Montauban. La passion du métier à l’honneur lors du concours régional des boulangers

Concours régional boulanger Montauban
Fabio Frette, troisième du concours régional du Meilleur Jeune Boulanger dès sa première participation, aux côtés de son professeur Quentin Hemmer — plusieurs fois finaliste national — et d’Aurélie Carballo Toribio, représentant son mari, deuxième au concours de la Meilleure Galette. Tous trois portent haut les couleurs du Tarn-et-Garonne.
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Le parfum du beurre chaud flotte encore dans les couloirs du CFA des Métiers. Dans la grande salle, les tables sont alignées comme pour un banquet : d’un côté, les créations des jeunes boulangers — pains, brioches, viennoiseries aux reflets dorés —, et au centre, une table majestueuse, garnie des neuf galettes régionales venues de toute l’Occitanie. Autour, le public se presse. Familles, professeurs, apprentis, mais aussi boulangers venus défendre leur galette : tout le monde attend le verdict.

La tension est palpable, les voix se murmurent, les regards se croisent. Dans le hall, on s’échange des sourires, des félicitations, des tapes sur l’épaule. Les apprentis, visiblement éreintés par deux jours d’épreuves, scrutent la scène avec un mélange de fatigue et d’impatience.

Deux concours, une même flamme

Ces 16 et 17 octobre, le CFA de Montauban accueillait deux compétitions régionales : celle du Meilleur Jeune Boulanger de France, et celle de la Meilleure Galette des Rois régionale.

Les jeunes candidats ont planché sur des épreuves techniques particulièrement exigeantes : préparation de pains de tradition, de pains nutritionnels, de viennoiseries et d’une pièce artistique sur le thème de Nancy, ville où se tiendra la finale nationale.
« Chaque année, le niveau monte, confie Damien Ginestet-Cros, président régional des boulangers d’Occitanie. Voir des jeunes produire d’aussi belles choses, c’est un vrai plaisir pour nous tous. »

Le concours de la galette, lui, opposait neuf professionnels venus présenter leur création. La consigne était stricte : une galette au feuilletage beurre, garnie d’amandes, d’un diamètre compris entre 29 et 31 cm, mais libre dans son décor. « Plus c’est original, mieux c’est », glisse M. Ginestet-Cros en observant les motifs gravés à la main sur les pâtes dorées.

Dans la salle, le métier se raconte

En attendant les résultats, les échanges vont bon train. Sébastien Carballo Toribio, des Douceurs de Malause, est représenté par sa femme, Aurélie, qui confie : « Il s’est énormément entraîné… On a mangé beaucoup de galettes à la maison ! Il cherchait le bon équilibre entre le feuilleté et la crème d’amandes. »

Pour eux, cette deuxième place — qu’ils apprendront quelques minutes plus tard — est avant tout une reconnaissance. « C’est une belle récompense pour des heures de travail au fournil, ajoute-t-elle. Même après dix-sept ans d’installation, il cherche toujours à progresser. »

Non loin, Fabio Frette, jeune apprenti du CFA, regarde ses propres réalisations. À vingt ans, ce Tarn-et-Garonnais, déjà titulaire d’un CAP pâtissier et boulanger, a terminé troisième du concours des jeunes boulangers.

« Je ne pensais pas finir si près du podium, avoue-t-il. C’était un entraînement pour moi, mais l’an prochain, j’espère aller en finale. » Il sourit : « Ce que j’aime, c’est partir de trois ingrédients et arriver à des œuvres comme nous avons réalisé ici. »

Fierté et de transmission

Lorsque Christophe Passédat, président départemental des boulangers du Tarn-et-Garonne, prend le micro, le silence se fait. Il remercie le CFA pour « son accueil 2.0 », et salue les équipes pédagogiques.
Autour de lui, le préfet Vincent Roberti, le sénateur Pierre-Antoine Lévi, le député Pierre-Henri Carbonnel et les représentants des municipalités locales écoutent attentivement.

Le préfet, lui, insiste sur la portée symbolique du métier : « La boulangerie, c’est bien plus qu’un savoir-faire. C’est un lien social, une part de notre culture. » Il rappelle que la baguette est, depuis 2022, inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Des résultats “à la virgule près”

Puis vient le moment attendu. Christophe Passédat annonce un palmarès serré : la Boulangerie Marguerite, à Nîmes, obtient la troisième place, Les Douceurs de Malause (Tarn-et-Garonne) arrive sur la deuxième marche du podium, Myriam et Vincent, de l’Hérault finissent premiers. Les deux premiers représenteront l’Occitanie à la finale nationale les 2 et 3 décembre.

Dans la catégorie des jeunes boulangers, Fabio Frette monte sur la troisième marche du podium, tandis que Matéo Gomes (Tarn) et Kévin Fort (Haute-Garonne) décrochent leur billet pour Nancy.

Un métier d’art, un métier d’avenir

Quand les applaudissements éclatent, les visages s’éclairent. Les participants s’approchent pour photographier les galettes, commenter les viennoiseries, serrer les mains.
« Ce concours, c’est d’abord une histoire de passion », résume Damien Ginestet-Cros. « La boulangerie, c’est un métier d’art. C’est un métier de magicien. Vous nous donnez de la farine, de l’eau et du levain et un petit peu de sel et on vous fait des buffets entiers. Ce sont des magiciens, mais sans magie, juste avec du savoir-faire, » conclut Christophe Passédat.

Dans le brouhaha de la fin de journée, la salle se vide lentement. Les plateaux se rangent, les tabliers se froissent, et l’odeur du pain chaud flotte encore dans l’air. La relève, elle, est déjà prête.

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Emilie BOTTIN
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