Vendredi soir, le stade Jo Carabignac a retrouvé cette atmosphère qu’on n’avait plus respirée depuis la fin du printemps. Les enfants courant derrière les barrières, les anciens qui refont le match avant même qu’il ne commence. À Moissac, l’amical face à Mauvezin n’avait rien d’un simple galop d’essai : c’était déjà une soirée de rugby comme on les aime, avec du bruit, de l’émotion, et même un parfum de championnat.
« On ne regarde pas les résultats sur ces rencontres de préparation », répète-t-on du côté du staff. Mais allez expliquer ça aux spectateurs massés autour du terrain, qui exultaient à chaque essai comme si la saison se jouait déjà là. Car, oui, vendredi, le rugby a retrouvé toute sa place à Moissac.
Une première mi-temps compliquée
Dès l’entame, Mauvezin, pensionnaire de Fédérale 3, impose son rythme. Les Gersois jouent juste et concrétisent rapidement leurs temps forts. Trois essais en première mi-temps, un score de 21-0 à la pause, et des Moissagais qui cherchent encore leurs repères.
Dans les tribunes, on encourage, on espère. Sur le banc, le staff appelle à la sérénité. Benoît Mothes, manager de l’Avenir, explique : « On a eu une première mi-temps un peu dans le néant. Peut-être de l’appréhension, le fait de toucher au niveau Fédérale 3… On ne se trouvait pas, on n’a pas attaqué le match comme il faut. »
Même constat pour Benjamin Gilbert, coach des avants : « On avait fait un gros match la semaine dernière contre une Fédérale 2. Peut-être qu’on s’est un peu vu arriver… Là, on manquait de précision en conquête et forcément on a passé du temps à défendre. »
La pause permet de recadrer et de rappeler les fondamentaux : confiance, vitesse, et envie d’aller chercher les extérieurs.
La révolte après la pause
Et dès le retour sur la pelouse, on sent le changement. Les Moissagais avancent sur les contacts, multiplient les temps de jeu et s’appuient sur une mêlée solide. La domination s’installe et les essais s’enchaînent : Dorian Lavergne, Micka Plantade, Jordan Chazarenc et Enzo Salat franchissent tour à tour la ligne, comme pour donner le ton de cette seconde période.
Cédric Pannebiau, coach des arrières, résume bien le contraste : « Deux mi-temps complètement opposées. En première, on les a regardés jouer… Et après, on se réveille, on a la main sur le ballon, et ça change tout. On s’est peut-être dit que ce serait plus facile contre une Fédérale 3, mais il faut comprendre qu’aucun match n’est facile. »
À cinq minutes de la fin, les deux équipes sont à égalité (21-21). Beaucoup auraient signé pour un nul mérité. Mais pas Moissac.
À la sirène, une dernière offensive bleue et blanche perce la défense gersoise. La fameuse cocotte moissagaise frappe encore. Essai ! Score final : 28-21.
L’équipe B patiente mais efficace
Un peu plus tôt dans la soirée, l’équipe B avait ouvert le bal. Dans une rencontre très disputée, les défenses ont longtemps pris le dessus sur les attaques. Il aura fallu attendre plus d’une heure pour voir un essai, signé Yassine Habrouck, qui offre la victoire 7 à 0 à l’Avenir. Là encore, l’important était ailleurs : donner du temps de jeu, tester des combinaisons, et préparer la saison. Mission réussie.
Le public, déjà conquis
Dans les travées, on parlait déjà de la saison à venir. Une certitude : les supporters moissagais sont prêts, eux aussi. Et ils sont attendus samedi prochain, 6 septembre, toujours au stade Jo Carabignac, pour le dernier amical face à La Salvetat Plaisance. Coup d’envoi à 18h pour l’équipe B, suivi de la première à 19h45.
Une saison qui s’annonce palpitante
Au fond, ce vendredi n’était pas seulement une répétition. C’était une promesse : celle d’une saison où l’Avenir Moissagais ne se contentera pas de regarder passer les trains de Fédérale 3, mais cherchera à les accrocher. Une saison qui s’annonce longue, rugueuse. Les supporters, eux, n’ont pas attendu septembre pour vibrer. Et ça, c’est peut-être le plus beau signe que le rugby est bel et bien de retour à Moissac.
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