
Ce mardi 14 octobre, le stade de Sapiac n’a pas seulement vu s’échanger des ballons ovales, mais aussi des promesses d’avenir. Une centaine de demandeurs d’emploi et une vingtaine d’entreprises se sont retrouvés sur la pelouse, le temps d’une matinée pas comme les autres. Pas de costume, pas de CV, pas même de badges : ici, on ne sait pas qui recrute et qui cherche. On joue ensemble, on se découvre autrement.
C’est le principe du « Stade vers l’emploi », une action portée par France Travail Montauban et la Ligue Occitanie de rugby : remettre un peu d’humain dans le recrutement, faire tomber les barrières, et prouver que l’esprit d’équipe peut en dire autant qu’un entretien d’embauche.
Le recrutement passe à l’essai
Sur la pelouse, les équipes s’échauffent. On rit, on se bouscule gentiment, on s’encourage. L’ambiance est détendue, presque bon enfant, mais derrière les passes et les relais se joue bien plus qu’un simple entraînement. Les ateliers proposés par la Ligue sont pensés pour révéler les qualités humaines et professionnelles : écoute, solidarité, sens de l’anticipation, rigueur. Des valeurs que les entreprises cherchent souvent… sans toujours savoir les repérer dans un CV.
Pendant toute la matinée, candidats et recruteurs se mélangent, s’entraident, se découvrent — sans jamais savoir qui est qui. Un anonymat volontaire, destiné à éviter les jugements hâtifs : ici, ni diplôme, ni parcours, ni costume ne font la différence. Seule compte la manière de jouer collectif.
Le rugby comme révélateur d’attitude
Sous les chasubles prêtées pour l’occasion, on transpire un peu, on se félicite beaucoup. Entre deux passes, certains se surprennent à sourire : « Je n’avais pas touché un ballon depuis le collège ! » plaisante un participant. Et c’est bien là l’idée : retrouver le plaisir du collectif avant d’aborder le monde du travail.
« Cette action, on la porte sur 20 sites en Occitanie », explique Éric Planes, directeur technique de la Ligue régionale de rugby. « On travaille main dans la main avec France Travail, et nos retours sont excellents : environ 60 % d’embauches à la suite de ces journées. » Un chiffre qui parle de lui-même : le sport comme levier d’insertion, ce n’est plus un slogan, c’est une méthode.


Pause déjeuner, levée des masques
Après les efforts, la convivialité : sous la tribune, autour d’un buffet simple, mais copieux, on commence à lever le voile. Les anonymes de la matinée deviennent des visages connus. Les recruteurs découvrent qu’ils ont peut-être partagé un atelier avec leur futur salarié ; les candidats apprennent qu’ils ont marqué un essai avec le directeur d’une PME locale. Les discussions s’engagent. Et c’est tout l’enjeu de ce format : faire tomber la pression de l’entretien formel, pour laisser place à l’échange sincère.
L’après-midi, l’entretien devient rencontre
Le rideau de l’anonymat levé, place au job dating organisé par France Travail. Autour des tables installées en bord de terrain, les conversations reprennent, plus ciblées cette fois : offres à pourvoir, compétences, disponibilités.
Les joueurs de l’USM sont venus saluer les participants, symbolisant à leur manière cette passerelle entre le sport et la vie active.
Certains repartiront avec une promesse d’embauche, d’autres avec un contact précieux ou simplement un regain de confiance. Mais tous auront vécu une expérience peu ordinaire : celle de se sentir vus autrement.
À Montauban, l’idée a trouvé son terrain. Et sur la pelouse de Sapiac, entre une mêlée et une accolade, certains ont peut-être trouvé bien plus qu’un poste : une équipe.
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