Le 50e anniversaire du 17e Régiment du Génie Parachutiste (RGP) de Montauban a marqué l’inauguration tant attendue de la zone Scorpion. Cet ambitieux projet, dont la conception a commencé il y a plus de 25 ans, a été mené par le pôle de maîtrise d’œuvre du ministère des Armées. Ce chantier d’envergure, d’un coût total de 31 millions d’euros, modernise en profondeur les infrastructures du régiment.
La nouvelle zone Scorpion, inaugurée sous la direction de Yannick Capgras, chef de projet au Service infrastructure de la défense et directeur du pôle maîtrise d’œuvre, a mobilisé des élus locaux, des représentants des autorités militaires, ainsi que de nombreux acteurs du chantier. Elle n’a pas échappé à la coupe de ruban à la hache par le colonel Daniel Zéni, chef de corps, une tradition bien ancrée au sein du 17e RGP.
Quatre nouveaux bâtiments pour répondre aux besoins militaires
La zone Scorpion est le fruit d’un chantier de trois ans, nécessitant un investissement total d’environ 31 millions d’euros. L’ancienne usine Seita, fortement polluée et contenant de l’amiante, a constitué le point de départ d’une transformation ambitieuse.
Première phase : désamiantage et démolition
La première phase des travaux, s’étalant sur neuf mois pour un coût de 1,5 million d’euros, a été consacrée à la dépollution des lieux. Ce processus a impliqué un désamiantage rigoureux et la démolition des infrastructures obsolètes. Parallèlement, les architectes de France ont veillé à conserver certains éléments historiques, notamment les petits pignons, pour s’harmoniser avec les bâtiments historiques environnants, créant ainsi un ensemble cohérent. L’aspect innovant de cette phase a résidé dans le recyclage intégral des matériaux : 25 000 m³ de débris ont été broyés et réutilisés sur site, ou pour la création de voiries, réduisant ainsi l’empreinte écologique du projet.
Deuxième phase : construction des bâtiments techniques
S’étalant sur un an et demi pour un coût de 24,5 millions d’euros, la deuxième phase a été marquée par l’émergence de quatre bâtiments techniques essentiels. Parmi eux se distingue un bâtiment dédié à l’entretien des véhicules, doté d’équipements modernes, et un espace de stockage spécifiquement conçu pour les 21 véhicules Serval. Le bâtiment de 3000 m², édifié en seulement trois semaines grâce à des méthodes de construction optimisées, illustre l’efficacité des choix techniques opérés. Cette phase a également intégré une zone de simulateurs, permettant aux régiments de s’entraîner avant de se rendre sur le terrain.
Troisième phase : stations de lavage et distribution de carburant
La dernière phase des travaux, d’une durée de six mois et pour un coût de 4,5 millions d’euros, a vu l’édification d’une station de lavage et d’une aire de distribution de carburant. Ce nouvel espace a été conçu pour optimiser les opérations de maintenance des véhicules, tout en intégrant des solutions durables avec 95 % des eaux recyclées. Mais également, un circuit débogueur géré par une filière biologique qui dégrade huiles et polluants. Un bassin d’orage de 2 000 m³ a été installé pour gérer les eaux de pluie et éviter l’engorgement du réseau urbain lors de fortes intempéries, ainsi qu’un bassin récupérateur d’eau pour les incendies.
Un projet qui a mobilisé 45 entreprises
La zone Scorpion ne se limite pas à être une simple infrastructure militaire ; elle incarne également une démarche écologique dont le Ministère des Armées a été moteur. Tous les bâtiments sont raccordés au réseau de chauffage urbain, permettant un recours à des énergies renouvelables. Yannick Capgras a insisté sur l’importance de ces innovations, qui offrent un confort accru tout en réduisant les coûts énergétiques.
Réalisé avec le soutien de 45 entreprises locales et une équipe de 15 ingénieurs et architectes, ce projet incarne une approche durable et innovante. « Le pôle de maîtrise d’œuvre, basé à Montauban, couvre la moitié de l’Occitanie et conçoit des projets avec passion et rigueur », souligne Yannick Capgras.
Avec cette nouvelle zone Scorpion, le 17e RGP se dote d’infrastructures modernes, alliant confort et performance, tout en minimisant leur empreinte environnementale. « Les utilisateurs sont heureux de venir travailler ici, dans des bâtiments modernes, pensés pour l’efficacité et le confort », a déclaré Yannick Capgras, ajoutant que l’ensemble du projet a été mené avec une attention particulière aux coûts, aux besoins et aux délais, tout en intégrant des solutions innovantes et durables dans des règles strictes.
Cette nouvelle infrastructure, à la pointe de la technologie, marque une nouvelle étape pour le régiment, garantissant à ses soldats les moyens nécessaires pour mener à bien leurs missions dans des conditions optimales.
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