Tarn-et-Garonne : 5 mois d’action, 450 permis suspendus, –18 % de violences

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Bilan securité Tarn-et-Garonne 2025
guinguette uvarium

Patrouilles renforcées, réseaux démantelés, permis suspendus : en cinq mois, le Tarn-et-Garonne a enclenché un basculement.
Face à l’insécurité du quotidien, le plan préfectoral lancé en janvier affiche ses premiers résultats.

« La présence dissuade, la stratégie cible, et les chiffres suivent », affirme le préfet Vincent Roberti. Conçu autour d’un principe d’action simple — « Qui commet quoi, où et quand ? » — le Plan départemental de restauration de la sécurité du quotidien (PDASQ) s’attaque aux points de rupture : zones de deals, résidences perturbées, routes dangereuses. Tour d’horizon de ces cinq mois d’action.

Reprendre le terrain : 285 000 heures de patrouille sur un an

La stratégie tient en une phrase : remettre les uniformes là où l’insécurité s’installe. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : 285 000 heures de patrouille ont été effectuées sur un an.

Dans les transports, cinq opérations de grande ampleur ont été menées. Les gares et bus routiers sont désormais sous surveillance renforcée. 56 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés. « La présence dans l’espace public dissuade. Elle neutralise. C’est une priorité », affirme Vincent Roberti.

La méthode ne s’arrête pas aux contrôles. Les écoles, les lieux de culte, les parcs sont désormais sous surveillance, avec des fouilles de sacs devant les établissements scolaires depuis mars. Une mesure marquante, née de l’actualité dramatique.

Bilan : -18 % de violences physiques crapuleuses par rapport à 2024.

Drogue : pression maximale sur les points de deal

Deuxième priorité : casser les circuits. Et frapper là où la délinquance se finance Dans le Tarn-et-Garonne, la lutte contre les stupéfiants a pris un virage offensif. Résultat : 386 infractions enregistrées en cinq mois, soit +54 % par rapport à l’an dernier.

Une hausse qui ne traduit pas une explosion du phénomène, mais bien un renforcement de l’action policière. Le recours à l’amende forfaitaire délictuelle (AFD) a été multiplié par 2,6 : 43 AFD dressées en janvier 2025, contre 16 en janvier 2024. « Nous harcelons les points de deal et les consommateurs. C’est une politique de terrain, de proximité, de pression », explique la préfecture.

Le 8 avril, un état-major sécurité spécial stupéfiants a été convoqué. Dans la foulée, une opération près de l’hôpital de Montauban a permis la saisie d’un kilo de cocaïne, de cannabis et de 1 500 euros. Les trois trafiquants sont aujourd’hui en détention provisoire.

Résidences perturbées : nouvelle arme sociale et juridique

L’autre innovation du plan touche les résidences sociales. Dans les quartiers, les troubles récurrents exigent des réponses concertées. Le plan mise ici sur la coordination fine entre police, justice et bailleurs sociaux. Depuis février, une cellule inédite rassemble préfet, procureur, mairie, police et bailleurs sociaux (TGH et Promologis). Objectif : expulser les locataires qui troublent durablement l’ordre public.

Trois procédures sont en cours, avec l’appui de Groupes de Partenariat Opérationnel dans les quartiers sensibles comme Beausoleil.

La préfecture a aussi lancé une coopération avec l’hôpital de Montauban et l’ARS pour mieux prendre en charge les personnes atteintes de troubles psychiatriques graves impliquées dans des troubles à l’ordre public.

Cambriolages : mieux prévenir, mieux intervenir.

481 cambriolages recensés de janvier à mai. Le chiffre est en baisse de 5,7 % par rapport à l’année précédente. Là aussi, les signes d’un retournement sont là.

Mais au-delà des statistiques, ce sont les affaires résolues qui marquent :

  • À Montauban, la police retrouve le butin de 84 victimes de vols à la roulotte. Trois suspects sont interpellés.
  • Le cambriolage du restaurant Little Italy débouche sur trois gardes à vue.

La police informe également en temps réel sur les réseaux sociaux. À Castelsarrasin, une vague de vols « à la fausse qualité » a été rapidement stoppée après alerte. « Les efforts conjoints paient. La vigilance doit continuer », insiste le préfet.

Sur les routes : prévenir, sanctionner, et former les plus jeunes

Le PDASQ ne laisse pas la sécurité routière de côté. Dernier levier du plan : faire baisser le nombre de victimes sur les routes, avec des outils variés allant de la sensibilisation à la répression. En cinq mois :

  • 40 actions de sensibilisation ont été menées
  • 450 permis suspendus, soit +32 % par rapport à 2024
  • 6 morts sur les routes (contre 8 à la même période l’an dernier)

Des ateliers ont été organisés pour les agents de l’État et les salariés du privé. Et à travers l’opération « Un permis pour tous », plusieurs jeunes de 16 à 25 ans ont pu bénéficier d’une formation gratuite au permis, d’une valeur de 1 500 €.

Conclusion : un virage visible, mais fragile

« Je veux saluer le remarquable travail des forces de l’ordre, aux côtés de tous les acteurs du continuum de sécurité », déclare le préfet.

Cinq mois après son lancement, le PDASQ pose des jalons : présence policière visible, actions ciblées, partenariats renforcés, justice réactive. Le combat contre l’insécurité est encore loin d’être gagné, mais le Tarn-et-Garonne n’est plus en observation : il agit.

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EBO
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