agricole : le cri d’une Terre en souffrance résonne sur le giratoire de l’A62 à Castelsarrasin

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Cela fait maintenant une semaine que les agriculteurs du Tarn-et-Garonne se tiennent mobilisés, et la tension ne semble pas vouloir s’apaiser. Hier soir, le rassemblement sur le giratoire de l’A62 à Castelsarrasin a pris une tournure plus intense.

Bien que l’atmosphère autour du rond-point puisse sembler calme, les échanges entre les agriculteurs révèlent une frustration palpable et une colère profonde. Ce cri d’alarme résonne depuis huit jours, exprimant une impatience grandissante : « On a été très pacifiques jusqu’à présent, mais la colère monte, et on va monter en intensité », explique l’un des manifestants.

Les revendications des agriculteurs sont simples mais cruciales. Elles touchent à des aspects vitaux de leur activité comme la récente augmentation de la taxation du gazole non routier (GNR), combinée à la réduction des quotas d’eau de 40%, aux enjeux liés à la Politique Agricole Commune (PAC), aux taxes, aux normes, à l’augmentation des coûts de l’énergie et aux charges administratives excessives. Le récent vote ouvrant le libre-échange avec le Chili, sans taxes et avec une réduction significative des frais de douane, n’a fait qu’intensifier leurs inquiétudes et cristalliser leur mécontentement.

La trésorerie des agriculteurs est à sec, forçant certains à emprunter pour s’approvisionner, créant un cercle vicieux qui les laisse menottés, pieds et poings liés. La PAC, point central des discussions, rappelle une blessure persistante, les laissant à la merci de réformes qui les affectent depuis des décennies.

« On aimerait que nos cultures soient payées à leur juste valeur », expriment-ils, soulignant la diversification de leurs cultures comme une nécessité pour assurer la sécurité financière.

Engagement générationnel et soutien municipal : ensemble face à la crise agricole

Au cœur de la crise agricole, la jeune génération est représentée par 20 étudiants en première année à la MFR d’Escatalens. Ils sont accompagnés par leur formateur en filière agricole, Francis Guilhem. Ces jeunes sont sensibles à la cause car ce sont leurs parents et leurs maîtres de stage qui participent aux manifestations. Ils démontrent une conscience aiguë des enjeux, étant immergés une semaine sur deux en exploitation, où ils sont confrontés « aux difficultés et à la réalité », comme l’explique M. Guilhem. Malgré les défis, ces étudiants ne montrent aucun signe de découragement ; au contraire, ils incarnent une passion manifeste. « Ils savent que c’est dur, mais ce sont des créateurs. L’agriculture bouge, évolue ».

Tandis que la jeune génération embrasse l’agriculture avec passion, de l’autre côté, des maires locaux s’élèvent en solidarité, formant ainsi une alliance face à la crise agricole qui sévit.

En effet, hier soir une dizaine de maires du département ont exprimé leur soutien par leur présence en répondant à l’appel de l’AMF. Jean-Philippe Bésiers, maire de Castelsarrasin, a appelé le Premier Ministre à venir sur le terrain pour rencontrer « la France qui nourrit cette autre France ». L’urgence de la situation est soulignée, « il y a le feu », décrivant la France comme étant « en ébullition » et exprimant sa crainte que le conflit « s’enkyste » par la perte de « bon sens  » du gouvernement, qu’il juge « hors-sol ».

Les maires, solidaires mais conscients de la situation difficile des agriculteurs éloignés de leurs exploitations, ont appelé à l’intervention du gouvernement. Pour Dominique Briois, maire de La Ville-Dieu-du-Temple et président de l’intercommunalité Terre des Confluences, le salaire des agriculteurs est déconsidéré par rapport à leur travail. Romain Lopez, maire de Moissac, dénonce la lourdeur administrative comme une « perte de temps et d’argent », soulignant une convergence de lutte avec les mairies et les intercommunalités également confrontées au « fatras administratif ». Selon Guy Dupuy, maire de Castelferrus, si nous persistons dans cette voie, cela pourrait entraîner la disparition des agriculteurs français et « on fera venir de la merde d’ailleurs ».

Quelle est la solution ? Les maires appellent à une harmonisation des normes, des charges et des taxes au niveau européen, soulignant les inégalités actuelles. « On déshabille Pierre pour habiller Paul », critique Jean-Philippe Bésiers. Une perspective de longue date, avec une France déficitaire depuis 30 ans et une PAC régulièrement fustigée.

Pour Romain Lopez, le problème est structurel et non conjoncturel. Il plaide pour une priorité nationale et une coopération européenne qui soit enfin dans l’intérêt de la France. Ce n’est pas une coopération entre pays européens mais « la guerre », affirme-t-il, appelant à « renverser la table ».

Alors que le conflit persiste, la question de la résilience des agriculteurs et de la durée de cette crise demeure. En parallèle, la décision de l’Assemblée nationale d’augmenter les frais de mandat des députés alimente davantage la frustration des agriculteurs.

Cette orientation politique européiste et mondialiste semble perpétuer le déclin de la France, laissant nos fondements sans protection. Est-ce le résultat d’une série d’incompétences successives ou bien une éventuelle volonté de porter atteinte aux fondements de notre nation ? Quoi qu’il en soit, le constat demeure frappant. En l’espace de 50 ans, la France a vu disparaître plus de 4,7 millions d’agriculteurs, tandis qu’en seulement deux décennies, elle a chuté du 2e au 5e rang des exportateurs mondiaux de produits agricoles.

Après les pertes consécutives dans l’industrie et le nucléaire, c’est désormais le secteur agricole qui semble être sacrifié. Face à cette réalité, quelle sera la trajectoire future de notre pays ? À ce rythme, qu’auront à manger nos enfants ? Auront-ils la chance de déguster des produits cultivés en France, sous le soleil et dans la terre de notre patrie ? Ces questions pressantes suscitent des inquiétudes légitimes quant à l’avenir de notre sécurité alimentaire à l’époque où la Commission Européenne autorise la mise sur le marché d’une farine de grillons domestiques, pour la préparation de produits alimentaires.

A la fin du 19e siècle, les ruraux constituaient l’âme de la France, fournissant la force de nos armées et sacrifiant leur vie pour notre pays. Aujourd’hui, leur cri d’inquiétude résonne comme un appel urgent à la prise de conscience. La préservation de nos ressources agricoles et de notre identité nationale exige une réévaluation immédiate de nos politiques pour garantir un avenir durable pour les générations à venir.

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EBO
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