Affaire des assistants parlementaires : le Rassemblement National du Tarn-et-Garonne dénonce un « coup contre la démocratie »

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RN Tarn-et-Garonne se rassemble derrière marine Lepen
Les représentants et élus du Rassemblement National du Tarn-et-Garonne ont exprimé leur vive inquiétude et leur ferme opposition à la récente décision judiciaire prononçant l’inéligibilité immédiate de Marine Le Pen. Crédit photo JDJ
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Réunis pour faire un point presse ce vendredi soir, les représentants et élus du Rassemblement National du Tarn-et-Garonne ont exprimé leur vive inquiétude et leur ferme opposition à la récente décision judiciaire prononçant l’inéligibilité immédiate de Marine Le Pen. Cette prise de parole s’est tenue en présence de Marine Hamelet, députée de la 2ᵉ circonscription, de Brigitte Poma, déléguée départementale du parti, des conseillers régionaux Quentin Lamotte et Stéphanie Gayet, ainsi que de Romain Lopez, maire de Moissac.

L’objet de cette rencontre avec la presse était clair : alerter l’opinion sur ce que les élus considèrent comme une « dérive judiciaire à portée politique », motivée selon eux par la volonté d’écarter la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale de toute perspective présidentielle.

Une affaire aux origines politiques selon le RN

L’affaire, à l’origine de cette condamnation dans l’affaire des assistants parlementaires européens pour détournement de fonds publics, remonte à plus d’une décennie. Elle trouve son origine dans une divergence d’interprétation entre le Parlement européen et plusieurs partis nationaux, dont le RN, sur le rôle et les activités des assistants parlementaires. Marine Hamelet rappelle que les faits reprochés concernaient des collaborateurs qui, à l’époque, œuvraient au service direct des députés européens — une pratique, dit-elle, répandue et non spécifique au seul RN.

La députée déplore que cette affaire, enclenchée par Martin Schulz et Christiane Taubira, ait abouti à des peines jugées « disproportionnées et politiquement orientées ». Pour elle, comme pour les autres élus présents, la sentence — quatre ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme aménageable sous surveillance électronique, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et une peine de 2 millions d’euros, dont un million ferme, et une confiscation de 1 million d’euros saisis pendant l’instruction— constitue une volonté manifeste de neutraliser une figure centrale de la vie politique française. Une peine d’une telle sévérité compromettrait directement la candidature de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2027.

Une exécution provisoire jugée « infondée et antidémocratique »

Les critiques du RN se cristallisent autour de la décision d’exécution provisoire, qui prive Marine Le Pen de son droit de recours effectif. Pour la députée Marine Hamelet, cette mesure revient à « empêcher la candidate jugée la plus populaire dans les sondages — créditée de 36 à 38% d’intentions de vote — de se présenter à l’élection présidentielle ». Elle rappelle que le Conseil constitutionnel lui-même avait récemment rappelé la nécessité d’apprécier la proportionnalité d’une telle atteinte au mandat électif et à la liberté du suffrage.

« Nous ne sommes pas contre l’Europe, nous défendons simplement une autre vision de la souveraineté », précise Marine Hamelet, soulignant que les magistrats auraient appliqué à tort la loi dite « Sapin 2 », pourtant postérieure aux faits reprochés et non rétroactive.

Soutien politique

Les élus RN affirment recevoir un soutien croissant, y compris hors de leur sphère politique. Marine Hamelet cite notamment une réaction jugée surprenante d’Alain Jakubowicz, pourtant souvent critique à l’égard du RN, dénonçant la sévérité du jugement. Pour elle, cette convergence prouve que « la sidération est partagée bien au-delà de nos rangs ».

Une mobilisation croissante face à un verdict controversé

Face à ce qu’ils qualifient de « coup de force judiciaire », les responsables du RN ont organisé une mobilisation nationale ce dimanche place Vauban à Paris, et a rassemblé 7 000 personnes selon la préfecture de Paris (source : France Info). Parallèlement, une pétition en ligne « Sauvons la démocratie, soutenons Marine » a déjà recueilli plusieurs centaines de milliers de signatures, malgré des tentatives de piratage signalées sur le site.

Sur le terrain, le parti affirme une mobilisation sans précédent : 10 000 nouvelles adhésions quotidiennes au niveau national depuis le verdict, et 33 dans le seul département du Tarn-et-Garonne. Tracts, affiches et actions de terrain se multiplient notamment sur les marchés de Montauban. Brigitte Poma évoque un « élan de solidarité inédit » et un « sursaut démocratique » au sein de la population.

Une stratégie de riposte juridique et politique

Le RN entend désormais faire appel de cette décision devant la cour d’appel de Paris, qui devrait statuer d’ici juillet 2026. En attendant, Marine Le Pen perd ses mandats locaux et demeure frappée par une inéligibilité immédiate qui l’exclut potentiellement de la course présidentielle. Marine Hamelet insiste sur la ténacité de son camp : « Nous sommes combatifs et unis. C’est au peuple de choisir ses représentants, non à la justice de trancher un débat politique ».

Pour Romain Lopez, l’affaire évoque des précédents, notamment celui de Brigitte Barèges, frappée en 2021 par une exécution provisoire l’ayant contrainte à quitter ses fonctions de maire.

« Nous ferons de cette injustice une force », assure Marine Hamelet. « Car le lien de confiance entre Marine Le Pen et le peuple ne peut être rompu par une décision de justice aussi contestable soit-elle. »

Le RN mise donc sur une mobilisation populaire et juridique pour contrer ce qu’il perçoit comme une atteinte à la démocratie.

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