La place Nationale de Montauban était Sang et Or ce samedi matin et les chants des supporters résonnaient sous les voutes de brique rouge, laissant présager un match dans le match, dans les tribunes. Les touristes, encore nombreux pendant cette période de vacances scolaires, et les rares montalbanais qui ne s’intéressent pas au rugby, commençaient à se douter qu’il se tramait quelque chose.
Si les supporters Catalans ont longtemps encouragé leur équipe, comme sur le terrain, ce sont les Verts et Noirs qui ont gagné. Facile, me direz-vous, dans les tribunes, on était beaucoup plus nombreux, mais il fallait le faire. En revanche, sur le terrain, ils étaient, presque, 15 contre 15, et là aussi, il a fallu le faire.
Bon revenons-en à ce match entre les deux équipes du bas du tableau. Si en terme rugbystique cela n’a pas été le match du siècle, en termes de suspens, on peut déjà le qualifier de match de la saison. Victoire impérative pour chacun des deux clubs et la tension était palpable, avant le début de la rencontre certes, mais aussi pendant tout le match. Tellement palpable que les fautes se sont empilées des deux côtés, obligeant l’arbitre Monsieur Trainini à faire un long arrêt au stand, pour tenter de dépanner une liaison radio plus que déficiente avec ses assesseurs.
Les Perpignanais ont entretenu le doute jusqu’au bout.
J’en conviens, la météo n’a pas favorisé les grandes envolées, mais ce qu’il faudra retenir surtout, c’est l’engagement mis de chaque côté. Il fallait être costaud ce samedi sous les trombes d’eau. Pour les Sapiacains, la pièce est tombée du bon côté et cette victoire, la première de la saison, fait du bien à prendre. Il suffisait de voir le soulagement de tous, joueurs et staff, au coup de sifflet final, car les Perpignanais ont entretenu le doute jusqu’au bout.
Encore une fois, c’est l’indiscipline qui a failli faire la différence et donner des pénalités à Tomasso Allan, l’artificier catalan, c’est comme donner du mou à son chat, il se régale, maintenant constamment son équipe dans le match. Le carton Orange de Ma’afu, pour un placage haut sur Tedder a fait trembler tout un peuple. Mais quand on porte le maillot Vert et Noir, on est solidaire, et malgré l’infériorité numérique, les joueurs de Sébastien Tillous Bordes ont tenu bon, même si les collisions étaient plutôt à l’avantage des Perpignanais, virant même avec une légère avance à la mi-temps.
Une seconde période plutôt brouillonne
Une seconde période plutôt brouillonne, mais quand on a le trouillomètre à zéro, pas toujours facile de prendre la bonne décision et chacun a fait de son mieux pour essayer de sauver la patrie.
La fin du match fut haletante, malgré une infériorité numérique, les catalans ont fait le siège de la ligne adverse, venant rappeler aux supporters verts et noirs le match contre Montpellier, où les visiteurs avaient réussi à arracher le nul à la dernière minute.
Point de bonus ou match nul, les catalans ont fait leur choix
Avec deux pénalités très bien placées et avec un butteur en pleine possession de ses moyens, les sangs et Or avaient la possibilité de récupérer un point de bonus défensif, point qui leur aurait permis comptablement de débloquer leur tableau de marque. Conquérants en touche depuis le début, ils ont choisi, par deux fois, l’option pénal touche, venant se heurter, par deux fois, à une défense qui avait mis les barbelés. Hugo Zabalza faisait tourner le chrono, après avoir fait jouer trois temps de jeux à ses avants, il courrait se réfugier, avec le ballon, derrière la ligne d’en but devant des supporters catalans dépités, libérant tout un peuple vert et noir.
Score final 29 à 22
Désormais, l’USM compte 7 points d’avance sur la lanterne rouge Perpignan, pas de quoi crier victoire, mais une bouffée d’oxygène bienvenue, d’autant que le prochain match aura lieu à Bayonne, contre des Basques qui ont pris cher ce weekend face à Bordeaux Bègles. On connait la force de caractère des Basques dans l’adversité, mais désormais les montalbanais peuvent envisager plus sereinement ce déplacement, d’autant plus que les catalans de leur côté, vont aller affronter Pau, dans le Béarn, pas le meilleur déplacement possible pour un club en proie au doute, et avec une crise qui couve.
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