Tel était le sujet de la table ronde organisée au Lycée Agricole de Montauban le 28 septembre et elles étaient nombreuses à avoir répondu à l’invitation, il a fallu rajouter des chaises. Peu d’hommes dans la salle, pourtant le sujet les concerne également, en fait il nous concerne tous.
Former de bonnes épouses
L’endroit avait été particulièrement bien choisi, puisque l’établissement Capou, créé en 1946, était une ancienne école ménagère pour former « de bonnes épouses », fort heureusement les mentalités ont évolué, même s’il reste encore des progrès à faire. 80 ans après, l’enseignement agricole compte 46% de femmes, dont 64% en filières professionnelles (production agricole, services aux personnes, aménagement…) et 36% en filière générale technologique. Des taux qui augmentent dès qu’on monte vers du niveau supérieur, (tiens donc), et l’arrivée du Bachelor Agro devrait susciter de nouvelles vocations, nous confie Aurore Louis, la directrice de l’établissement.
Le mot agricultrice n’est apparu dans le Larousse qu’en 1961 avec un statut juridique qui reste flou. Il faudra attendre la loi d’orientation agricole de 2009, puis la loi de modernisation agricole de 2010 pour donner un statut juridique au travail du conjoint dans l’exploitation.
Pour donner plus de visibilités aux femmes dans l’agriculture, il faut favoriser l’orientation des jeunes filles dans la formation. C’est un des objectifs de la loi d’orientation agricole, qui prévoit d’augmenter les exploitations agricoles pour faire passer le nombre à 400 000 d’ici à 2035, et les femmes pourront pleinement s’investir pour faire perdurer notre modèle agricole.
Des femmes invisibles
Même si depuis très longtemps les femmes ont été présentes dans la gestion des exploitations, elles étaient souvent en retrait, et pourtant très actives. Les choses changent puisqu’aujourd’hui, elles ont leur place. Elles sont 29% des actifs permanents agricoles. 59 % sont chef d’exploitation, coexploitantes ou associées, 24% sont salariées, 17% sont conjointes ou parentes du chef d’exploitation.
Mieux orienter
Si cela a pris du temps, cette place ne semble plus désormais remise en question, même s’il reste encore des sujets à améliorer. Le débat à porté sur l’ensemble de solutions concrètes, comment mieux orienter, comment valoriser le rôle, comment concilier la famille avec un métier très exigeant, l’accès à l’investissement, etc.
Souveraineté alimentaire et formation
La souveraineté alimentaire et la formation doivent être des éléments majeurs de réflexion pour pérenniser notre modèle et susciter des vocations. Un défi à relever pour ces femmes, et jeunes femmes, qui veulent s’orienter vers l’agriculture, 50 % de la population agricole sera à la retraite d’ici à 2050. Il faut donc amener un regard neuf permettant des gisements de progrès très importants où les femmes ont toute leur place.
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