
L’ARS Occitanie alerte sur une circulation toujours active des virus transmis par le moustique tigre. Depuis mai, plus de 70 cas autochtones de chikungunya et 6 de dengue ont été recensés dans la région.
Le moustique tigre n’a pas encore déclaré forfait. En Occitanie, sa présence reste sous haute surveillance jusqu’à la fin novembre, période où l’insecte est le plus actif. Et pour cause : il est aujourd’hui capable de transmettre des maladies tropicales comme la dengue, le chikungunya ou le Zika — des virus qui ne sont plus seulement « importés » mais bel et bien installés, localement.
Une circulation locale confirmée
Selon le dernier point de situation de l’ARS Occitanie daté du 9 octobre, 12 épisodes de transmission autochtone de chikungunya et 5 de dengue ont été identifiés depuis le 1er mai. Autrement dit, des personnes ont été contaminées en métropole sans avoir voyagé.
Dans le détail, 70 cas autochtones de chikungunya ont été recensés, dont 36 dans le Gard et 34 dans l’Hérault, ainsi que 6 cas de dengue en Haute-Garonne, dans le Lot, les Pyrénées-Orientales et l’Hérault.
À ces chiffres s’ajoutent plus de 90 cas importés de dengue, 102 de chikungunya et 1 de Zika, contractés lors de séjours dans des zones tropicales avant le retour en France.
Des enquêtes et traitements ciblés
Chaque cas suspect déclenche une opération bien rodée. Les services de l’État, l’ARS Occitanie, Santé publique France et l’opérateur de démoustication Altopictus mènent des enquêtes épidémiologiques et entomologiques pour identifier les lieux à risque.
Les zones concernées font ensuite l’objet d’opérations de démoustication ciblées, de sensibilisation des riverains et de mobilisation des professionnels de santé.
Depuis le printemps, 312 prospections entomologiques et 250 traitements de lutte anti-vectorielle ont été menés autour des foyers détectés.
Un ennemi bien installé en métropole
À l’échelle nationale, la tendance est la même : 75 foyers de transmission autochtone de chikungunya (soit 695 cas) et 12 foyers de dengue (28 cas) ont été identifiés au 6 octobre.
La majorité des cas importés proviennent des territoires ultramarins : Guadeloupe, Martinique, Polynésie française et La Réunion.
L’enjeu désormais, rappellent les autorités sanitaires, est d’empêcher l’installation durable d’un cycle de transmission locale. Car une fois que le moustique tigre pique une personne malade revenue de voyage, il devient à son tour porteur du virus… et la chaîne peut se propager.
La lutte passe aussi par les bons gestes
L’ARS insiste : la lutte contre le moustique tigre dépend d’abord des habitants. Quelques réflexes simples permettent de limiter sa prolifération :
- éliminer les points d’eau stagnante (soucoupes, seaux, bidons) ;
- changer l’eau des plantes une fois par semaine ;
- vérifier et nettoyer gouttières, regards et caniveaux ;
- couvrir les réserves d’eau et petites piscines ;
- débroussailler, tailler, ramasser les fruits tombés.
Autant d’actions de terrain qui, cumulées, peuvent éviter l’installation de foyers de reproduction.
West Nile : un autre virus sous surveillance
Autre signal, plus discret, mais tout aussi suivi : le virus West Nile, transmis lui aussi par les moustiques.
Six cas humains ont été confirmés en Occitanie cet été : quatre dans l’Hérault (Agde, Florensac, Pomérols, Castelnau-le-Lez), un en Haute-Garonne et un premier cas probable dans le Tarn-et-Garonne.
Des mesures de sécurisation des dons de sang et de greffes ont été activées dans les départements concernés.
Au total, 44 cas humains ont été identifiés en France au 6 octobre, notamment en PACA, Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes.
Une vigilance collective
Alors que la saison des moustiques se poursuit jusqu’à fin novembre, les autorités appellent à maintenir la vigilance.
Les chiffres, eux, confirment que ces virus tropicaux ne sont plus seulement une affaire de voyageurs : ils s’ancrent désormais dans nos territoires.
Et si la lutte se joue à coups de pulvérisations et d’enquêtes de terrain, elle se gagne aussi… dans chaque jardin, chaque balcon, chaque gouttière nettoyée.
Crédit photo : icon0 com
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