Un chef, un rêve, une reconversion : bienvenue au restaurant l’Occitan

Restaurant brasserie l'Occitan à Montauban
natura-baies.com

J’ai décidé aujourd’hui de vous faire partager un peu de mon intimité — une fois n’est pas coutume —et puis, cela permet de mieux se connaître, vous qui fidèlement suivez mes chroniques dans cet excellent journal.

Un marché, une faim et un coup de cœur

Le samedi, traditionnellement, je fais le marché des allées de l’Empereur. Certes pour faire mes courses, mais surtout parce que j’adore l’endroit et les rencontres. Samedi dernier, un peu poussés par la faim et surtout par la flemme de préparer le repas, nous décidons de tester un restaurant : l’Occitan, situé sur le côté de la place Prax Paris, et dont les avis des internautes étaient plutôt positifs.

Derrière la porte, un parfum de sincérité

Une fois la porte poussée, une bonne odeur de cuisine et de viande grillée vient agréablement nous chatouiller les narines. La décoration est soignée, de nombreuses tables sont remplies et les discussions vont bon train. Une serveuse — très jolie, mais là n’est pas mon propos —vient nous accueillir tout sourire. « Vous avez réservé ? », « Non, pourquoi, on aurait dû ? » répondons-nous bêtement. Son sourire disparait un instant, puis — chassez le naturel, il revient au galop — « Je vais voir ce que je peux faire ! »

Confiants, nous attendons au milieu de la salle, sous les regards un peu méprisants des convives (Et oui, nous, on avait réservé, na na na !). Bref, notre jolie serveuse, revient rapidement en nous disant qu’il reste un mange debout disponible à côté du bar. Qu’à cela ne tienne, va pour le mange debout, qui porte d’ailleurs assez mal son nom puisque celui-là était entouré de tabourets : c’est donc assis que nous avons mangé.

Le patron qu’on croyait connaître

Après quelques instants, une deuxième serveuse s’approche de nous, tout aussi jolie que la précédente et nous confie la carte.  Derrière le comptoir, un homme d’assez forte corpulence, regarde, placide, les serveuses se démenaient, allant d’une table à l’autre. De son côté, il tient la caisse, et de temps en temps, va saluer des personnes. Il en connait beaucoup : ici une poignée de main appuyée, là une bise. Bref, je me dis, peut-être hâtivement, ce doit être le patron. Pourtant, son visage ne m’est pas inconnu… mais je connais tellement de monde, et avec l’âge, je retiens de moins en moins. Je ne sais pas si c’est pareil pour vous ?

Un repas digne d’une étoile

À l’entrée, il y a marqué en grand, Brasserie l’Occitan. Eh bien, je vous le dis tout net, c’est une escroquerie. Ils auraient dû marquer « Restaurant étoilé l’Occitan». Rassurons-nous, ce n’est qu’une question de temps. Quand le Bibendum de Michelin aura trouvé la sortie de l’autoroute qui mène à Montauban, nos restaurateurs de qualité pourront enfin être mis — à juste titre — en valeur.

Le carpaccio de Saint Jacques avec ses petits pickles de choux fleur était à tomber du mange debout. Le faux-filet parfaitement cuit — pour moi, c’est bleu et chaud dedans, et rares sont les chefs qui savent le faire —, était une vraie réussite. Quant au dessert, une brioche perdue au caramel beurre salé, montrait que si le chef Vincenzo Muci sait parfaitement couper la viande, il a un souci avec la brioche, tellement la part était épaisse. Mais je ne lui en ai pas tenu rigueur.

Je ne vous parle pas ici des boissons — certains de nos lecteurs pouvant appartenir à la maréchaussée (je sais, c’est un nom désuet employé par les vieux, mais il existe encore) —nous emploierons donc la célèbre formule « avec modération ». Mais très bon.

De la salle à la caisse, l’art du contact

Comme toute bonne chose a malheureusement une fin, (j’ai failli écrire faim !), nous avons quitté à regret nos manges- debout, pour nous diriger vers la caisse et son fidèle gardien.

Mon intuition ne m’avait pas trompé, c’est bien le patron. Eh bien l’homme est éminemment sympathique. Il échange avec nous, parle de sa passion pour la restauration et du plaisir qu’il a d’avoir récemment racheté ce lieu emblématique de Montauban. Mais, comme à plusieurs on est plus fort que tout seul, il s’est entouré d’associés. Je lui dis que le carpaccio était excellent, son visage s’illumine et il me répond : « Puisque vous l’avez aimé, je vous l’offre ». J’avais presque l’impression d’être chez un extraterrestre. Du coup, je lui ai dit que la viande était excellente, mais bon… ça n’a pas marché.

Christophe Farella, de l’usine à la toque

L’addition, plus que raisonnable réglée, notre hôte nous confie avoir quitté son entreprise familiale pour monter ce restaurant et réaliser un rêve d’enfant. « Ah bon, vous faisiez quoi ? » — « Je suis Christophe Farella » me dit-il. Et là, tous mes neurones se reconnectent : bien sûr que je connais l’homme ! Mais c’est parce que mon cerveau n’avait pas réussi à faire le rapprochement entre le grand industriel et le restaurateur.

Un rendez-vous qu’on promet de renouveler

En tout cas, une belle reconversion, et je vous recommande vivement d’aller tester l’endroit. En repartant, les serveuses — très jolies, mais là encore, ce n’est pas mon propos — nous ont gentiment salué, avec toujours leur grand sourire, en nous lançant : « À bientôt ! ». Ce à quoi nous avons répondu :« A samedi prochain ! ». Mais cette fois, nous aurons réservé. 

Pour ne rien manquer de nos prochaines publications, n’hésitez pas à vous abonner à notre page Facebook.

📩 Pour recevoir les articles par E-mail Inscrivez-vous

Article précédentAccident Vasculaire Cérébral (AVC) : reconnaître les signes peut sauver des vies
Michel LARRUE
Formateur passionné et journaliste de terrain, j'ai d’abord accompagné des générations de professionnels avant de mettre ma plume au service de la presse locale. Correspondant depuis 2018, je cultive le sens de l’écoute, le goût de transmettre et l’envie de raconter les histoires humaines qui font battre le cœur du Tarn-et-Garonne. Journaliste sportif, j'ai aussi prêté ma voix à la presse parlée (France Info, Radio Bleue) et signé dans la presse écrite (Sud Ouest, Midi Libre, L’Indépendant, Le Petit Journal…).